Des dessins de presse acerbes
Pour se faire une idée de ce que ressentent les gazettes ce
matin avant de lire les commentaires, il suffit de jeter un oeil
sur les dessins de presse. Ils sont explicites. A l'instar de
Chapatte dans Le Temps qui met en
scène un représentant d'UBS apportant un sac d'oranges à un
fraudeur derrière les barreaux de sa cellule avec ce petit mot
d'encouragement: "Merci d'avoir choisi UBS". Dans La Tribune de
Genève, sous le coup de crayon de Hermann , on voit un couple devant
son petit écran où s'affiche Hans-Rudolph Merz. La téléspectatrice
demande: "Restera-t-il des fraudeurs impunis?" Son mari de
répondre: "UBS". Burki signe dans 24 heures le
portrait de Mesdames Widmer-Schlumpf, Calmy-Rey et Monsieur Merz
grimaçant à la vue de leur sorbet au goût de secret bancaire en
train de fondre comme neige au soleil. Orlando dans le Bund croque
des banquiers de l'UBS qui peuvent se la jouer décontractés...
Devant un Hans-Rudolf Merz submergé de dossiers, pâle et effondré
derrière son bureau, épuisé par les négociations, voici Kaspar
Villiger et Oswald Grübel en tongs, serviette de bain sur l'épaule.
"Salut et merci... Vamos a la playa... Nous on va se
baigner..."
Et des commentaires sceptiques
En ce qui concerne les commentaires, La Liberté affirme ce matin que dorénavant plus
rien ne sera comme avant. Certes UBS sauve les meubles aux
Etats-Unis, mais à quel prix pour la place financière suisse? Même
sentiment dans Le Matin pour qui rien ne sera plus comme avant
quand bien même on se vante d'avoir sauvé l'essentiel. Comparaison
empruntée au monde animal dans La Tribune et 24 Heures pour affirmer qu'il s'agit d'une victoire
pour la Suisse si l'on considère qu'une gazelle qui s'est
soudainement désengagée des crocs d'un lion après avoir été
sérieusement mâchouillée est victorieuse. Pour Le Temps, ce sont les Américains qui ont en bonne
partie raison de clamer victoire. En créant un précédant avec le
cas UBS, ex-numéro un de la gestion de fortune, ils annoncent
s'attaquer à tous les fraudeurs. Ce pourrait être une bonne
nouvelle. Encore faudra-t-il s'assurer que les îles anglo-normandes
par exemple joueront sur le même terrain. Un accord résumé dans L'
Agefi par cette formule "l'un sauve
sa peau l'autre son honneur".
Jean-François Rime, vu d'outre-Sarine
"Une figure de proue taillée dans du bois de la Gruyère". C'est
la jolie expression choisie ce matin par la Neue Zuercher Zeitung pour évoquer
l'UDC fribourgeois Jean-François Rime, candidat plus que possible à
la succession Couchepin. Candidature tactique lancée dans les
jambes des radicaux, pour le journal zurichois, qui n'oublie pas de
rappeler que l'industriel du bois de Bulle a appartenu, comme ses
ascendants, au grand vieux parti. Christoph Büchi dresse le
portrait de Rime le Gruyérien au sein de son actuelle famille
politique. L'UDC fribourgeois, compare le correspondant de la NZZ,
est moins imprévisible que le poétique feu follet valaisan Oskar
Freysinger - et il est plus décontracté que le fonctionnaire de
police neuchâtelois Yvan Perrin. En résumé, Jean-François Rime
évolue quelque part entre l'aile romande agrarienne classique et
les casques à pointe de l'UDC zurichoise.
La Suisse, cible de l'éco-terrorisme
"Je ne dirais pas qu'on a peur mais qu'il y a de la tension",
témoigne un employé de Novartis après les récents actes terroristes
perpétrés contre le directeur Daniel Vasella. Stéphane Berney du
Matin s'est rendu sur le site
bâlois de l'entreprise pharmaceutique. Un site où il ne se passe
pas un jour sans que l'on parle de ce qui est arrivé à certains
collaborateurs et au patron de Novartis. L'éco-terrorisme, c'est
ainsi qu'on appelle les actes de militants radicaux. L'Hebdo de
cette semaine emmène le lecteur en Angleterre auprès d'une poignée
d'activistes. Patrick Vallélian nous présente une jeune Anglaise d'une
vingtaine d'années, identifiée sous les initiales "JS". Non loin du
célèbre magasin Harrods, elle proteste contre la vente de
fourrures. La jeune femme au look gothique s'est tatoué sur sa
chair ce credo: "Meat is murder" - "La viande est un meurtre". Ce
reportage est agrémenté d'un entretien avec Ronnie Lee , que l'on considère
comme le premier éco-terroriste de l'histoire. A la question de
savoir pourquoi recourir à la violence, l'homme de 58 ans répond:
"Ces actions font souffrir les gens qui gagnent de l'argent sur le
dos des animaux et les torturent. "Si vous pouviez parler à Daniel
Vasella que lui diriez-vous?", demande le journaliste. "Qu'il doit
être jugé pour ce qu'il fait aux animaux. Il mérite de passer le
reste de sa vie derrière les barreaux". Pour les éco-terroristes
britanniques, la Suisse est une "cible de choix".
ther, avec Jean-François Moulin et Simon Corthay, RSR
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