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Papademos et Monti, les sauveurs de la Grèce et de l'Italie

Lucas Papademos remplace Georges Papandréou à la tête d'une Grèce vacillante. [Thanassis Stavrakis]
Lucas Papademos est présenté comme le sauveur potentiel de la Grèce. - [Thanassis Stavrakis]
Les quotidiens nourrissent leurs colonnes avec deux noms, ceux du Grec Lucas Papademos et de l'Italien Mario Monti, présentés comme les sauveurs de leurs pays respectifs. Le manque de place pour les requérants d'asile et la fameuse date du 11.11.11 font également bondir les plumes.

Les sauveurs de l'Italie et de la Grèce

Deux hommes, deux grands experts, deux sauveurs espérés sont présentés par Le Temps. "C’est un grand honneur mais la responsabilité est encore plus grande", déclare le nouveau Premier ministre grec Lucas Papademos, qualifié d’homme intègre à la compétence d'expert unanimement reconnue. "Je ne nie pas que nous avons un énorme travail à faire", dit pour sa part Mario Monti, l'antithèse du bouffon Berlusconi, discret mais indépendant des partis, décrit l'éditorialiste du Temps François Modoux. Celui-ci note que, sonnés et impuissants, les partis politiques sont contraints de laisser le champ libre à ces super-technocrates. Mais attention, aussi nécessaire que soit cette passation de pouvoir, elle ne doit pas faire oublier l'enjeu démocratique du sauvetage des pays naufragés de l'euro. Les peuples sont aujourd'hui en colère et il faudra les convaincre d'accepter des sacrifices supplémentaires surtout s'ils sont imposés sans discussion. Sur le même thème, la Basler Zeitung fait part de son soulagement. Alors que Silvio Berlusconi laisse derrière lui un pays en en décrépitude sur le plan moral, social, culturel et politique, deux Mario incarnent une nouvelle image de l’Italie. Mario Monti va apporter beaucoup par sa bonne réputation. Idem pour Mario Draghi, qui préside la Banque centrale européenne depuis début novembre. Avec encore le très cultivé président Giorgio Napolitano, tous les trois sont des représentants de ce que le journal appelle "L'autre Italie".

Le manque de place pour les requérants d'asile

La Confédération avait annoncé 2000 places supplémentaires pour accueillir des requérants d'asile en Suisse. Mais la Neue Luzerner Zeitung dresse un bilan peu glorieux à ce sujet. Seules 50 places ont été trouvées. Et encore, dans une région plutôt retirée, au col du Jaun. Selon le quotidien, la démarche entamée par l'Office fédéral des migrations s'avère plus difficile que prévu. Pas très enthousiastes, les communes sont pointées du doigt. Elles reprochent à la Confédération de ne pas être suffisamment impliquée dans le processus. A l'image de la commune lucernoise de Schwarzenberg qui ne sait même pas quand la décision de la Confédération va tomber. Berne prévoit en effet d'installer des demandeurs d'asile dans un baraquement militaire de la commune. Et la situation ne va pas s'améliorer, prédit le journal, car le nombre de demandeurs d'asile a encore augmenté de près de 5% en octobre.

Un président heureux et optimiste

Le président des Vert'libéraux Martin Bäumle est un homme heureux après la victoire de son parti aux dernières élections fédérales. Il le confirme dans une interview à la Basler Zeitung. L'occasion de parler de la prochaine élection au Conseil fédéral, des alliances au centre et surtout d'afficher son ambition pour le futur. Martin Bäumle imagine que son parti sera la troisième force politique du pays à moyen terme. Concrètement, il voit bien les Vert'libéraux atteindre 15% des voix d'ici quelques législatures.

L'oasis fiscal zurichois change de rive

Les communes zurichoises se portent bien, selon le Tages-Anzeiger, et la moitié d'entre elles vont baisser leurs impôts, certaines offrant même une réduction de 14% à leurs contribuables. Mais toutes les communes ne sont pas égales. La nouvelle donne en matière de financement hospitalier aura des incidences parfois négatives. La Goldküsste, paradis fiscal historique sur la rive orientale du lac de Zurich, perd un peu de son attractivité. Zumikon et Zollikon perdent leur position de pointe en la matière, au profit de la commune de Rüchlikon, sur la rive opposée du lac. Un village qui peut devenir un oasis fiscal surtout parce que le patron de Glencore Ivan Glasenberg s'y est installé, faisant baisser l'impôt de 5 points.

Le 11.11.11 attise les croyances

La presse s'intéresse évidemment à la date symbolique du 11 novembre 2011. Le Matin a donné la parole à la numérologue Eliane Spahr, pour qui c'est un bon jour pour l'argent, mais aussi pour le mariage, les manifestations, les carnavals. A condition toutefois d'être soi-même superstitieux. Reste à méditer sur l'état des lieux avancé par la numérologue, qui déclare qu'"on est à un tournant et dans la construction de quelque chose". Par contre, Vigousse ne cache pas son angoisse à l'idée que la voyante Elisabeth Tessier n'a rien prévu pour cette date. Alors, comme pour conjurer le sort, toutes les pages de l'édition du jour sont marquées du chiffre 11. La Berner Zeitung ose elle une Une intitulée 11.11.11. Et le quotidien bernois offre à ses lecteurs 11 histoires de chiffre 11. On apprend par exemple que la ligne 11 des transports publics bernois compte 11 arrêts, que le canton de Berne est limitrophe de 11 cantons et que le club de foot Young Boys a été champion suisse à 11 reprises.

boi avec Jean-François Moulin et Stéphane Deleury

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