Nuages sur le Sommet de la Terre de Rio
Si un jour les historiens se penchent sur la conscience que nous avions de l'état de la planète en 2012, les titres d'aujourd'hui les éclaireront fort bien... Jugez plutôt: "Notre maison brûle toujours", titre Le Matin, qui donne la parole à Nicolas Hulot, l'écologiste et animateur de télévision bien connu. "En l'état actuel, dit-il, on est passé de l'indifférence à l'impuissance et mon sentiment c'est qu'on a une certaine tendance à s'habituer aux tic-tac des bombes à retardement". "Conférence de Rio, quand le monde est sur les braises", écrit pour sa part La Liberté. Le quotidien fribourgeois reprend des propos peu rassurants du chercheur américain Dennis Meadows, qui partait en guerre contre la croissance déjà en 1972 au premier Sommet de la Terre: "le système finira par s'effondrer". Le journal Le Temps constate, lui, que le "développement durable s'embourbe à Rio" et, dans 24 heures, Burki nous livre un Corcovado, la grande statue du Christ-Roi qui domine Rio, qui porte deux grosses poubelles noires sur fond de centrales nucléaires et de fumées bien suspectes. En tous cas, comme l'écrit Philippe Dumartheray, toujours dans 24 heures et la Tribune de Genève, "les absents ont, cette fois-ci raison". Face à la dégradation de la planète, Rio aurait dû être la réunion la plus importante de la décennie. "Elle ne sera sans doute, écrit-il, qu'une messe médiatique de seconde zone, presque sans résultats, presque sans têtes d'affiche".
La direction de Merck Serono "baisse le rideau"
"Quel avenir possible?" questionne en couverture la Tribune de Genève, alors que la direction de Merck Serono a confirmé sa décision de fermer le site genevois. Le Conseil d'Etat espère toujours un geste de la grande firme, développer un institut de biotechnologie grâce à un soutien financier du groupe allemand, mais cet espoir est ténu, car il y a peu à attendre de "l'insoutenable arrogance de Merck", comme le souligne Pierre Ruetschi, qui parle du "mépris condescendant" de la maison mère..."Vu de Darmstadt, Genève doit sembler bien loin". L'éditorialiste observe encore, toujours dans la Tribune de Genève, qu'"autorités et syndicats manquent d'un bras de levier face à Merck, alors que face à Novartis - société suisse - les moyens de pression étaient nettement plus tangibles.
La croisade d'Alain Berset pour les médecins généralistes
Plusieurs quotidiens relèvent, comme La Liberté, que "ce n'est sans doute pas un hasard si le plan directeur dévoilé hier par le conseiller fédéral Alain Berset est présenté deux jours seulement après l'échec des réseaux de soin en votation populaire. Le socialiste fribourgeois ne pouvait pas rester sur une défaite". "Il est vrai que lorsque le chef est à terre, mieux vaut le remettre en selle si on veut chevaucher rapidement", observe Laurent Aubert, dans un édito de la Tribune de Genève, et de 24 heures.
Mais qui est président(e) de la Confédération?
Qui est président de la Confédération, demande Fabian Muhieddine, dans 24 heures et la Tribune de Genève? Sa réponse: "En Suisse, il faut toujours réfléchir un petit moment avant de répondre... et un peu plus encore cette année. "C'est vrai que la première dame du pays ne brille pas par de véritables gestes présidentiels. Et le journaliste observe qu'"en refusant d'assumer un leadership clair, Eveline Widmer-Schlumpf favorise l'indépendance entre les sept chefs de département. Et du coup, le manque de coordination et d'anticipation tant reproché au Conseil fédéral".
Jakob Kellenberger a les honneurs de la presse alémanique
Président du comité international de la Croix rouge, Jakob Kellenberger, à l'honneur de la une du Neue Zurcher Zeitung et du Tages Anzeiger. Jakob Kellenberger va quitter son poste à la fin du mois de juin après avoir passé deux mandats à la tête du CICR. Et c'est un bilan positif qui est tiré par les deux journaux zurichois. "L'homme, souligne le Tages Anzeiger, a défendu avec succès l'indépendance du CICR et il est aussi parvenu à lui procurer plus de moyens financiers". Nos confrères soulignent aussi que l'énorme réseau de contact de l'ancien diplomate a fortement servi le CICR.
Comment garder les jeunes et talentueux footballeurs bi-nationaux?
La question se pose à nouveau à la lumière d'une nouvelle affaire rapportée par le Blick. Elle concerne le jeune Kerim Frei. Selon les médias turcs, celui qui porte pour l'instant les couleurs de l'équipe de Suisse des M21, aurait choisi de jouer pour la Turquie. "Ils nous volent notre super talent", titre le Blick. Le journal explique que le père de Kerim est turc et que sa mère est marocaine. Il est né en Autriche et vit depuis l'âge de 16 ans en Grande-Bretagne. Mais il est Suisse et a choisi jusqu'à maintenant de jouer pour ce pays. Du côté de l'Association suisse de football (ASF), on attend une annonce officielle avant de se prononcer. Mais le porte-parole de l'ASF affirme que Kerim Frei a été chouchouté. "S'il part, on ne pourra rien se reprocher", explique-t-il. Ce n'est pas une première: le Blick nous remémore les cas des joueurs Petric et Rakitic qui ont préféré jouer pour la Croatie que pour la Suisse.
jzim avec Roger Guignard et Stéphane Deleury