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La politique cinéma de Didier Burkhalter critiquée

Didier Burkhalter n'a pas caché à Locarno devoir avancer en terrain miné pour sa politique du cinéma.
Le ministre de la Culture Didier Burkhalter, photographié ici l'an dernier à Locarno, est critiqué pour son immobilisme.
Le festival de Locarno ouvre ses portes ce soir, et la presse s'interroge sur la politique menée par le ministre de la Culture Didier Burkhalter en matière de cinéma suisse. Le côté paillettes de la manifestation, longtemps connue pour son austérité, suscite aussi quelques commentaires dans la presse. Les discours pessimistes des conseillers fédéraux lors du 1er Août font également réagir certains politiciens, qui se montrent critiques.

Le plan fixe de Didier Burkhalter

"La politique de soutien au cinéma de Didier Burkhalter, c'est un peu comme un film d'Eric Rohmer: on regarde avec patience, et on attend que ça se passe enfin. Mais en vain"... Voilà comment débute l'analyse de Florian Keller dans le Tages-Anzeiger. Lors de sa visite demain à Locarno, le ministre de la Culture aura une nouvelle opportunité de gommer cette impression d'immobilisme. Pour sa défense, écrit Florian Keller, Didier Burkhalter n'a au moins pas fait empirer la situation, alors qu'avec son prédécesseur Pascal Couchepin et son monsieur Cinéma Nicolas Bideau, c'était l'inverse, comme dans un film de Jerry Bruckheimer: tout vole en éclats, c'est brutal. Et quand la fumée se dissipe, tout est en ruine... Aujourd'hui, c'est l'apaisement. En nommant Ivo Kummer au poste de chef de la section cinéma à l'Office fédéral de la culture, il a choisi l'homme que les producteurs voulaient. Mais on se dirige vers des réformettes et plus de bureaucratie. Au coeur du débat, il y a évidemment la distribution de l'argent. Le Tagi propose à Didier Burkhalter de s'inspirer de ce qui se fait à Zurich: c'est une commission totalement indépendante qui choisit les films qui seront soutenus. Mais ce n'est pas gagné, les producteurs ne sont visiblement pas prêts à laisser tomber leurs prérogatives en matière de financement public du cinéma.

Stars and co à Locarno

Locarno, 64ème édition, donc. Et cette année ce serait, à en croire la Tribune de Genève, le rendez-vous des stars. La manifestation tessinoise aura des airs de Croisette cannoise. La Tribune facilite la tâche des spectateurs et se livre à une présentation des vedettes attendues. Il est loin le temps où Frédy Buache discourait sur le cinéma la nuit venue dans la piscine du Grand Hôtel devant un parterre de fidèles accroupis attentifs aux propos du maître. Mais attention, précise Pascal Gavillet, le glamour, pour reprendre un terme qui a autrefois suscité quelques polémiques au sein d’un événement alors jugé austère et pas assez paillettes, n'empêche pas pas la rigueur, la cinéphilie ou l'exigence artistique. Mieux! s'exclame Pascal Gavillet. Il va dans le même sens. Car tous les noms connus seront à Locarno pour accompagner ou présenter des films ou rétrospectives qui s'inscrivent parfaitement dans la cohérence d'un festival résolument ouvert aux auteurs ou aux démarches personnelles. En attendant, La Liberté et Le Courrier, sous la plume de Vincent Adatte, la voient riche en promesses, réjouis par la perspective de découvrir trois longs métrages suisses sélectionnés en compétition internationale. En tout cas, une magnifique figure du cinéma déambulera du côté de Locarno, Bruno Ganz. Le grand comédien suisse recevra un Léopard "à sa carrière". S'il a été gratifié des plus hautes distinctions, note Jean-Louis Kuffer dans 24 heures, l' homme est resté aussi simple qu'ironiquement débonnaire...

Le mauvais scénario des conseillers fédéraux

"Nous allons souffrir". Les prédictions pessimistes de trois ministres qui ont joué les oiseaux de mauvais augure dans leurs discours du 1er Août n'ont pas été du goût de tout le monde, notent la Tribune de Genève et 24 heures mercredi. Certes, les indicateurs sont mauvais et le franc fort nuit à l'économie. Mais à regarder autour de nous les pays endettés, comme la Grèce, les Etats-Unis ou le chômage en Espagne, on avait l'impression de mieux s'en sortir, note le président du PDC Christophe Darbellay. Le Valaisan regrette un conseiller fédéral comme Adolf Ogi qui savait si bien galvaniser les gens. Même tonalité dans la voix du président du PLR. " Il y a des problèmes en Suisse mais rien d'insurmontable ", ajoute Fulvio Pelli. Si le Vert Ueli Leuenberger reconnaît partager le pessimisme ambiant, il ne veut pas pour autant des discours pessimistes mais des pistes pour l'avenir. Quant au socialiste Christian Levrat, il déplore l'attitude d'un Conseil fédéral qui dit que ça va mal mais n'agit pas.

Le choix de Bruno Zuppiger

Bruno Zuppiger préside depuis une année l'Union suisse des arts et métiers, l'USAM, qui est en quelque sorte l'association faîtière des PME. Une USAM qui plaide avec fermeté pour les accords bilatéraux avec l'UE et notamment la libre circulation des personnes. Là où ça coince, c'est que Bruno Zuppiger est aussi en même temps conseiller national de l'UDC. Parti qui vient lancer une initiative pour démanteler la libre circulation des personnes. C'est ce qui s'appelle être mal pris. Bruno Zuppiger n'a pour l'heure pas pris position sur l'initiative UDC, rapporte le Tages-Anzeiger ce matin. Mais il subit une très sérieuse pression des membres de l'USAM pour qu'il la rejette clairement. Le président de la société suisse des entrepreneurs Werner Messmer, membre de l'USAM, s'engagera pleinement dans ce sens. Pour lui, le président de l'USAM doit clairement se prononcer contre le texte de l'UDC. "Je m'engagerai pour cela", dit-il dans les colonnes du journal zurichois. Sinon nous devrons avoir une sérieuse discussion... une menace qui répond à l'engagement pris par Zuppiger au moment de son élection à la tête de l'USAM. Défendre les intérêts de l'association patronale, et faire passer l'intérêt de l'USAM au-dessus de son parti.

Des détectives très privés

Détective des déchets à Bâle, un métier d'avenir? Un deuxième homme a été engagé par la Ville de Bâle pour traquer ceux qui déposent illégalement leurs déchets dans des sacs non taxés et ceux qui déposent trop tôt leur sac poubelle dans la rue. 146 déviants ont été découverts grâce à la fouille de leurs ordures, écrit la Basler Zeitung. Alors les deux employés du service de l'environnement et de l'énergie souhaitent rester anonymes. Il font leur tournée, découvrent des déchets encombrants ou des sacs poubelles sur la voie publique. Les rapportent à la centrale. Et c'est là que commence la traque. Avec leurs gants et leur couteau ils ouvrent les sacs à la recherche d'indices. Une facture, une boîte de médicaments avec le nom de la personne, une lettre... L'amende est assez salée: 200 francs pour des ordures dans des sacs non taxés, 100 francs pour ceux qui déposent le soir avant leur sac sur le trottoir. Le record revient à une personne qui a déménagé et laissé la moitié de ses meubles sur le trottoir: 580 francs. On est en Suisse et ça ne rigole pas avec la propreté et les déchets.

hof avec Jean-François Moulin et Stéphane Deleury/rsr

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