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Les indignés zurichois accueillis à l'église

L'évacuation des "indignés" se déroule dans le calme. [Steffen Schmidt]
Les indignés du Lindenhof ont trouvé refuge sur le parvis d'une église zurichoise. - [Steffen Schmidt]
Les indignés de Zurich, expulsés du Lindenhof, ont trouvé refuge sur le parvis de l'église Sankt Jakob. La paroisse réformée veut permettre aux activistes de participer au débat démocratique, explique le Tages-Anzeiger. Des juges fédéraux ont été fichés, révèle la NZZ. Par qui ? Pourquoi ? Les questions sont nombreuses, note le quotidien. Enfin, les médias continuent de gloser sur le 14 décembre: maintien du statu quo ou changement de l'équilibre des forces au Conseil fédéral ?

Les indignés à l'église

Une église offre l'asile aux indignés zurichois. Lundi matin à 8 heures, la police zurichoise est intervenue sur le Lindenhof. Elle a donné 20 minutes aux indignés pour lever le camp. Tout ça s'est déroulé sans accroc ou presque. Les trois tonnes et demie de déchets ont été nettoyés. Le Lindenhof est rendu aux joueurs d'échecs et aux touristes. Quand aux indignés, ils ont trouvé refuge sur le parvis de l'église Sankt Jakob. C'est un peu plus loin qu'avant de la Paradeplatz, coeur du système financier qu'ils dénoncent. Mais ils se retrouvent sur un terrain privé. La paroisse réformée accueille très volontiers ces indignés. Il faut un espace pour débattre de ces thèmes, explique dans le Tages-Anzeiger la pasteure Verena Mühlethaler. Et comme l'Etat ne soutient pas la démarche, c'est à l'église de prendre le relais. La paroisse met à disposition le foyer de l'église ainsi qu'une salle. Les indignés pourront camper devant l'église au moins jusqu'au 5 janvier prochain.

Fichage à Mon Repos

Les juges du Tribunal fédéral sont fichés C'est ce qu'on apprend ce matin à la lecture de la NZZ. Les activité extra-professionnelles des juges fédéraux font l'objet d'un fichage au secrétariat du Tribunal fédéral à Lausanne. Ces données sont enregistrées mais aussi transmises. C'est un juge qui a eu vent de cette pratique via une source anonyme. Comme les juges sont hiérarchiquement égaux et qu'ils n'ont pas de supérieur, on a de la peine à comprendre sur quelle base légale certains juges ont surveillé d'autres collègues, écrit la NZZ. Et notre confrère dans un commentaire d'appeler à plus de transparence. Qui a ordonné ce fichage? Qui savait et depuis quand? Comment cette pratique peut-elle être compatible avec la protection des donnée et l'indépendance des juges? Le tribunal doit maintenant rendre publiques les réponses à ces questions, conclut notre confrère.

L'arithmétique fédérale

La presse romande et les grandes manoeuvres en vue de 14 décembre. La date commence à affoler les profs d'arithmétique fédérale avec cette question: faut-il remettre en cause la formule 2+2+1+1+1 ? Bref, on phosphore autour d'une recette pour repenser la concordance. Faut-il privilégier un contenu commun ou respecter scrupuleusement la représentation des forces politiques? Depuis l'élection de Christoph Blocher puis son éviction deux ans plus tard, explique Le Temps, le mythe de la stabilité helvétique a volé en éclats. Même si, rectifient des spécialistes, le système de gouvernement reste très stable en comparaison internationale. Le Temps s'attarde sur les hypothèses les plus crédibles le 14 décembre. Le statu quo : 2 PLR, 2 PS, 1 UDC, 1 PDC, 1 PBD. La concordance arithmétique : 2 UDC, 2 PS, 2 PLR, 1 PDC. Et si le PLR perd un siège : 2 UDC, 2 PS, 1 PLR, 1 PDC, 1 PBD.

Le système suisse à l'épreuve

Une étude du Temps note que le système suisse fonctionne comme une belle mécanique horlogère: sa robustesse et sa longévité sont légendaires, mais il supporte de plus en plus mal les chocs à répétition. Un 14 décembre métamorphosé en muse pour un chroniqueur avide d'émotion. C'est ainsi que 24 heures et la Tribune de Genève se demandent: et si on changeait l'ordre d'élection des ministres ? Une suggestion inspirée par l'idée qu'en cas de division il faudrait mieux commencer par désigner les ministres incontestés afin de sauver ce qui peut l'être. Débat dans les colonnes des deux quotidiens sur le bien fondé d'un changement de comportement. Le Nouvelliste livre lui aussi au lecteur une puissante réflexion arithmétique qui se conclut en une équation ainsi libellée: La logique prône deux sièges pour le PS, l'UDC et le PLR, mais si le PDC et le PLR veulent conserver l'actuelle conseillère fédérale du PDB, il faudra sacrifier Johann Schneider-Ammann. Mais c'est ce focaliser sur les personnes, écrit le rédacteur en chef du Nouvelliste, et oublier à la fois l'institution et le nécessaire consensus entre les grands partis.

"C'est l'heure des Frères en Egypte"

Les prochaines élections législatives en Egypte, le 28 novembre, pourraient amener au pouvoir les Frères musulmans. "C'est l'heure des frères en Egypte", titre ainsi La Liberté qui publie un reportage à lire également dans Le Courrier. L'auteur de l'article nous rappelle que pendant soixante ans les Frères ont vécu dans une semi-clandestinité. Aujourd'hui, malgré la révolution, ils gardent une grande discrétion. "Les gens qui prônent un islam pacifique sont généralement des Frères. Ce sont des intellectuels, ils ne fument pas et sont moraux", précise Khaled Hamza, responsable du site web des Frères musulmans. Il explique que la répression et la prison leur ont permis de rester unis ces trente dernières années. Pour le moment, les conservateurs ont pris le dessus. En 2007, la vieille garde conservatrice a publié un document qui prévoit d'interdire aux femmes et aux chrétiens d'accéder à la fonction de président de la République. Aujourd'hui, note l'article, les Frères se sont alignés sur un important document qui prône, "un Etat national constitutionnel, démocratique et moderne et un système qui confirme le principe du pluralisme et le respect des trois croyances divines". Reste que neuf mois après la chute de Moubarak, des opposants sont privés de leurs droits fondamentaux, les procès militaires s'accumulent et la presse retrouve ses vieilles habitudes d'auto-censure, raconte Le Temps, qui livre un instantané d'un pays bâillonné par l'armée qui semble refuser de se plier au jeu démocratique.

Chagaev et les conseils de Céline

Bulat Chagaev et les nouvelles révélations dans L'Illustré. Il n' y a pas qu'un seul document douteux sur le propriétaire de Xamax, avance l'hebdomadaire, mais deux. Alors que le Tchétchène ne paie plus son loyer, une partie de son clan s'est réfugié a Dubai. Question posée par L'Illustré au président du club de football neuchâtelois : compte-t-il les rejoindre? En attendant l'enquête du magazine livre quelques détails sur la légende Chagaev. Et de se rappeler la phrase de Céline qui disait qu'"une biographie, ça s'invente". Visiblement, Bulat Chagaev semble avoir suivi le conseil.

dk, avec Jean-François Moulin et Stéphane Deleury, RSR

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