La mort blanche endeuille la Suisse

"Die Todes Lawinnen"

Les avalanches de la mort, c'est le titre du Blick , en blanc sur fond noir.
Tous les quotidiens suisses évoquent en Une les deux drames qui se
sont joués hier à Bruson et dans l'Oberland bernois. Dans le
Diemtigtal, une coulée survenue après une première avalanche a
emporté les secouristes, tuant un médecin de la REGA. C'est la
première fois que la REGA perd un de ses hommes en pareille
circonstance. Ce décès d'un sauveteur fait réagir Andres Bardill.
Le directeur du secours alpin suisse affirme dans le Tages-Anzeiger que "le pire
scénario" s'est déroulé hier dans le Diemtigtal. Les équipes de
sauvetages, dit-il, doivent toujours contrôler que la sécurité du
lieu est assurée. Et la situation sur le terrain semblait hier
plutôt favorable. Il ne comprend pas qu'un tel drame ait pu se
produire. De son côté, l'éditorialiste du Blick rend hommage aux
sauveteurs, eux qui font preuve d'un altruisme sans faille, souvent
dans des conditions risquées. L'éditorialiste conclut en rappelant
aux randonneurs, de plus en plus nombreux, qu'ils ont une grande
responsabilité. Aussi à l'égard de ceux qui vont peut-être leur
sauver la vie.

La mort blanche dans les journaux romands

Des avalanches dont on parle aussi abondamment dans la presse
romande. Et celle de Bruson tout particulièrement dans le
Nouvelliste et dans Le Matin . L'avalanche a emporté un guide et son
client. Et si le guide a pu s'en sortir, son client lui est décédé.
L'accident a eu lieu à la Tête de Payanne, un petit sommet
accessible en marchant 500 mètres sur une crête depuis le sommet
des installations de Bruson et qui offre aux free-riders une
descente de près de 1500 mètres de dénivellation. Une zone
dangereuse, comme le rappelle le Nouvelliste. En 2007, deux
Britanniques avaient trouvé la mort dans le secteur et en 2002, un
Suédois, champion de freestyle, y est aussi décédé. Le Matin
revient aussi sur les avalanches qui ont défrayé la chronique
durant ces fêtes. Tout d'abord pour révéler que les 3 free-riders
responsables de l'avalanche d'Anzère le 27 décembre ont été
arrêtés. Le Matin qui donne aussi la parole au conseiller national
Stéphane Rossini, lui-même grand amateur de randonnée à ski, qui
était aussi dans la région ce dimanche. Des témoignages qui
montrent à quel point il y a du monde hors piste.

Destin d'enfants de clandestins

24 heures fait sa Une ce matin sur
l'avenir des jeunes sans papiers. En Suisse romande, les enfants
des clandestins sont scolarisés, pas question de les laisser à la
rue. Reste le problème qu'ils rencontrent 7 ou 8 ans plus tard,
lorsqu'ils arrivent au bout de leur scolarité. Pas question de
trouver une place d'apprentissage sans papiers valables. 24 heures
a recueilli les témoignages de plusieurs jeunes parfaitement
intégrés au terme d'une longue scolarité, mais soudain repoussés
dans la clandestinité. Ainsi Carlos, un jeune Bolivien qui rêvait
de devenir maçon. "Il ferait mieux de nous virer tout de suite
plutôt que de nous laisser à l'école et de créer notre vie ici",
laisse-t-il tomber, désabusé.

La globalisation du monde médical

Le Tages-Anzeiger et le Bund se penchent sur le marché du
travail du personnel médical. Un marché globalisé. Les Français et
les Canadiens sont déjà nombreux dans les cabinets et hôpitaux
romands. En Suisse alémanique, ce sont plutôt des Allemands qui
font les soins. Bref, face à la pénurie de blouses blanches, la
Suisse débauche à l'étranger en offrant des conditions salariales
attractives. Et comme elle n'est pas seule à manquer de personnel
qualifié, la concurrence internationale devient de plus en plus
rude. Exemple à Prague, capitale de la République tchèque. Pour
attirer du personnel qualifié, une clinique spécialisée offre une
opération de chirurgie esthétique aux collaborateurs qui signent un
contrat de 3 ans. Le débauchage de personnel par les pays plus
riches préoccupe l'Organisation mondiale de la santé. Les pays
doivent davantage miser sur la formation, dit l'OMS. L'organisation
veut même rédiger un code de conduite pour le recrutement de
personnel médical, en particulier pour protéger les pays en voie de
développement contre l'exode de leurs blouses blanches. Une
initiative que l'Office fédéral de la santé regarde avec
scepticisme.

La tour de la démesure

Une photo se retrouve dans la plupart des journaux, celle de la
Burj Tower de Dubaï. La Tour avec un T majuscule, qui culmine à
plus de 800 mètres de haut. La Burj Tower, "la tour de la
démesure", comme le titre Le Temps . "Une tour pour cacher le désastre",
indique de son côté le gratuit 20 minutes , qui consacre 2 pages à ce fantasme
d'émir devenu réalité. Une inauguration en grande pompe pour faire
oublier que Dubaï est au bord du gouffre, au bord de la faillite.
Mais que dire du reste, des îles artificielles, des centres
commerciaux ou encore de la piste de ski construite en plein
désert. Comme l'écrit 20 minutes, Dubaï et sa tour seraient
l'expression de l'exubérance irrationnelle des marchés. Mais il
semble qu'elle sonne le glas du faste kitsch des pétrodollars.

cab, avec Marc Decrey et Stéphane Deleury, RSR

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