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Le WEF de Davos sous la plume de la presse suisse

Caricature de Burki, parue dans le 24heures du mercredi 25 janvier 2012, sur l'ouverture du WEF de Davos.
Caricature de Burki, parue dans le 24heures du mercredi 25 janvier 2012, sur l'ouverture du WEF de Davos.
Le World Economic Forum (WEF) de Davos s'ouvre mercredi, avec le discours inaugural d'Angela Merkel, l'occasion pour les caricaturistes et commentateurs de la presse suisse de dresser le portrait de l'économie mondiale et des remèdes nécessaires à la sortie de crise. La station grisonne vivra coupée du reste du monde, encerclée par les forces armées suisses sur terre et dans les airs, où un Boeing d'un baron de la vodka russe avait été intercepté l'an dernier. Toujours en matière de vapeurs d'alcool, la presse revient sur les comas éthyliques. Ceux-ci ne seraient plus pris en charge par les caisses, tandis que Petroplus s'approche de plus en plus de la gueule de bois.

Caricatures davosiennes à tout-va

Les caricaturistes ne se lassent pas de ce rendez vous annuel, là-haut à 1560 mètres d'altitude, où on phosphore mais où l'on peut aussi skier. Burki dans 24heures saisit quelques financiers en costard fumant le cigare, tractés par un tire-fesse arborant le sigle de l'euro. Certains d'entre-eux ne manquent pas de tomber, sous le regard attentif d' une skieuse, ressemblant fort à une certaine... Angela Merkel. De la caricature aux mots il n'y a qu'un pas. Ces mots clefs rassemblés par Thierry Meyer dans 24heures. Des mots clefs qui secouent le Forum: dettes, défauts, euro, inflation. Le rédacteur en chef livre les intitulés des cessions de discussions proposées durant le Forum notamment autour de cette question: " le capitalisme du 20ème siècle a-t-il trahi la société du 21ème siècle?" Une phrase dont la tonalité inquiète, écrit Thierry Meyer, qui renforcera certainement le discours d'ouverture que doit prononcer Angela Merkel en fin de journée. Ces inquiétudes sont partagées dans le Temps par l'économiste Nouriel Roubini, qui livre son remède pour surmonter la crise. Pour l'économiste, qui évoque une sortie de la Grèce de la zone euro, il faut réduire les déficits budgétaires et accroître les impôts. Nouiel Roubini estime que la classe moyenne paie un fardeau beaucoup trop lourd par rapport aux riches.

Espace aérien interdit autour de Davos

Chaque année, les forces aériennes suisses mettent en place un système de surveillance de l'espace aérien interdit autour de la station grisonne. Durant le forum économique de Davos, des FA-18 et des Pilatus observent le ciel pour intercepter les éventuels contrevenants. L'an passé, cinq cas de ces cas ont été recensés. Pour avoir enfreint l'espace aérien prohibé, les contrevenants reçoivent des amandes allant jusqu'à 2000 francs. En général, ce sont des pilotes d'avions de tourismes trop distraits ou mal préparés qui se font pincer. Mais la NZZ nous apprend que l'hiver passé, les Chasseurs de l'armée on attrapé un gros poisson. Ils ont intercepté un Boeing 737. Ils ont forcé cet avion de ligne transformé en jet privé de luxe à se poser sur la piste de Samedan en Haute Engadine. Des témoins racontent d'ailleurs avoir vu le FA-18 escorter l'avion jusqu'à ce qu'il ait posé les roues sur la piste avant de faire un passage bas et de s'en aller surveiller l'espace aérien. La NZZ a obtenu une confirmation de l'affaire par le Ministère public de la confédération. Le MPC ne révèle toutefois pas le dessous de l'histoire. On ignore pourquoi l'avion censé être sous contrôle aérien s'est retrouvé ici. Mais on sait que l'avion appartient à un Russe, baron de la Vodka.

Comas éthylique plus remboursés

Les comas éthyliques ne seront peut-être plus remboursés par l'assurance de base. En tout cas, des politiciens sous la coupole fédérale y songent très sérieusement, voilà ce qu'écrit le Tages-Anzeiger. Celui qui boit trop, au point de se faire prendre en charge à l'hôpital, pourrait devoir à l'avenir payer de sa poche. Pour la première fois, les parlementaires songent à faire l'analogie avec le principe du pollueur-payeur dans l'assurance maladie, écrit le journal zurichois. Hier, la commission de la santé du conseil des Etats a approuvé une proposition de l'UDC Toni Bortoluzzi. Cette modification de la loi doit inciter les jeunes à moins lever le coude les week-ends, alors que les cas d'abus d'alcool engorgent les urgences des hôpitaux chaque fin de semaine dans les grandes villes. Les coûts de prise en charge varient de 500 à 2000 francs, selon une estimation du gouvernement argovien. Ce texte vise seulement ceux qui boivent excessivement par jeu, lors des sorties. Les caisses vont continuer à payer pour les malades chroniques. En effet, alcoolisme et autres toxicomanies seront toujours considérés comme une maladie et donc pris en charge. Les experts et les caisses mettent en garde les parlementaires. Il sera très difficile de faire la différence entre la cuite liée à la dépendance et la cuite du samedi soir.

L'épilogue approche pour Petroplus

La fin proche de Petroplus fait couler beaucoup d'encre dans la presse romande et alémanique. La société basée à Zoug emploie 2500 personnes à travers le monde. Deux cent d'entre-elles travaillent à Zoug. Deux cent soixante autres exploitent la raffinerie de Cressier dans le Canton de Neuchâtel. Le commentateur de la Neue Luzerner Zeitung est très sévère ce matin avec les managers de Petroplus. Tout était très élevé au début : les attentes, le cours de l'action, et surtout les salaires des patrons. Le patron de Petroplus figurait même à un moment à la tête du classement des managers les mieux payés du pays. Mais voilà, cette direction n'a pas préparé l'entreprise aux temps difficiles qui s'annonçaient. Face à une branche qui souffre de surcapacité, les marges sont devenue extrêmement faibles. Le management a mis la tête dans le sable et aujourd'hui, comme toujours dans de pareils cas, ce sont les travailleurs et les petits actionnaires qui se retrouvent les mains vides. De son côté, le conseiller d'Etat neuchâtelois Thierry Grosjean croit à une reprise de la raffinerie de Cressier. Mais à la lecture du journal Le Temps, il faut déchanter. Une telle opération de rachat serait beaucoup top peu rentable, explique le commentateur du journal romand. Il n'y aura pas de Lex Petroplus comme il y a eu une Lex Novartis du côté de Nyon, conclut le quotidien.

pbug, avec Jean-François Moulin et Stéphane Deleury

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