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Le mea culpa télévisuel de DSK

DSK
Manifestation féministe anti-DSK devant TF1 dimanche soir.
Dominique Strauss Kahn était l'invité hier soir du 20 heures de TF1. La presse, en Suisse comme en France, a attentivement suivi le mea culpa de l'ex-patron du FMI et elle est pour le moins critique. La place financière zurichoise, le négoce international des matières premières ou les élections à Berlin ont également retenu l'attention des journalistes.

Dominique Strauss-Kahn ne convainc pas la presse

Tout d'abord, la parole à l'accusé ou plutôt à l'ex-accusé: plusieurs journaux titrent sur la prestation télévisée de DSK hier soir en retenant une phrase ou une autre. "Je ne suis pas fier", c'est la Une du Matin. "J'ai fait du mal à ma femme" dans les pages intérieures du même journal. Dans la presse française, festival de citations strausskahniennes : "Je reconnais une faute morale", relève Le Figaro. A la Une de Libération, cette interrogation en forme de contre-attaque: "un piège? c'est possible". Et les commentaires des éditorialistes sont assez sévères.

Plusieurs d'entre eux justement s'indignent que DSK joue la carte - même allusive - de la théorie du complot. Libération parle de maladresse sinon de faux pas puisque DSK n'a pas apporté l'once d'une preuve à cet invraisemblable scénario. Pour un peu il semble se poser lui-même en victime , s'insurge le quotidien la Montagne. Le journal Les Dernières Nouvelles d'Alsace retient l'égoïsme du socialiste qui a anéanti un avenir qui n'était pas seulement le sien. La Voix du Nord enfin a cette formule: Dominique Strauss-Kahn encore plus dévalué qu'un titre de la dette grecque.

Les soucis de la place financière zurichoise

Vu le contexte actuel et les turbulence qui n'en finissent pas, le Tages-Anzeiger a voulu prendre le pouls de cette place financière qui emploie plus de 90'000 personnes: le ciel s'assombrit toujours plus sur les banques basées à Zurich. Pourtant, selon le quotidien zurichois, la place financière ne va pas aller jusqu'à l’effondrement.

Oui, les années à venir seront pénibles, oui, de nombreux banquiers craignent pour leur place de travail, oui, les petites banques sont celles qui souffrent le plus. Avant la crise, à Zurich, 1 franc sur 4 était gagné dans les banques. En 2010, ce n'était plus qu'un franc sur 5. Mais le théorème "après la crise vient la renaissance" devrait se vérifier une nouvelle fois, pour autant que les banques se restructurent,  notamment dans le secteur des banques d’investissements où il serait important d'avoir les yeux moins gros que le ventre.

L'opacité du négoce international de matière premières

La Liberté et Le Courrier se sont intéressés à Cargill, Gunvor ou Glencore. C'est le groupe altermondialiste la Déclaration de Berne qui publie un ouvrage collectif sur ces entreprises de négoce de matières premières qui brassent des milliards de dollars sans devoir se soumettre à la loi anti-blanchiment. Rien qu'à Genève, on compterait 500 de ces entreprises de trading. Elles posent un problème moral, selon un des auteurs du livre Olivier Longchamp. Cinq à sept de ces sociétés de négoce génèrent un chiffre d'affaires supérieur au PIB des pays où sont prélevés les matières premières sur lesquelles elles spéculent. Un professeur de droit pénal dénonce le laxisme juridique qui règne en Suisse sur ce négoce qui n'est pas une activité comme une autre, dit-il. Car les carburants fossiles ne sont pas renouvelables et les denrées alimentaires sont indispensables à la survie des populations.

Le roi de Berlin

Un scrutin allemand qui trouve un large écho dans la presse alémanique: les élections berlinoises. "Klaus Wowereit reste le roi de Berlin, titre la NZZ." "Berlin, la ville de Wowi" ose pour sa part le Tages-Anzeiger. La victoire du maire SPD de la capitale allemande est saluée ce matin. Il  peut choisir les partenaires de sa coalition et continuer à gouverner comme jusqu'ici. Les principaux enseignements de ce scrutin résident plutôt dans la cuisante défaite des libéraux du FDP, qui récoltent moins de 2% des suffrages et  la montée spectaculaire du parti des pirates, qui s'en sortent avec près de 9% des voix. "Les libéraux sont dans un sale état", commente le Tages-Anzeiger. "Une débâcle", estime de son côté la NZZ. Les pirates deviennent le plus important parti de l'opposition au détriment des Verts, dont l'ascension a  été stoppée. Le constat émane du Tages-Anzeiger et l'analyse est à lire dans la Basler Zeitung: si les pirates ont autant séduit, c'est parce qu'ils profitent du mécontentement général autour des partis traditionnels.

pym, avec Stéphane Deleury et Jean-François Moulin, RSR

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