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La sécurité des centrales nucléaires inquiète la presse

24 mars 2011: la centrale de Mühleberg, dans le canton de Berne. [Martin Ruetschi]
La presse s'inquiète beaucoup de l'état des centrales nucléaires, en particulier celle de Mühleberg, dans le canton de Berne. - [Martin Ruetschi]
La presse revient abondamment ce matin sur les révélations jeudi des experts mandatés pour évaluer la sécurité des centrales nucléaires du pays. Côté romand, on s’inquiète sur ce «rapport rassurant» tandis que côté alémanique, on va bien plus loin, estimant que la centrale de Mühleberg est aussi dangereuse que celle de Fukushima. Outre-Sarine toujours, la police zurichoise est épinglée pour arrêter un peu trop souvent de jeunes basanés. Enfin, portrait dans Le Temps d’un ancien taulard américain qui s’est reconverti dans le droit.

Des centrales, pas si sûres si l'on en croit le constat de la Tribune de Genève qui résume les révélations des experts mandatés par Doris Leuthard. Un constat illustré par ce dessin de Burki dans 24 heures. Il montre un employé de la sécurité dans sa combinaison jaune plantant un fer à cheval sur chacune des centrales aux murs zébrés par les fissures. Les deux quotidiens tirent une formule pertinente de ce dossier et évoquent "l' inquiétant rapport rassurant". On a la désagréable impression, écrit l'éditorialiste, que les experts ont mélangé constats scientifiques et conclusions politiques. Et de se demander sur quels critères juger la sécurité nucléaire? En tenant compte de quels risques? Doit-on imaginer les scénarios les plus improbables ? C'est au politique de fixer la limite acceptable. La sécurité est un choix de société et non une norme scientifique. A trop vouloir rassurer, le rapport ne peut que nourrir les suspicions. Walter Wildi est professeur de géologie à l'université de Genève. Il a présidé la commission pour la sécurité des installations nucléaires de 2002 à 2007. Il affirme, toujours dans 24 heures et la Tribune, qu'il faudrait arrêter ces trois vieilles centrales, soit Mühleberg, ainsi que Beznau 1 et 2, le plus rapidement possible. Mais c'est une question politique: les installations nucléaires représentent toujours un risque. Ensuite explique Walter Wildi, il faut savoir si l'on accepte un éventuel accident nucléaire ou pas. Il manque aujourd’hui en Suisse un organe de surveillance stratégique plus stratégique qui ne se perde pas dans la gestion du quotidien mais qui garde une vue d'ensemble.

Mühleberg aussi dangereuse que Fukushima?

Quant à la presse alémanique, elle est ce matin très inquiète au sujet du nucléaire en Suisse. Le Blick donne le ton. La centrale de Mühleberg est aussi dangereuse que Fukushima. Le journal de boulevard précise néanmoins que malgré des manquements manifestes en matière de sécurité, Mülhleberg peut rester dans le réseau. Pour le commentateur du Blick, il est grand temps de sortir du nucléaire car on ne pourra jamais se sentir en sécurité avec ce type d'énergie. Dans le Bund et le Tages-Anzeiger, on s'interroge aujourd'hui sur la rentabilité en Suisse de l'énergie atomique en général et de la centrale de Mühleberg en particulier. L'inspectorat fédéral de la sécurité nucléaire exige en effet des investissements supplémentaires en ce qui concerne notamment la sécurité du réacteur nucléaire. C'est à se demander si de nouveaux projets atomiques méritent encore de nouveaux investissements. On pourrait peut-être se tourner désormais vers l'énergie gazière car le gaz redevient une option crédible.

La police zurichoise est-elle raciste?

La police zurichoise est épinglée. L'ombudsman de la ville de Zurich reproche à la police de la ville d'arrêter de jeunes basanés. Non pas parce qu'ils ont un comportement douteux mais simplement parce qu'ils ont la peau foncée. Les plaintes concernant ce type d'arrestations ont fortement augmenté l'année dernière, explique le Tages-Anzeiger. Le journal zurichois donne également la parole à la police. Les forces de l'ordre nient tout en bloc. La police réfute catégoriquement toutes formes de ce qu'elle appelle de "l'ethnic profiling". Nous ne tolérons aucun racisme dans nos rangs précise le porte-parole de la police zurichoise. Cette dernière explique la hausse des arrestations des personnes de couleur par le simple fait que les témoins sont plus approximatifs lorsqu'il décrivent une personne de couleur. D'où le risque plus important d'erreur. Mais pour le porte-parole de la police de la ville, il ne s'agit-là que de problèmes isolés...

Le droit et les mots croisés

"Ce que j'aime avec le droit c'est le défi. C'est un peu comme les mots croisés".  La comparaison vient d'un Américain qui a passé dix ans de sa vie en prison avant de découvrir le droit et d'intégrer un cabinet d'avocats de l'Etat du Nebraska. A côté de la Cour suprême à Washington où il a donné rendez-vous au Temps, Shon Hopwood raconte qu'avant de se rendre dans ce haut lieu, il a été un rebelle, un mauvais exemple pour ses frères et soeurs. Passé par la Navy, il revient dans son Nebraska natal, picole et fume de la marijuana. Et quand un ami lui demande de braquer une banque, il dit oui. Après le 5e braquage, il prend la direction du pénitencier. A la bibliothèque, il épluche son dossier et se découvre une passion pour le droit. Il s'amuse à étudier le cas d'autres détenus et tente de les aider. A sa sortie de prison, Shon Hopwood intègre un cabinet d'avocats spécialisés dans les requêtes à la Cour Suprême. Et depuis que le New York Times lui a consacré un article, journalistes et agents se bousculent. Et logiquement à l'automne, l'ancien rebelle publiera son autobiographie, avec dans la foulée un film de prévu.

cht, avec Jean-François Moulin et Maurice Doucas

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