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Non, ce n'est pas un poisson d'avril: Marcel Ospel s'en va

Marcel Ospel aurait peu apprécié les leçons de H-R.Merz.
Marcel Ospel, "un homme fini", lâche Le Matin de ce jour.
L'annonce a fait l'effet d'une bombe un 1er avril, jour traditionnellement réservé aux informations trompeuses: l'UBS va subir de nouvelles pertes et, surtout, Marcel Ospel passe la main. Une information bien entendu disséquée dans la presse du jour, qui revient également sur les menaces que subit notre populaire ministre UDC Eveline Widmer-Schlumpf.

Remue-ménage à l'UBS

L'UBS monopolise l'ensemble des premières pages des journaux
romands. La banque s'enfonce dans la crise et son patron s'est
décidé à quitter la présidence. Il rend les clés, titre ainsi
Le Nouvelliste . Par ici la sortie
Monsieur Ospel, renchérit 20 minutes . Marcel Ospel s'en va sur un revers
sérieux, titre 24 heures. Il s'en va et tout le monde s'en réjouit,
du moins pour l'instant, précise avec prudence La Liberté . L'UBS fait le grand ménage et rassure
les marchés financiers, constate Le Temps , auquel se joint l'AGEFI, qui explique
que si la crise terrasse un mythe, les marchés applaudissent. Reste
ce titre un peu plus cruel que les autres, à propos de Marcel
Ospel: Le Matin parle d'un homme fini.
Dans la presse alémanique, c'est la valse des milliards qui
impressionne, des chiffres qui dépassent notre entendement comme
l'explique une psychologue du monde des affaires dans la Mittelland Zeitung . Les 20
milliards perdus en 90 jours font aussi la «Une» du Bund, qui
constate que cette somme correspond au prix des nouveaux tunnels du
Loetschberg et du Gothard. Et comment visualiser 40 milliards
engloutis par l'UBS dans les crédits à risque, selon le calcul du
St-Galler Tagblatt ? Réponse: 40
milliards, c'est le tunnel sous la Manche (25 milliards) plus le
pont géant qui relie le Danemark et la Suède (12 milliards). Et il
manque encore 3 milliards...

Un vrai poisson qui fait grimacer

Au fond, c'est le lendemain du 1er avril que l'on s'aperçoit des
effets de cette tradition qui a encore une fois été respectée par
les médias. Ca fait rire, mais pas toujours: certains, comme le
chef des finances vaudois Pascal Broulis, n'a ri qu'à moitié au 1er
avril proposé par Le Matin , qui annonçait le forfait fiscal pour tous les
Vaudois. Evidemment, l'information a incité de nombreuses personnes
à téléphoner à l'administration des impôts pour s'informer de la
véracité ou non de cette nouvelle, alourdissant le travail des
fonctionnaires, regrette Pascal Broulis.

Un faux poisson qui fait sourire

Le 1er avril, il y a aussi l'effet inverse: un information tout
à fait réelle qui se met à passer pour un beau poisson. Nous en
avons été victimes hier dans notre revue de presse. La Liberté
évoquait en première page l'armée, prête à mâter la guerre civile.
A la lumière d'un exercice qui s'est déroulé jeudi dernier au
centre de formation militaire de Wallenstadt. Et bien c'était vrai,
c'était même un scoop de la part de La Liberté, qui constate que
les plans de l'armée sont si énormes qu'ils ne peuvent relever que
du comique troupier. L'autre conclusion, c'est que non seulement le
public mais également les journalistes ne sont plus au courant de
ce qui se trame chez les militaires pour se tromper
pareillement.

Widmer-Schlumpf, populaire et menacée

«Plébiscitée»: c'est le mot utilisé par l'Illustré pour décrire
le bon score d'Eveline Widmer-Schlumpf au traditionnel baromètre du
Conseil fédéral publié par l'hebdomadaire. La conseillère fédérale
arrive en effet en deuxième position, avec 82% de bonnes
intentions, bien que pour l'UDC elle ne représente pas le parti.
Face à ce décalage, le rédacteur en chef du magazine prend la plume
pour suggérer au parti de Christoph Blocher, lui qui défend depuis
quelques années une élection du gouvernement au scrutin populaire,
«d'écouter le peuple». Le Temps , lui, déplore le mobbing politique qui a
conduit la conseillère fédérale UDC, sous la menace, à renoncer à
participer à la traditionnelle fête du printemps de Zurich. Le
quotidien se demande tout de même si elle n'a pas capitulé un peu
tôt. La ministre se fait critiquer quoi qu'elle fasse par son
propre parti, constate de son côté la Neue Luzerner Zeitung. Dans
le Tages-Anzeiger , le président du
parti zurichois fustige la naïveté d'Eveline Widmer-Schlumpf,
tandis que Christoph Mörgeli s'étrangle de rage et qualifie
l'annulation du rendez-vous de «ungeheuerliche Beleidigung»,
outrage monstrueux envers la population zurichoise.

Les caricatures de mai 68

Dans la série des commémorations de Mai 68, Le Courrier donne la parole au
chercheur en théorie politique français Antoine Chollet qui, comme
beaucoup d'intellectuels d'ailleurs, aimerait voir le débat sur
l'héritage laissé par Mai 68 sortir des caricatures dans lesquelles
on a tendance à l'enfermer. Ce mois de mai qui a également secoué
la Suisse. Et l'Illustré de ressortir des archives quelques clichés
éloquents, en noir et blanc, dont une célèbre photo des acteurs de
la troupe de théâtre Living Theater. C'était à la patinoire des
Vernets où les acteurs se lançaient dans une improvisation dans -
quasi - le plus simple appareil. Mais aussi quelques clichés plus
traditionnels de matraques brandies sur le crâne de quelques
manifestants.

Le choc des images

C'est sur le thème de la controverse que le Musée de l'Elysée, à
Lausanne, expose quelques photographiées extrêmement percutantes,
qui ont fait le tour de la planète et qui suscitent la polémique.
Le Temps donne un avant-goût de
l'exposition, notamment de cette main perdue au milieu des gravats
du World Trade Center, de l'actrice américaine Brooke Shields
photographiée à l'âge de 10 ans, nue dans sa baignoire, qui
discréditera le photographe, ou encore un cliché pour Benetton d'un
curé et d'une nonne s'embrassant sur la bouche.

Swisstxt avec Jean-François Moulin et Simon Corthay (RSR)

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