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La démission de Daniel Zappelli ouvre les pronostics

Daniel Zappelli a confirmé en début d'après-midi son départ lors d'une conférence de presse. [Salvatore du Nolfi - Keystone]
Daniel Zappelli a confirmé lundi en début d'après-midi son départ lors d'une conférence de presse. - [Salvatore du Nolfi - Keystone]
La démission lundi du procureur général du canton de Genève est largement commentée dans la presse, entre railleries et ouverture des pronostics sur son successeur. Le procès à Paris de Carlos, qui clame sa profession de révolutionnaire, trouve aussi de larges échos. Tandis que la violence dans les stades et les pédo-criminels préoccupent les journaux alémaniques.

La démission de Daniel Zappelli

Daniel Zappelli est un homme dont le physique se prête à la caricature. C'est en tout cas ce que s'empresse de démontrer Chappatte dans Le Temps. Il croque un procureur à la mine triste qui offre aux journalistes la lettre sur laquelle se lit l'annonce de sa démission, commentée par ces mots: "J'ai enfin réussi à faire passer un dossier important". Au-delà de la caricature, les éditorialistes ne peuvent que constater ce que Le Temps appelle "une agonie qui aura duré plus d'un mois". Il s'agit de susciter des vocations et de trouver la personne qui sera le mieux à même de restaurer la confiance et de guider ce nouveau Parquet à travers le plus grand changement de son histoire. Aujourd'hui, note l'éditorialiste, le Ministère a besoin d'un chef qui dispose de qualités d'indépendance, de compétences, de capacités de décision qui font un bon procureur général quelle que soit sa couleur politique. Le Matin, par exemple, livre quelques profils avantageux: l'avocat et député PLR Olivier Jornot, l'ex-avocat affilié PS Yves Bertossa, l'avocat et député genevois du MCG Mauro Poggia, le juge pénal affilié PS François Paychère. Quoi qu'il en soit, relève Le Matin, l'élu aura deux ans pour prouver ses compétences en ramenant efficacité et sérénité au Palais de justice. S'il y parvient, il sera réélu dans un fauteuil. S'il échoue, la sanction populaire sera sans appel. Un quitte ou double à hauts risques pour le PLR et également à hauts pour une justice genevoise qui a urgemment besoin d'un patron au-dessus de la mêlée, capable de transcender les partis et d'imposer le respect.

Carlos: profession révolutionnaire

"Carlos: profession révolutionnaire". C'est par ces mots théâtraux que Illich Ramirez Sanchez, condamné à la perpétuité pour le meurtre de deux agents des renseignements français en 1978, s'est présenté lundi à la barre du Tribunal de Paris pour répondre de quatre attentats commis entre 1982 et 1983 sur sol français. Carlos, c'est une dégaine de papy à la barbe blanche ciselée, décrit le correspondant à Paris de la Tribune de Genève et de 24 heures. Il raconte cette première journée d'un procès qui a vu la présence du plus fidèle supporter de Carlos, le comédien provocateur professionnel Dieudonné, flanqué d'un comité de soutien formé d’une douzaine d’adolescents qui manifestent leur appui à l'accusé. Un accusé qui a pour défenseur l'avocat suisse Bozonnet du barreau de Zurich. Ce dernier rappelle qu'il est un des plus anciens avocats de Carlos et se dit frappé par ce qu'il appelle "une juridiction d'exception" que, note-t-il, nous ne connaissons heureusement pas en Suisse".

Violence dans les stades

La violence dans les stades préoccupe la presse alémanique. Rien que ce matin, quatre articles avec des angles différents dans trois journaux. Avec un papier intéressant à lire dans le Tages-Anzeiger. La cocaïne serait très répandue dans les tribunes de ceux qu'on appelle "les ultras". Le journal zurichois donne la parole à des ultras qui s'expriment sous couvert de l'anonymat. La drogue dure est généralisée. Avant le match contre la Lazio de Rome, beaucoup d'alcool a été consommé durant le voyage. Et les lignes de coke se sont multipliées. Une consommation qui provoque encore plus de violence, selon le journal zurichois. La police confirme et rappelle son impuissance, la sécurité à l'intérieur du stade étant du ressort des clubs. Le Tagi donne aussi quelques nouvelles du supporter zurichois qui a fait exploser un pétard dans sa main, perdant trois doigts au passage. Il est revenu en Suisse. Ce supporter zurichois risque jusqu'à trois ans d'interdiction de stade en Italie. Le FC Zurich exige aussi des dommages et intérêts à ce supporter.

Contrôle des pédo-criminels

Comment contrôler les pédo-criminels? Et surtout comment éviter que les auteurs d'actes sexuels avec des enfants ne puissent travailler à nouveau avec des enfants? La NZZ constate ce matin que tout le monde est d'accord sur le principe d'interdire toute activité avec des enfants aux pédophiles. Reste à légiférer. Et là, c'est moins facile. Le Conseil fédéral veut rendre obligatoire l'extrait du casier judiciaire pour tout nouvel engagement dans les métiers sensibles. Pour les enseignants, les soignants, mais aussi pour les entraîneurs de clubs de sport. Les employeurs doivent exiger et vérifier à l'engagement que les candidats n'ont pas été condamnés pour crime sexuel. Dans le cas contraire, ils pourraient être amendés. Un projet qui ne fait pas l'unanimité. Les associations qui travaillent avec des bénévoles estiment cette exigence trop lourde. Lors de la consultation, les fédérations de football, de gymnastique ou encore les scouts ont exprimé leur scepticisme. Le commentateur du journal zurichois balaie du revers de la main ces critiques. Il réclame une interdiction de pratique pour les pédophiles. Pas juste une interdiction sur le papier: il faut une interdiction qui ait de l'effet, réclame notre confrère.

olhor avec Jean-François Moulin et Stéphane Deleury/RSR

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