Maurer d'un fil
Ce mot redoublé à la une du Nouvelliste : - « Maurer élu de
justesse, mais élu » - symbolise parfaitement la teneur de
l'élection d'Ueli Maurer, sauvé par une voix, comme le rappelle
Le Matin . Un ministre très
joliment présenté sous le coup de crayon de Chappatte, dans
Le Temps , les trois doigts levés
vers le plafond de la salle du Conseil national. Trois doigts sur
lesquels se détachent trois lettres: UDC. Ueli Maurer est élu,
mais, averti 24 heures, il se retrouve à l'épreuve de la
collégialité. Au delà des nombreux commentaires, L'Hebdo publie une passionnante
interview de l'élu. Le ministre déroule le cheminement de sa vie
depuis sa petite enfance, chez lui, où l'on aide à la ferme dès
qu'on sait marcher, jusqu'à son entrée en politique, sa rencontre
avec Christophe Blocher, en passant par sa rencontre avec son
épouse à l'aéroport de Seattle (USA) ou «nous sommes tombés
amoureux». Un homme à la fois très suisse et totalement
anti-conformiste. Cette interview intimiste n'empêche pas le
rédacteur en chef de l'hebdomadaire de qualifier cette élection de
« piège ». Alain jeannet dénonce les petits calculs politiciens qui
passent avant l'intérêt du pays. Partisans d'une UDC dans
l'opposition, notre confrère s'étonne de la démarche des radicaux,
démocrates-chrétiens et socialistes, qui ont finalement hésité à
porter l'estocade.
L'UDC frise la correctionnelle
La presse alémanique, de son côté, constate que la tactique de
l'UDC a failli tourner au désastre pour le parti. La
pseudo-candidature de Christoph Blocher, qui aurait du être une
tactique maline, a failli tourner à la déconfiture lorsque Hansjörg
Walter est apparu comme alternative à Maurer, selon la Basler
Zeitung. Il s'en est fallu de peu. Et la Neue Luzerner Zeitung
observe que la majorité tenue entre gauche et droite laisse des
plaies ouvertes de part et d'autre. Ce n'est pas bon signe en vue
d'une stabilité politique avant l'année électorale 2011. Quant à la
Neue Zürcher Zeitung , elle se
demande si le Parlement récompense maintenant les personnes qui
rabaissent sans ménagements ceux qui ne pensent pas la même chose
par un siège au gouvernement. Toujours est-il qu'Ueli Maurer, lors
d'une élection par le souverain comme l'exigeait encore récemment
le parti, n'aurait eu aucune chance, comme l'a montré il y a un an
l'élection zurichoise au Conseil d'Etat. Pour le Tages-Anzeiger , Ueli Maurer doit
donc maintenant montrer qu'il est malgré tout capable de travailler
avec des personnes qui ne pensent pas comme lui.
Bernard Kouchner sème le trouble
La sortie du ministre français des Affaires étrangères Bernard
Kouchner sur l'inutilité du poste de Secrétaire d'Etat aux droits
de l'homme, attribué à Rama Yade, suscite l'interrogation du
correspondant à Paris de la Tribune de Genève et de 24 heures . Bernard Kouchner est un habitué des
ministères, et c'est maintenant qu'il découvre qu'il y a
contradiction, comme il dit, entre les droits de l'homme et la
politique étrangère. Que personne n'est assez naïf pour croire que
la politique étrangère se construit uniquement sur des valeurs. Si
l'initiateur du «droit d'ingérence» ne croit plus à sa démarche, a
quoi peut-il servir au Quai d'Orsay?, se demande Jean Noel Cuenod.
Notre confrère en profite pour constater que les temps sont durs
pour les «Sarkopanthères», les deux femmes emblématiques du
gouvernement Rachida Dati - ministre de la Justice en guerre avec
les magistrats - et Rama Yade - qui refuse de prendre la tête de
liste du parti de la majorité aux européennes.
Ingrate UBS
Hautaine et ingrate: c'est encore l'image que nous renvoie
l'UBS, si l'on en croit ce que nous livre Patrick Vallelian dans
Le Matin . Notre confrère s'est ému
à la lecture d'un long courriel envoyé le 16 octobre à 7h19 à tous
les employés de l'établissement bancaire. Dans le courriel, signé
Peter Kurer et Marcel Rohner, respectivement président du Conseil
d'administration et directeur de l'UBS, il est écrit que «la Banque
n'a jamais été en situation où un sauvetage par le gouvernement
aurait été nécessaire», et ce alors que la Confédération octroie
une somme de 66 milliards de francs pour la sauver. Pour mieux
enfoncer le clou, les patrons parlent d'une simple transaction avec
la BNS et la Confédération, sans même esquisser le moindre
remerciement aux autorités. Un message, estime notre confrère, qui
donne l'impression que la direction d'UBS veut rouler la
Confédération dans la farine.
ps, avec Jean-François Moulin et Delphine Gendre, RSR
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