Volée de bois vert sur le Conseil fédéral et Micheline Calmy-Rey

Le Conseil fédéral en pleine cacophonie

Le Conseil fédéral est à la recherche d'une stratégie pour
sortir de la crise née de l'affaire des données bancaires. La
secousse, explique Le Temps , ne touche pas seulement les 7 Sages mais
aussi les élus des chambres et les partis politiques. Des partis
qui, plutôt que de réfléchir aux solutions qui permettront à la
Suisse de sortir du guêpier dans lequel elle se trouve, s'ingénient
trop souvent à ériger des boucliers autour de leurs représentants
pour les protéger. Or, pour Le Temps, il est indispensable que face
aux crispations croissantes qui s'expriment sur la scène
internationale, les membres du Conseil fédéral agissent et décident
à l'abri de leurs partis. Mais le Conseil fédéral est pour
l'instant en pleine cacophonie. Une cacophonie illustrée par les
propos de Micheline Calmy-Rey, qui a lâché jeudi qu'en tant que
ministre des Finances, elle aurait aussi acheté les données
bancaires. C'était avant la mise au point de ce vendredi du
Département fédéral des affaires étrangères qui rectifie Ces propos
relayés dans la presse. Le DFAE précise en effet que la ministre
n'a pas affirmé qu'elle achèterait les données, mais qu'en tant que
chef des finances, elle y «réfléchirait sérieusement». Le Matin,
qui se base sur la version non corrigée de ces propos à l'instar de
toute la presse suisse, déplore une attitude pas très sport qui ne
renforce pas la crédibilité du Conseil fédéral. Hors de lui,
l'éditorialiste de 24 heures qualifie tout simplement ces propos de
trahison. Il rappelle la célébrissime formule de l'ancien ministre
socialiste français Jean-Pierre Chevènement qui clamait: «Un
ministre, ça ferme sa gueule ou ça démissionne». Et 24heures
enchaîne: «Pour Micheline Calmy-Rey, l'heure est venue de tourner
la page». Les propos de la conseillère fédérale fâchent aussi le
Tages-Anzeiger qui écrit qu'en
minimisant le délit et ses conséquences pour les banques suisses,
en se solidarisant avec le ministre allemand des finances,
Micheline Calmy-Rey nuit aux intérêts de la Suisse. Un pays déjà
très affaibli qui se serait bien passé de ce coup de poignard dans
le dos, conclut le journal.

L'impuissance des banques suisses

Que faire face aux employés renégats qui dérobent les données
des clients pour les livrer à des pays tiers ? Ils se nomment
Faliciani, Birkenfeld ou Elmer et se voient comme les sauveurs de
la morale des banques. Le Bund ce matin nous offre une petite
histoire du vol de données. Selon le journal, un employé de la
banque cantonale de Zurich avait livré en 1932 déjà à une ville
allemande les comptes de 400 clients allemands. Alors que faire
pour éviter ces actes héroïques ? Rien. Les banques n'ont
pratiquement aucune chance face à ces héros des temps modernes, si
ce n'est d'entretenir le bonheur de leurs employés. Car comme dit
l'adage : lorsque le banquier est frustré, les données sortent du
poulailler.

Deux femmes de pouvoir sous la loupe

Le Matin nous familiarise avec deux femmes. L'une pratique le
pouvoir, l'autre le côtoie. La première, Doris Leuthard , se confie ainsi
dans les colonnes du quotidien : « je suis fière d'être une femme
». Et affirme que c'est « génial d'être cheffe puisque c'est vous
qui décidez. En plus, c'est intéressant parce que vous pouvez
changer quelque chose, soit à la vie quotidienne, soit au monde ».
L'autre femme, c'est Carla Sarkozy . L'épouse du président fait l'objet
d'un livre que lui consacre Patrick Weber, spécialiste des têtes
couronnées belges. Une sortie qui coïncide avec les premiers signes
d'agacement de la première dame de France. Car si elle est prête à
être contestée dans son statut d'artiste, elle l'est moins dans
celui d'épouse de président. Du coup, l'auteur de «La Reine Carla»
affirme: «Avec Carla, on peut tout imaginer».

Les propos anti-Suisse de Moix font des vagues

«Ce qui est excessif devient insignifiant». Cette réplique,
signée Martine Brunschwig-Graf et parue dans le Matin, répond à
l'auteur français Yann Moix, élevé au rang de porte-drapeaux de
ceux qui «haïssent la Suisse». Des propos qui ont suscité des
salves de réactions ulcérées. Dont celle de l'ambassade de France
qui, dans un communiqué dont La Liberté se fait l'écho, scotche
l'impertinent contre le mur en relevant «avec stupéfaction» les
assertions portées contre la Suisse. L'ambassade dénonce le ton
injurieux adopté qui disqualifie son auteur ainsi que ses propos.
Et la France tient à exprimer sa sympathie et sa compréhension à
l'égard de tous «ses amis suisses».

Kadhafi roi de Bâle

Il se considérait déjà comme le roi des rois d'Afrique. Muamar
Kadhafi sera cette année le roi du carnaval de Bâle. Un succès
immense pour le dirigeant libyen. Quelque 35 cliques vont
thématiser la crise libyenne, annonce la Basler Zeitung. On ignore
si le guide va apprécier ce nouveau titre. En tout cas, il aura le
loisir de regarder les images du carnaval bâlois depuis son palais
de Tripoli. Car la chaîne de télévision arabe Al Jazeera, la CNN
des sables, prépare un reportage sur le prochain Morgenstreich et
ses célèbres lanternes satiriques. De quoi crisper un peu plus les
diplomates.

cht, avec Jean-François Moulin et Stéphane Deleury, RSR

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