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La crise de l'euro et le franc fort inquiètent la presse suisse

Le franc fort face à l'Euro. [Keystone - Walter Bieri]
Les turbulences de la zone euro et la chute de la monnaie européenne face au franc suisse font couler de l'encre dans les journaux suisses. - [Keystone - Walter Bieri]
De nombreux journaux, tant romands qu'alémaniques, s'inquiètent de la crise que traverse la zone euro et ses répercussions notamment en Suisse. L'AGEFI se demande de son côté si la fin de la monnaie européenne est programmée, alors que le Blick, lui, propose un remède contre le franc fort. La Liberté se penche ce matin sur les jetons de présence que touchent les ministres fribourgeois tandis que la Tribune de Genève révèle une nouvelle affaire DSK dans un hôtel de luxe de la cité de Calvin.

La crise de l'euro va-t-elle dégénérer?

Il faut rapidement s'entendre sur les modalités de l'aide à la Grèce, explique dans 24 heures Louka Katseli, une ancienne ministre grecque du Travail. Faute de quoi la contagion pourrait être beaucoup plus importante que prévu. Si les membres en difficulté de l'Union européenne ne parviennent plus à gérer leur dette, des pays comme la France, la Belgique et l'Allemagne seront aussi menacés. Ces pays détiennent des bons du trésor des pays comme la Grèce, le Portugal ou l'Irlande. Et l'ancienne ministre appelle aussi la Suisse à collaborer parce que beaucoup de citoyens grecs ont fui le fisc de leur pays en plaçant jusqu'à 344 milliards dans les banques helvétiques. Il faut, estime Louka Katseli, un rapide accord bilatéral entre les deux pays pour identifier les fraudeurs et les contraindre à participer aux plans de secours de la Grèce! Et cette crise de l'euro qui renforce le franc n'est pas sans répercussions sur notre pays. On a vu Lonza demander à ses salariés valaisans de travailler plus pour un salaire identique. Mais à Genève, explique la Tribune de Genève, on envisage plutôt d'introduire le chômage partiel pour affronter cette crise monétaire, un chômage partiel pour éviter des délocalisations en zone euro.

La fin de la monnaie européenne?

Et si cette crise de l'euro signifiait la fin de la monnaie unique européenne? Une question que se pose L'AGEFI. Pour qu'une devise fonctionne, il importe, écrit le journal, que de grands thèmes soient communs à toutes les parties prenantes. En Europe, les différences entres les fiscalités auraient dû depuis longtemps se rapprocher tout comme les plateaux sociaux. Cela devait être fait dans les 5 ans suivant l'entrée dans la devise européenne. Plus d'une décennie après, rien ou presque n'a été fait. "Préserver la devise commune et éviter des déséquilibres plus graves au sein du système bancaire semblent être les deux objectifs de l'été. Mais cela ne suffira pas. Car la Grèce, comme tous les autres pays, a pensé en entrant dans la zone euro, que son niveau de vie s'améliorerait. Elle n'a pas réalisé qu'elle perdait sa capacité de corriger ses déséquilibres à travers la dévaluation de sa devise. Et les dettes se sont empilées. Une reconstruction de l'euro est indispensable et le plus tôt sera le mieux", conclut l'AGEFI. Au-delà de cette crise de l'euro, toute l'économie mondiale est concernée, estime Le Temps, qui ajoute les banques dans la balance. Des établissements qui avaient prêté à tour de bras à la Grèce et que l'Allemagne veut voir passer à la caisse pour assainir la situation. Ce qui a fait plonger les titres des établissements les plus exposés à la dette grecque.

Un remède contre le franc fort

Le franc de plus en plus fort face à un euro qui n'en finit pas de dégringoler. A tel point que le Blick se demande en Une si la monnaie européenne est toujours vivante. A côté d'un portrait d'un Jean-Claude Trichet, les yeux clos, la main au front et la mine pâle, on trouve un rappel en grosses lettres: mardi à 10 heures 04, l'Euro ne valait plus qu'un franc 15 et des poussières. Alors que faire pour aider les exportateurs suisses? Le Blick a déniché l'idée d'un économiste de l'UBS, une idée qui tient en deux mots: fonds souverain. Deux mots que les grandes banques suisses connaissent puisqu'elles ont pu être sauvées par cet argent venu de Singapour ou du Qatar. Mode d'emploi de ce fonds souverain helvétique: il serait alimenté par les emprunts de la Confédération. Quelque 100 milliards de francs à investir à l'étranger, des actions, des matières premières stratégiques, de l'immobilier, tous ces milliards hors de nos frontières pour affaiblir le franc. Et lorsque le marché monétaire se normalise, on revend - et pourquoi pas - avec des bénéfices. L'ancien président du Parti socialiste Peter Bodenmann trouve l'idée du fonds souverain tip top. Mais cet enthousiasme contraste avec la réaction recueillie par le Blick auprès du Département fédéral des finances. Nous avons pris connaissance de l'idée, déclare sobrement un porte-parole d'Eveline Widmer-Schlumpf avant d'ajouter que le fonds souverain n'est pas un sujet de discussion à la Confédération.

Transparence difficile à Fribourg

La Liberté a enquêté sur le jetons de présence que touchent les ministres fribourgeois pour leurs activités dans des conseils d'administration. Et le journal constate que même si la loi fribourgeoise stipule que les conseillers d'Etat ne peuvent que garder pour eux leurs jetons de présence et qu'ils doivent reverser au canton leurs indemnités fixes, certains montants perçus sont à mi-chemin entre les deux. Des jetons de présence délivrés de façon forfaitaire, comme le dit Erwin Jutzet. Pour La Liberté, ce flou autour des rémunérations, qui vont de 83'380 francs pour Claude Lässer à rien du tout pour Isabelle Chassot en 2010, n'est pas tolérable. Surtout lorsque des ministres empochent 252'000 francs de salaire annuel pour leur gestion du canton.

Une affaire DSK à Genève

L'hôtellerie genevoise est secouée par une affaire DSK, mais cette fois l'agresseur sexuel d'une femme de chambre dans un hôtel 4 étoiles a avoué, révèle la Tribune de Genève. Et il ne s'agit pas non plus d'une personnalité en vue de la politique mondiale mais d'un fils d'une riche famille saoudienne en vacances à Genève, un étudiant de 22 ans, fils d'un haut fonctionnaire arabe à la retraite. Les faits se sont produits le premier juillet et l'auteur de l'agression, qui n'a pas été jusqu'au viol, a déjà été condamné en procédure accélérée, l'ordonnance pénale à 180 jours avec sursis. Reste une victime, noire, comme la femme de chambre de Dominique Strauss-Kahn. Une jeune femme qui se dit traumatisée: elle n'ose quasi plus se rendre seule dans la chambre d'un client. Et ce n'est pas les 1000 francs que l'agresseur a dû lui verser qui vont y changer quelque chose.

cht, avec Simon Corthay et Sandra Viscardi, rsr

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