La gauche largement en tête des législatives françaises

La France poursuit son basculement à gauche

"Le deuxième glissement à gauche de la France": c'est le titre choisi par la Basler Zeitung au lendemain du premier tour des législatives françaises. Le président socialiste François Hollande et ses alliés sont en bonne voie pour disposer d'une majorité absolue à l'Assemblée. Les socialistes ont décroché plus de 46% des voix au premier tour, contre 34% à l'UMP et ses alliés. Ce serait un succès historique, rappelle le journal bâlois. Jamais durant les 14 ans de règne de François Mitterrand la gauche n'a eu la majorité à l'Assemblée et au Sénat. Jamais la gauche française n'a été aussi forte, titre le Blick dans le même esprit. Le correspondant du Tages-Anzeiger constate pour sa part la surprenante faiblesse des populistes. Le Front national n'a obtenu que 13% des voix, écrit notre confrère. C'est 5 points de moins que ce qu'avait obtenu Marine le Pen lors de la présidentielle. Le Front national devrait pourtant faire son retour à l'Assemblée nationale. Ce qui serait déjà une victoire pour le parti d'extrême droite, constate encore le Tages-Anzeiger.

De nouvelles amendes qui rapportent gros aux CFF

Depuis le mois de décembre dernier, il n'est plus possible d'acheter de billet dans le train en Suisse. Un voyageur sans titre de transport doit s'acquitter de 90 francs d'amende. La mesure a beaucoup fait parler d'elle à l'époque. Six mois jour pour jour après l'introduction de ce nouveau système de sanction, le Blick tire le bilan. Selon le quotidien, les amendes ont rapporté près de 10 millions de francs aux CFF. En moyenne, les contrôleurs découvrent 780 cas par jours de voyageurs sans billet. Les CFF ne font pas de cadeaux, écrit le Blick. Pour l'entreprise ferroviaire, il s'agit de se montrer équitable vis-à-vis de tous ceux qui paient leur billet et qui permettent ainsi le développement d'un réseau efficace. Malgré ces nouvelles sanctions, les CFF disent toutefois ne pas s'attendre à une diminution des resquilleurs.

L'accord migratoire entre la Suisse et la Tunisie critiqué

Le Blick se montre acerbe contre l'accord migratoire qui devait être signé lundi après-midi entre la Suisse et la Tunisie. Visant à régler la question du retour des réfugiés tunisiens déboutés lors du Printemps arabe, celui-ci voit la Suisse s'engager en contrepartie à offrir à 150 jeunes Tunisiens une formation professionnelle chaque année. Ce qui inspire ce titre au Blick: "La Suisse veut échanger des criminels tunisiens contre des Tunisiens sages et travailleurs". Dimanche dernier, la ministre de Justice et Police Simonetta Sommaruga a visité un camp de réfugié de l'ONU à Shousha. Un camp proche de la frontière libyenne occupé par 300'000 réfugiés venus de tout le continent africain. Beaucoup ont voulu raconter leur histoire et leurs espoirs à la conseillère fédérale. A tel point que la ministre a dû être protégée, rapporte le Blick. La conseillère fédérale socialiste a fait part de son émotion, disant avoir pu percevoir les différentes facettes de la migration, une question de destin personnel selon elle.

Pour plus d'indépendance des juges fédéraux

Dans la Neue Zürcher Zeitung, Elisabeth Kopp publie un article d'opinion dans lequel elle plaide pour plus d'indépendance des juges fédéraux. L'ancienne conseillère fédérale constate que la Suisse est le seul pays démocratique dans lequel les juges de la plus haute cour juridique sont élus grâce à leurs étiquettes partisanes. Ils sont en effet présentés par les partis. La représentation des juges correspond à la proportion des sièges au Parlement. Les juges ne sont pas pour autant des représentants des partis. Toutefois, un parti comme le PDC convoque par exemple régulièrement "ses" juges pour des positions. Pire, l'indépendance des juges est remise en question par le fait qu'ils doivent se soumettre à des exercices de réélection périodique. Elisabeth Kopp estime aussi que le système d'élection partisan empêche de nommer les juges les plus compétents. Elle plaide donc pour le changement avec cet argument de poids: la démocratisation est renforcée par le respect des principes d'Etat de droit et notamment par une justice indépendante.

Les nouveaux procédés de conditionnement n'emballent pas Coop et Migros

Alors que la grande distribution française utilise de nouveaux procédés pour le conditionnement de ses produits, Coop et Migros se montrent plutôt frileux, considère Le Matin. Le quotidien orange cite l'exemple d'un film protecteur et sprayé directement sur les pommes pour les protéger des mains salisseuses. Un simple passage sous le robinet et le film disparaît avec tous les germes retenus. Si le client ne lave pas son fruit avant de le déguster, il ne se rend même pas compte qu'il a mangé la pomme avec son emballage! Cependant, expliquent Coop et Migros, ces emballages ne sont pas si écologiques qu'il n'y paraît. S'ils sont produits à base de matériaux organiques, de grandes surfaces de champs, notamment de maïs, grand pourvoyeur en amidon et une grande quantité d'eau sont nécessaires à leur fabrication. L'emballage étant comestible, il faudrait en outre l'emballer à son tour pour éviter qu'il ne soit contaminé... Les deux principaux distributeurs helvétiques étudient donc plutôt la piste des emballages biodégradables à base de déchets organiques.

bkel avec Jean-François Moulin et Stéphane Deleury/RTS