Le canton de Vaud vire à gauche

Le nouveau conseil d'Etat vaudois in corpore est désormais à majorité de gauche. [Laurent Gillieron]
Le nouveau Conseil d'Etat vaudois est désormais à majorité de gauche. - [Laurent Gillieron]
Avec l'élection hier de la verte Béatrice Métraux, le canton de Vaud se donne un gouvernement de gauche pour la deuxième fois de son histoire, rappelle la presse romande, qui revient également sur le décès de l'ancien président tchèque Vaclav Havel. Les journaux alémaniques reviennent eux sur les menaces de la FIFA à la suite de l'affaire du FC Sion et sur l'interdiction prononcée par les CFF de la distribution de tracts dans les gares.

Le canton de Vaud vire à gauche

Avec l'élection hier de la verte Béatrice Métraux, le canton de Vaud se donne un gouvernement de gauche pour la deuxième fois de son histoire. En une de 24 heures figure un cliché de l'élue félicitée par son collègue de parti et conseiller d'Etat François Marthaler, sous le regard dubitatif de Philippe Leuba. Le quotidien résume ce basculement par l'expression ainsi libellée: "abnégation à gauche, abdication à droite". La gauche a su patiemment tisser sa toile dans le canton, faire ses preuves dans les villes et maintenant convaincre dans les campagnes. A droite, écrit le rédacteur en chef de 24heures, l'UDC Pierre Yves Rapaz, la gifle à peine encaissée, persiste à dire qu'il est prêt. Mais lui ou un autre, il faudra nouer autre chose que la cravate. En attendant, le Temps rappelle que, sans mettre en danger la collégialité et la solidarité du gouvernement chères à son président Pascal Broulis, les magistrats de gauche vont faire la différence avec la majorité précédente. Le temps est suspendu, note la Liberté, mais pour le mois mars c'est au centre que la bataille est plus que jamais engagée.

La liberté d'esprit incarnée par Vaclav Havel

Son nom symbolisait à lui seul la chute du rideau de fer, résume la Liberté. Celui que le Temps nomme l'étoile morale de l'Europe apparaît en une en pyjama et robe de chambre, une cigarette au bout des doigts. Le quotidien raconte le parcours de cet homme qui, de ses quatre ans passés en prison, gardera une constitution fragile. Mais ce parcours l'a amené à la présidence de la République, en sidérant parfois le personnel du château de Prague à la vue d'un Vaclav Havel parcourant les couloirs sur la trottinette offerte par la joueuse de tennis Martina Navratilova. Sa trajectoire singulière est jalonnée de martyrs et de drames, lit-on dans l'Express. Pour sa part, la presse alémanique est unanime au moment de rendre hommage à celui que la Berner Zeitung nomme le président-poète. De très beaux portraits aussi sur presque toutes les unes, et le témoignage d'un homme qui a rencontré Vaclav Havel: Moritz Leuenberger. L'ancien président de la Confédération avait reçu son homologue tchèque il y a dix ans lors d'une visite d'Etat à Berne. "Aucune autre visite officielle n'a été comme celle-là" déclare-t-il dans le Tages-Anzeiger. "C'était très amusant et distrayant. Nous ne parvenions pas à être sérieux". L'ancien conseiller fédéral souligne aussi la grande sagesse de Vaclav Havel qui a dessiné une toute nouvelle architecture pour l'Europe.

Le petit village valaisan et les requérants

Vernamiège est dans l'obligation d'accueillir un imposant contingent de demandeurs d'asile. Le Matin raconte l'histoire de cette cinquantaine de familles arrivées le 1er décembre. Dans une communauté située en montagne et qui compte 180 habitants, cela aurait pu déclencher une onde de choc. Mais aux dires du président de la commune de Mont Noble, Bernard Bruttin, "les citoyens ont compris qu'il s'agit de familles qui ont connu la guerre". Pour le rédacteur en chef adjoint, c'est sans doute parce que ce sont des familles qui ont été accueillies, ce qui passe mieux que des célibataires désoeuvrés. Selon lui, il faut autoriser les requérants à travailler pour la communauté afin d'éviter d'en faire des assistés.

Pas de tracts politiques dans les gares

Les CFF interdisent toute distribution de flyers et autres récoltes de signatures. Raison évoquée: les CFF veulent offrir la plus grande sécurité et propreté possible à ses usagers. Les contrevenants doivent compter avec des interdictions de périmètres, des poursuites pénales et s'attendre à devoir payer des dommages et intérêts. Cette vision pour le moins restrictive est dénoncée par l'Office fédéral des transports (OFT). Selon l'administration fédérale, ce règlement viole le principe de la liberté d'opinion. En clair, les CFF violent la Constitution suisse. L'OFT s'est prononcé dans ce sens à cause d'un recours déposé par les jeunes radicaux qui se sont fait éjecter de la gare d'Herisau en Appenzell. Selon la Confédération, les entreprises de transports de services publics doivent veiller particulièrement à ne pas égratigner les droits fondamentaux. On ne peut donc pas prononcer d'interdictions générales. C'est finalement le Tribunal fédéral qui aura le dernier mot dans ce dossier, nous rapporte le Tages-Anzeiger.

Le plus célèbre des Valaisans à la une de la presse alémanique

Plusieurs journaux alémaniques se penchent sur le cas de Christian Constantin. Du côté de Bâle on s'inquiète, car le club local pourrait être la victime collatérale de la guerre que se livrent le FC Sion et la FIFA. Le FC Bâle est "im Waliser Sandwich", titre la Basler Zeitung. A l'interview, Christian Constantin rassure les Bâlois: le FC Bâle ne sera pas exclu de la Ligue des champions, c'est certain. Le Valaisan s'emporte dans la foulée: "avec cet ultimatum, la FIFA se comporte comme le colonel Khadafi autrefois, lorsque il avait puni les Américains en faisant exploser un avion en plein vol." Joseph Blatter est un dictateur et la menace de la FIFA est un acte de terrorisme. Constantin est aussi décrypté par un analyste du Tages-Anzeiger qui explique qu'il sera impossible de faire revenir à la raison le président du FC Sion. Car Christian Constantin se plaît beaucoup dans le rôle du Winkelried, seul contre tous, mais sous le feu des projecteurs. Selon lui, il n'y aura pas de compromis dans ce dossier. Et le juriste de l'Association suisse de football de craindre que cette affaire ne dure encore plusieurs années.

vkiss, avec Jean-François Moulin et Stéphane Deleury, RSR

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