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Trente ans après, Miss Suisse est une Bernoise

Miss Suisse n'avait plus été bernoise depuis trente ans. [Karl Mathis]
Miss Suisse n'avait plus été bernoise depuis trente ans. - [Karl Mathis]
Trente ans après, le canton de Berne tient sa nouvelle Miss Suisse en la personne d'Alina Buchschacher. Mais l'élection de la belle s'accompagne de son lot de polémiques. La gagnante était-elle la bonne?, se demande le Blick. Le président du conseil d'administration d'UBS Kaspar Villiger essuie également les critiques de la presse. 24 heures estime que son heure est peut-être venue, après le départ du président de la banque Oswald Grübel. En politique, la conseillère nationale Marina Carobbio Guscetti s'affirme en tant que nouvel espoir tessinois pour le Conseil fédéral.

Alina Buchschacher remet Berne à l'honneur

"Oh... Miss Suisse est une Bernoise!" C'est un titre de la presse zurichoise, qui note que le canton de la capitale fédérale a dû attendre trente ans avant de voir le couronnement de l'une des siennes. Portrait d'Alina Buchschacher, jeune femme paraît-il brouillonne et manquant de ponctualité. Elle est aussi sensible aux odeurs, révèle la chroniqueuse du Bund et du Tages-Anzeiger, qui note que sa peau sent la fraise. Toutefois, ce joli tableau s'assombrit à la lecture du Blick, qui évoque le déclin de l'élection de Miss Suisse. Il y a d'abord la télévision de la Suisse italienne, qui s'est emmêlée les pinceaux dans la retransmission. Les téléspectateurs invités à voter pour l'une ou l'autre des candidates avaient droit à de mauvaises surimpressions. Sous l'image de Julia, le public était invité à voter pour Giada. La gagnante était-elle la bonne?, se demande le Blick avec anxiété. Le quotidien s'est aussi penché sur les chiffres d'audience. En 2005, lors du couronnement de la Vaudoise Lauriane Gilliéron, près d'un Suisse sur deux était devant son poste. Et ce week-end, le couronnement d'Alina Buchschacher n'a été suivi que par 400'000 téléspectateurs. Tout juste un sur quatre.

Kaspar Villiger sur la sellette

Il y a quelques jours encore, le président de la direction d'UBS Oswald Grübel éclatait de rire devant l'hypothèse de son départ. Un rire que la presse relate, alors que Grübel a quitté la banque. Désormais, c'est au tour de Kaspar Villiger, le président du Conseil d'administration d'UBS, d'être visé par les critiques, aux dires de 24 heures. L'ancien conseiller fédéral n'annonce rien d'autre que la poursuite de la stratégie mise en place par Grübel. C'est ce qui inquiète. Et que dire du successeur d'Oswald Grübel, le Tessinois Sergio Ermotti? Un homme courtois et élégant, note Le Temps. Mais un intérim. Cela laisse une impression de manque de préparation dans la succession Grübel, poursuit l'éditorialiste du Temps, qui était déjà prévue d'ici deux à trois ans. En présentant Sergio Ermotti comme un simple directeur provisoire, Kaspar Villiger prend le risque de ne pas lui donner la crédibilité nécessaire à un moment charnière. Bref, note l'éditorialiste, en cinq ans UBS a changé pour la quatrième fois de directeur. Mais les problèmes demeurent.

Marina Carobbio Guscetti, l'espoir tessinois

Ces jours-ci à Berne, raconte Julien Magnollay dans
24 heures et la Tribune de Genève, la conseillère nationale tessinoise Marina Carobbio Guscetti, citée comme papable à la succession
de Micheline Calmy-Rey, est davantage sollicitée qu'à l'accoutumée. Les regards
plus appuyés, les poignées de main plus nombreuses. Alors, candidate?, demande
notre confrère, qui décrit la socialiste dans la posture classique de toute
personnalité confrontée à cette décision. Marina, comme les autres, répond:
"Avant de me lancer dans la course, je dois discuter avec ma famille, mon
parti." Marina Carobbio Guscetti évoque la forte attente de la part de la population tessinoise pour une
candidature au Conseil fédéral. Portrait de cette femme de 45 ans, médecin, élue
au Grand Conseil à 24 ans, qui comme "Obélix est tombée dans la politique
quand elle était petite", raconte son père, un homme politique décrit comme
incontournable outre-Gothard. Celle que notre confrère de 24 heures et la Tribune
désignent comme l'outsider qui s'impose est marquée à la gauche du PS. Un
handicap? La principale intéressée s'explique: "J'estime être sur la
ligne du PS suisse. Je sais faire des compromis. Je réfléchis toujours avant de
prendre une décision. Et ensuite j'assume. C'est mon caractère", confie-t-elle. Son collègue de parti, le Genevois Carlo Sommaruga,
l'affirme: Marina Carobbio Guscetti, c'est peut-être la dernière chance pour le Tessin
pour les quinze prochaines années.

Nouvelle défaite pour Nicolas Sarkozy

Changement historique dans la 5e
République. Pour la première fois,
le Sénat a basculé à gauche. L'exploit est d'autant plus marquant, note le correspondant à Paris de 24 heures et de la Tribune de Genève, que le mode de scrutin indirect et les
découpages électoraux avantagent
les formations de centre-droit. Pour le camp de Nicolas Sarkozy,
ce nouvel échec s'ajoute à ceux des municipales cantonales et régionales. Il intervient aussi
alors que le parti du président, l'UMP, se débat dans
plusieurs affaires politico-financières qui s'égrènent façon feuilleton. Nicolas Sarkozy, ajoute l'éditorial commun à L'Express, L'Impartial et Le Nouvelliste,
aura donc réussi en cinq ans à perdre toutes les élections qui ont ponctué son mandat. Le
président français n'a plus beaucoup de temps pour renverser la
tendance.

Après Zurich, Bâle s'enflamme

En "Une" de la Basler Zeitung, les images floues d'un feu allumé en plein carrefour et de policiers qui forment un cordon de protection autour des pompiers. Des scènes qui ressemblent beaucoup aux violences de ces derniers week-ends à Zurich. Vitrines brisées et stations de trams en miettes. En page intérieure, voici ce que les Bâlois ont découvert hier matin autour de la Voltaplatz. Des Bâlois en colère: les habitants du quartier racontent qu'ils ont appelé la police en voyant une fête improvisée troubler bruyamment la nuit. La réponse était invariablement la même: nous sommes sur place. Mais qu'a fait la police? Elle a fait le mauvais choix, répond la Basler Zeitung, qui raconte comment les 150 activistes ont berné les forces de l'ordre en les attirant vers le feu allumé sur la place, pendant qu'ils cassaient un peu plus loin. Le directeur de la sécurité bâloise ne cache pas son indignation: les habitants ont raison d'être fâchés, lance Hanspeter Gass, qui a demandé un rapport complet à la police sur les événements de la nuit de dimanche. Le rapport devra notamment expliquer pourquoi, sur les 150 casseurs, seuls deux ont été interpellés.

bkel, avec Simon Corthay et Sandra Viscardi, RSR

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