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Arrestation de Polanski: des questions et de l'indignation

L'arrestation du réalisateur franco-polonais suscite le débat en Suisse.
L'arrestation du réalisateur franco-polonais suscite le débat en Suisse.
L'arrestation de Roman Polanski suscite de nombreuses interrogations ce mardi matin. Ce "mauvais film suisse" était-il vraiment inévitable? Certains quotidiens critiquent clairement les autorités helvétiques. L'un suggère même un "guet-apens". Les Helvètes, de leur côté, sont partagés.

Polanski, une affaire qui suscite des questions

Une arrestation qui choque, pour reprendre la formule du Matin,
mais aussi une arrestation qui divise la Suisse, fait remarquer
La Liberté . Les quotidiens romands
se posent des questions. La Suisse pouvait-elle agir différemment
ou alors s'est-elle montrée trop zélée, s'interroge Le Temps , qui énumère les possibilités à la
disposition de la Suisse pour éviter une interpellation. Persuader
les Etats-Unis de l'inélégance d'une procédure. Prévenir les
autorités françaises. Ou alors collaborer sans chercher à
contourner les règles. C'est ce qu'a choisi la Suisse. 24 heures se
pose une autre question: et si l'arrestation était illicite? Dans
la mesure où le directeur de l'Office fédéral de la culture devait
au nom de l'Etat prononcer l'éloge du cinéaste. Juridiquement,
explique 24 heures, cela équivaut à une invitation officielle du
réalisateur, et donc à une interpellation illicite, au motif de
guet-apens.

Mais aussi de vives critiques

Le dessinateur de La Liberté Alex
ne peut s'empêcher d'associer l'affaire à un mauvais film, un film
suisse, ironise le caricaturiste. Les autorités sont coupables d'un
manque de finesse. Elles auraient pu attirer l'attention du
cinéaste sur les risques qu'il encourait, regrette Corinne Feuz dans 24 heures. Une
nouvelle fois, l'absence de communication entre les instances
dirigeantes aura plongé la Suisse au coeur de la tourmente avec en
point de mire une possible affaire d'Etat. Un juridisme étroit et
une servilité envers les Etats-Unis, dénonce Ariane Dayer dans
Le Matin . "Une case a manqué aux
dirigeants suisses", énonce Jack Lang dans le journal. "Je suis
fier d'être Suisse", lui répond indirectement le président du PDC
Christophe Darbellay.

Et finalement qui divise les Suisses

Plus de 60% des lecteurs de Zwanzig Minuten , 70% de ceux du Tages-Anzeiger et une majorité
non-chiffrée de ceux de la Neue Zürcher Zeitung se placent derrière Eveline
Widmer-Schlumpf. Et leur avocat, Thomas Widmer, s'en prend dans une
colonne ouverte à l'hystérie de la Polanski-Solidarität, qui
considère le génie du créateur comme une immunité pénale. Il n'en
reste pas moins que dans l'autre camp, celui des regards critiques,
on constate - comme Martin Senti dans la NZZ - que la Suisse,
première de classe, a de nouveau frappé. Les yeux se tournent vers
l'Autriche. La Berner Zeitung rappelle qu'il y a quelques jours,
Polanski était à Vienne, pour une première de sa danse des
vampires. L'Eveline Widmer-Schlumpf autrichien, le ministre de la
Justice, a expliqué qu'il n'avait pas été possible d'arrêter le
cinéaste parce qu'il restait des questions ouvertes avec la France.
Mon pays a fait mieux, écrit une lectrice du Tages-Anzeiger et une
fois de plus je suis heureuse d'être autrichienne!

Internée contre son gré

Elle s'appelle Semia et elle raconte sa drôle de mésaventure
dans 24 heures . Partie à l'hôpital de
Montreux pour une opération de la cheville, elle se confie à une
infirmière après son opération en lui avouant que parfois elle se
sent à bout, qu'elle a besoin d'aide mais sans aucune tentation
suicidaire, insiste-t-elle à plusieurs reprises. La précision ne
suffit pas. Deux jours plus tard, explique Marc Ismail, la jeune
femme est hospitalisée d'office sur le site psychiatrique de Nant,
selon l'article 59 de la loi sur la santé. Surprise de la jeune
femme qui raconte qu'elle a eu l'impression de se retrouver dans
son pays, la Tunisie, où la police a tous les droits. "J'ai
ressenti cette impression lorsqu'on m'a mise dans une ambulance
contre mon gré et celui des miens". Elle séjournera 48 heures à
Nant. Côté institution psychiatrique, on confirme qu'il s'agit
d'une procédure normale qui concerne une bonne moitié des
admissions.

Lucien Favre a été licencié

Lucien n'est plus entraîneur du Hertha Berlin. La presse se
demande, à l'instar de 24 heures, si le Vaudois n'a pas pêché par
orgueil en pensant qu'il pourrait relancer la machine berlinoise
avec quelques joueurs sans grande expérience. L'histoire d'un mage
devenu indésirable, comme le résume Le Temps .

bri, avec Jean-François Moulin et Simon Corthay, RSR

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