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Bachar el-Assad incarne à lui seul le problème syrien

Comme annoncé le week-end dernier par le président Bachar el-Assad, son gouvernement a levé l'état d'urgence en vigueur depuis 1963. [SANA]
Le président syrien Bachar el-Assad. - [SANA]
La presse se penche en choeur sur le régime syrien et son leader Bachar el-Assad qui incarne à lui seul, selon un expert du Proche-Orient, le problème du pays, tandis que les renseignements syriens engagent à tour de bras pour surveiller chaque parcelle de Damas. La presse évoque aussi la forte hausse à venir du prix du gaz en raison des contestations arabes et des réflexions découlant de la catastrophe de Fukushima.

En Syrie, le modèle de Bachar s'effrite

"Le régime de Bachar el-Assad n'est pas réformable". Tels sont les propos du professeur d'histoire du Proche-Orient Eyal Zisser, repris en titre par la Neue Luzerner Zeitung. L'interviewé explique que tout ce qui se passe dans le pays est signé 100% Bachar qui ne représente en aucun cas la solution mais plutôt le problème. Et la seule issue qui se présente à lui pour maîtriser la contestation serait la répression des manifestants par la force. Le quotidien fait écho au massacre perpétré par le père el-Assad dans les années 80, quand l'armée avait tué des milliers de manifestants dans la ville d'Hama. Mais la présence d'une chaîne de télévision comme Al Jazeera et le développement d'internet et des réseaux sociaux changent aujourd'hui la donne. Cette situation médiatique nouvelle devrait, selon l'expert interrogé, éviter un massacre contre sa propre population. Mais l'armée va-t-elle rester fidèle, s'interroge encore le quotidien? "La Syrie n'est pas l'Egypte", répond Zisser. L'un des principaux donneurs d'ordres militaires n'est autre que le frère de Bachar. Des propos d'ailleurs étayés par un article du Tages-Anzeiger. L'armée syrienne, c'est donc une affaire de famille.

Big Brother à Damas

A Damas, le régime a des yeux et des oreilles partout, nous explique un article conjoint du Temps et de La Liberté. "Faites toujours attention à ce que vous dites et devant qui vous le dites": telle est la mise en garde que reçoivent ceux qui arrivent à Damas. Garçons de café, chauffeurs de taxi ou même mendiants handicapés... tous sont susceptibles de travailler pour les services de renseignements, nous apprend le journaliste. La surveillance a en effet pris un visage inédit depuis le début de la vague de protestation. Les différents services de sécurité recrutent à tour de bras des informateurs et des vigiles. Une aubaine pour les chômeurs et les journaliers. A force on ne sait plus si cette surveillance est toujours réelle ou en partie imaginaire? En tout cas elle entretient la peur chez les Damascènes, explique le journaliste qui conclut que cette omniprésence contribue aussi au ressentiment envers un régime qui doit acheter et armer une grande partie de sa population pour survivre.

Des fuites dans le prix du gaz

Le gaz prend l'ascenseur en raison de l'instabilité politique au Moyen-Orient. Et les ménages suisses vont passer à la caisse. Le Blick s'inquiète donc des conséquences sur le porte-monnaie des Suisses,  car les services industriels vont prochainement reporter la hausse sur les factures adressées aux citoyens. A St-Gall, la ville a en effet décidé d'augmenter le prix du gaz de 20 % dès le 1er juin. Une hausse qui représente 180 francs annuellement pour une appartement de 4 pièces. 430 francs par an pour une maison familiale. Dès lors, le prix du gaz sera plus élevé à St-Gall qu'il ne l'a été lors de l'hiver record de 2008. La ville de Zurich va également augmenter ses prix au 1er juillet, ajoute le Blick, mais l'ampleur de la hausse n'est pas encore connue. La faute n'incombe toutefois pas qu'aux révolutions arabes, mais aussi à la catastrophe de Fukushima. Les Etats européens sont en train de repenser leur approvisionnement énergétique et le gaz apparaît de plus en plus comme une alternative possible au nucléaire. Du coup, le prix de cette énergie va continuer à grimper. Selon le géant Gazprom, les 1000 mètres cube devraient passer de 350 dollars actuellement, à 500 dollars à la fin de l'année.

Après le squatt des villes, le squatt des champs

Entre les industries, un jardin! La scène se déroule à Plan-les-Ouates dans le canton de Genève, nous explique la Tribune de Genève. Depuis le 17 avril, date de la journée internationale des luttes paysannes, une centaine de personnes ont investi une terre de 30 hectares en friche depuis 30 ans, en pleine zone industrielle. Chacun s'organise comme il veut et chacun cultive son petit bout de terrain. "Il n'y a aucune raison pour que cette terre ne retrouve pas sa fonction première", explique un jeune homme. "On donne simplement vie à cette friche." Le terrain appartient à une grande entreprise de vente par correspondance et pour l'heure, le propriétaire n'a pas encore réagi contre ces squatteurs d'un nouveau genre.

La grammaire avant les menottes

Les différents corps de police en Suisse sont déjà confrontés à des difficultés pour embaucher. Mais pour ne rien arranger, de plus en plus de candidats échouent au test d'allemand pratiqué lors du recrutement, alors que le 50% du boulot des agents, c'est écrire! Pour améliorer la statistique et le niveau d'allemand des candidats, la police lucernoise a trouvé la parade. Elle va elle-même donner des cours d'allemand avant que les candidats ne passent le test, nous annonce la Neue Luzerner Zeitung. Dix soirs d'enseignement d'orthographe et de grammaire pour la modique somme de 500 francs, à charge du candidat. Pas contre, pas besoin de cours de maths pour les commandants, qui estiment qu'ils manquent 1500 policiers en Suisse.

jzim, avec Ariane Hasler et Stéphane Deleury/RSR

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