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Stéphane Grichting, le sauveur de la Nation au ballon rond

Stéphane Grichting (à gauche) a offert le but de la délivrance à la Suisse.
Stéphane Grichting (à gauche) a offert le but de la délivrance à la Suisse.
C'est un véritable héros national qui est célébré par la presse ce lundi. Stéphane Grichting, l'homme qui a, par son but marqué contre la Grèce, fait faire à la Nati un pas de plus vers le Mondial en Afrique du Sud. Un autre Suisse essuie lui les foudres de la Nation. Il s'agit du président Hans-Rudolf Merz, que certains appellent à la démission après la débâcle dans l'affaire libyenne. Enfin, la presse propose une immersion dans un pays en voie de réconciliation nationale, le Zimbabwe, où deux ennemis de toujours apprennent à dialoguer.

Grichting, héros national

L'avènement célébré dans les journaux est celui d'une anti-star
du football, buteur au nom des siens, à en croire Le Matin . Stéphane Grichting ou l'éloge de la
sueur, titre Le Temps . Il a forcé la décision samedi contre la
Grèce. Il est l'un des nouveaux piliers d'une sélection suisse plus
très loin du Mondial sud-africain. En attendant la Lettonie, la
presse se livre à quelques figures de style pour décrire le
défenseur Stéphane Grichting. Le Nouvelliste entonne un «Saga Africa» emprunté à
Yannick Noah et autrefois dansé sur un court de tennis par les
Français vainqueurs de la Coupe Davis. C'est aussi l'occasion pour
24 heures de rendre hommage à
l'entraîneur Otmar Hitzfeld, dont l'expérience de haut niveau, le
respect qu'il impose naturellement, ont d'abord permis à cette
équipe de survivre au camouflet essuyé voilà un an contre le
Luxembourg. Et c'est tellement plus beau quand les autres grands du
football subissent une contre-performance comme ce fut le cas pour
le Portugal et la France. La France qui, aux yeux du journal
Le Parisien , posséderait le plus
mauvais entraîneur au monde. Pas de chance.

«Pauvre Monsieur Merz!»

Le président de la Confédération est ce matin appelé à la
démission par l'éditorialiste du Nouvelliste , si dans une semaine
les otages suisses ne sont pas libérés. Vincent Pellégrini,
visiblement très attaché à ce délai, en appelle aux parlementaires,
leur intimant de reprendre le dossier si dans une semaine rien n'a
évolué, car, explique-t-il, le Conseil fédéral part dans le mur.
Drôle d'histoire que ce «malentendu», dernier mot en vogue dans
cette affaire où se confrontent des images, comme celles montrées
lors du reportage «Mise au point» de la présidente des montres
Choppart à la tribune officielle à Tripoli lors des festivités du
40ème anniversaire de la prise de pouvoir par Kadhafi ou celles où
l'on voit une cinquantaine de Suisses à peine venus vendredi
soutenir les otages devant le siège des Nations Unies à Genève. Les
foules suisses qui ne se sont guère montrées sentimentales, déplore
l'Agefi. L'affaire libyenne, selon Le Matin, aura au moins servi de
«sacré service avant-vente» pour le nouvel ouvrage de Jean
Ziegler.

Burkhalter, le roi du Tetris

Lui, quand il était petit, il faisait de la politique sans le
savoir. Délicieuse confidence livrée par le radical-libéral
neuchâtelois, Didier Burkhalter, dans les colonnes de La Liberté . Sorte de Monsieur Jourdain de la
politique qui confie à Magalie Goumat que, lorsqu'il était jeune,
il cherchait à séparer les bonnes décisions des mauvaises. «Je
faisais de la politique sans le savoir», révèle celui que l'on
présente comme un ovni dans le paysage médiatique. Didier
Burkhalter, qui se présente davantage comme un joueur de Tetris,
cette sorte de Lego électronique, que de poker.

Le Zimbabwe réconcilié

Interview fascinante dans le Tages-Anzeiger ce matin, celle de
Morgan Tsvangirai. L'ancien chef de l'opposition raconte comment,
depuis qu'il est devenu premier ministre, il rencontre
régulièrement Robert Mugabe, l'homme qui a cherché pendant des
années et par tous les moyens à l'assassiner. «C'est une expérience
inimaginable et dramatique, explique Morgan Tsvangirai. Lors de ces
tête-à-tête, une fois par semaine, nous ne pouvons pas simplement
nous asseoir et parler des affaires courantes. C'est une lente
relation personnelle qui se met en place. Cet homme, dit-il pour
parler de Mugabe, cet homme a montré une vraie compassion. Il me
demande régulièrement des nouvelles de ma famille. Pourtant, vous
ne pouvez pas dire, poursuit-il en s'adressant au journaliste, que
nous sommes devenus les meilleurs amis du monde. Mais les barrières
entre lui et moi disparaissent lentement - et des ponts sont
jetés.»

Un Suisse dans les «quartiers»

«Grave panique». C'est le titre d'un ouvrage à paraître écrit
par un ancien flic genevois. Ancien «Monsieur éthique» de la police
genevoise, Yves-Patrick Delachaux a passé des semaines immergé au
commissariat de Saint-Denis, le département français le plus
violent, situé près de Paris. Le Temps livre un aperçu du témoignage. L'Helvète
raconte le commissariat: un blockhaus, carré grillagé ressemblant à
une armée d'occupation. A l'intérieur, des locaux saccagés, des
bureaux lépreux, des frigos cadenassés, quelques ordinateurs pour
260 hommes armés, par contre, de pistolets ultramodernes. Tous les
policiers ont moins de 30 ans et ne sont pas originaires du
département. Yves-Patrick Delachaux raconte comment, lors de sa
première sortie, il risque un bonjour à des jeunes qu'il croise et
se fait remettre à l'ordre par les policiers qui lui disent.
«Celle-là, tu ne nous la refais pas. Tu vas à la confrontation.»
L'Helvète s'étonne de la façon dont ses collègues s'adressent aux
jeunes lors d'interrogatoires. On ne demande ni le nom ni comment
ça va. L'Helvète se voit répondre: «Toi t'es vraiment un Suisse, tu
crois qu'on a le temps!»

sbo, avec Jean-François Moulin et Simon Corthay, RSR

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