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Philipp Hildebrand a été poussé vers la sortie

Philipp Hildebrand. [Ruben Sprich]
Philipp Hildebrand aurait été poussé vers la sortie par le conseil de la BNS. - [Ruben Sprich]
La démission de Philipp Hildebrand noircit des dizaines de pages et de nombreux éditoriaux de la presse de mardi. On y apprend qu'il aurait été poussé vers la sortie par les membres du conseil de la BNS et on constate que Christoph Blocher sort grand vainqueur de cette affaire politico-financière.

Philipp Hildebrand poussé vers la sortie

Les onze membres du conseil de la Banque nationale suisse ont menacé Philipp Hildebrand de démissionner en bloc s'il ne s'en allait pas, affirme le Blick, qui dit se baser sur trois sources différentes indépendantes les unes des autres. Ces onze membres auraient reçu vendredi dernier la copie d'un mail qui les a plongés dans un abîme de perplexité. Un mail qui prouverait que c'est effectivement Kashya Hildebrand, la femme de Philipp Hildebrand qui a acheté des dollars en août dernier, mais que l'idée de cet achat viendrait de Hildebrand lui-même. Le Bund explique lui que c'est déjà samedi dernier que le conseil de la BNS a laissé tomber Philipp Hildebrand. Le journal bernois estime aussi que ce départ peut avoir des conséquences sur la diplomatie financière de la Suisse. Tout d'abord, cette affaire jette un certain discrédit sur la crédibilité du directoire de la BNS, mais aussi sur la réputation de la Suisse. Hildebrand n'était en effet pas seulement le président de la BNS mais aussi le vice-président du Financial Stability Board, une instance qui surveille dans sa globalité le système financier mondial.

Une double victoire pour Christoph Blocher

Le comportement de Christoph Blocher dans l'affaire Hildebrand suscite aussi nombre de commentaires. Selon La Liberté, le stratège de l'UDC a fait son travail de parlementaire, quitte à provoquer de nouvelles fissures aux conséquences incalculables dans le secret bancaire, dont la violation a été à l'origine de l'affaire. Il y a trouvé son compte, ajoute la Tribune de Genève, n'hésitant pas à se faire complice d'un dénonciateur aux méthodes peu scrupuleuses. Christoph Blocher remporte une double victoire, personnelle et politique, écrit aussi Le Temps. Il démontre qu'il est l'homme qui ose s'en prendre au pouvoir. La victoire politique est plus ambiguë, ajoute le journal, qui perçoit une instrumentalisation qui annonce un combat féroce contre des institutions et des personnalités du pays. Il est piquant de voir Blocher se poser en preux chevalier de la morale financière, juge de son côté 24 heures, même si les motifs du tribun zurichois sont inavouables. Philipp Hildebrand lui a tendu l'arme qui le poignarde aujourd'hui. Un geste antique qui rappelle à L'Express la phrase de César prononcée pour expliquer qu'il répudiait sa femme Pompeia chez qui on avait démasqué un jeune patricien: "Ma femme n'a même pas le droit d'être soupçonnée".

"Annus horribilis" pour les pharmas

Pour le Bund, la branche pharmaceutique va vivre une année horrible. De nombreux brevets pour des médicaments vont en effet tomber en 2012 dans le domaine public et le manque à gagner pour les entreprises pharmaceutiques va s'élever à plus de 63 milliards de dollars. Les blockbusters ont rapporté durant des années des milliards de francs à ces entreprises et subitement ce sera la dégringolade. Novartis va ainsi perdre des milliards de francs, notamment avec le médicament Diovan, qui fait baisser la pression sanguine. Un médicament qui rapportait jusqu'ici au groupe pharmaceutique bâlois plus de 6,2 milliards de francs. Or, dès le mois de novembre, ce produit tombera dans le domaine public. Pour palier ce manque à gagner, Novartis pourrait, selon le quotidien bernois, procéder à des suppressions d'emplois aux Etats-Unis.

Des jets dans un état délicat

Les jets de la Confédération sont dans un état difficile, si l'on en croit la Neue Luzerner Zeitung. De petites fissures ont été détectées sur le fuselage du Dassault Falcon 50, vieux d'une trentaine d'années. Et le Cessna ne peut offrir, lui, que de modestes WC d'urgence, témoignant de l'aménagement spartiate de l'appareil. Le Conseil fédéral a trouvé qu'il fallait, pour soigner les relations internationales, de nouveaux appareils. Deux options ont été étudiées. On s'est penché sur le cas du Falcon 7X, produit par Dassault Aviation, qui peut véhiculer 19 passagers à bord. Ce bijou coûte tout de même 45 millions de dollars. Quant à l'autre modèle, plus coûteux encore, la facture s'élève à 50 millions de dollars. Dans sa grande sagesse, le gouvernement a donc décidé de reporter ces achats à plus tard et de continuer à voler avec sa flotte habituelle, ce qui fait dire à la Neue Luzerner Zeitung que le Conseil fédéral va continuer de voler en Old Timer.

Un singe allergique à la pluie qui ressemble à Michael Jackson

Des anthropologues ont découvert un primate non identifié au comportement original dans les forêts de l'est de la Birmanie, indique Le Temps. On appelle cet animal le singe à la "tête inversée" à cause de son nez qui a l'air d'être à l'envers ou d'avoir été amputé. Certains internautes ont même déjà comparé ce nez à celui de Michael Jackson, alors que sa coupe ferait, elle, penser à Elvis Presley. Les scientifiques qui ont décrit cette nouvelle espèce se basent sur un spécimen mort. Pourtant, les habitants de la région où vit le singe disent qu'à la saison des pluies, il est facile de le localiser grâce à des éternuements provoqués par la pluie qui entre dans leurs narines. Pour éviter cet inconfort, l'animal passerait les jours pluvieux la tête enfouie dans les genoux...

boi avec Jean-François Moulin et Maurice Doucas

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