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Les projets d'Alain Berset pour financer les retraites

Alain Berset a réagi avec humour à la mauvaise humeur "bruyante" des délégués d'Unia, affirmant que "le message [était] passé". [PETER SCHNEIDER]
Alain Berset, lors de sa conférence de presse de mercredi, très fréquentée par les journalistes, si on en croit les grands titres du jour. - [PETER SCHNEIDER]
Alain Berset est en vedette dans la presse du jour. Il faut dire que le conseiller fédéral a fait connaître ses projets concernant l'AVS, le sujet sensible par excellence. Autres grands thèmes: le travail à temps partiel des pères de famille, la fiscalité des couples mariés dans le Jura ou encore le rejet annoncé de l'accord fiscal avec l'Allemagne. Sans oublier ces pauvres faons valaisans qui pourraient bien se transformer en cibles mouvantes pour cause de surpopulation.

La retraite à la mode Berset

Les recettes d'Alain Berset pour financer nos retraites sont largement commentées dans la presse. Judith Mayencourt, dans la Tribune de Genève et 24 Heures, voit mal sur quelles propositions les partis pourraient dépasser les clivages qui bloquent les discussions. "On attendait l'œuf de Colomb. On a eu l'offre de Berset." Christiane Imsand, dans La Liberté, Le Nouvelliste, L'Express et l'Impartial, ajoute que les chausse-trappes sont nombreux. Le Parlement devra tenir compte des initiatives du PDC et de l'Union syndicale suisse qui sont susceptibles de mettre en cause toute la mécanique du projet gouvernemental. Et qui seront soumises au peuple avant le projet Berset. Dans Le Matin, Lise Bailat rappelle qu'en Suisse, lorsqu'on parle de retraite, le débat se focalise sur l'âge. En Suède, on peut prendre sa retraite entre 61 et 70 ans. "La Suisse a tout intérêt à se diriger vers une telle flexibilité" avance l'éditorialiste. Reste une lacune à combler, et de taille: "Où travailleront les sexagénaires ?" L'âge moyen de la retraite en Europe est de 61 ans. Les travailleurs en pleine forme, dès 55 ans, sont jugés trop coûteux et trop expérimentés. Une révolution culturelle est nécessaire. Dans la Neue Luzerner Zeitung on nous dit qu'aujourd'hui la gauche critique son conseiller fédéral Alain Berset  et le commentateur du journal de Suisse centrale explique que la démarche d'Alain Berset est très courageuse mais très risquée. Les missiles risquent d'arriver de son propre camp. Mais la Neue Zurcher Zeitung précise que le Conseil fédéral soutient quant à lui les plans d'Alain Berset.

Temps partiel de père de famille

Dans la presse alémanique, il est question des pères de famille qui travaillent à temps partiel. Le Tages Anzeiger raconte qu'une campagne va être lancée pour rendre hommage aux hommes qui travaillent moins pour s'occuper de leurs enfants. Aujourd'hui, 20% des hommes qui travaillent le font à temps partiel pour cette raison. Chez les femmes, cette proportion s'élève à 58%. Car, selon une étude, neuf hommes sur dix rêvent de travailler à temps partiel. Et ils franchiraient le pas si leurs collègues ne les prenaient pas pour des demi-portions ou si leur chef ne pensait pas qu'ils s'engagent moins pour leur travail. Bref, il s'agirait là du résultat d'une vision archaïque de la société.

Baisse d'impôt renvoyée

Dans le Jura, la correction fiscale pour les couples mariés attendra. Le parlement cantonal a décidé de différer d'une année l'entrée en vigueur de ce projet, qui doit permettre aux couples mariés jurassiens de ne plus subir une inégalité de traitement fiscal par rapport aux concubins. Les élus n'ont pas voulu surcharger le budget des communes. Dans le Quotidien Jurassien, Rémy Chételat s'en émeut. C'est la deuxième réforme fiscale repoussée ou annulée. Le projet de baisse généralisée des impôts avait déjà fait long feu en raison de l'environnement économique défavorable. Dans le Jura, rappelle notre confrère, une famille d'un couple et deux enfants paie deux fois plus d'impôts qu'en Valais. Le canton "n'a d'autre choix que d'investir sur la fiscalité. Il en va de son image et de son attractivité."

Le casse-tête Rubik

Vendredi au Bundesrat allemand, l'accord fiscal avec la Suisse devrait être refusé. Le parti social-démocrate et les Verts allemands diront non à Rubik. Le ministre des Finances social-démocrate de Rhénanie du Nord-Westphalie justifie son refus. Son interview est à lire dans La Tribune de Genève et 24 Heures. Et puis, dans la Berner Zeitung, l'ancien ambassadeur de Suisse à Berlin Thomas Borer nous fait part de son pessimisme. Il explique que ce texte n'a que très peu de chances de passer pour des raisons idéologiques concernant l'égalité face à l'impôt, une notion qui est toujours très présente en Allemagne.

Chevreuils ciblés

Les chasseurs valaisans pourraient avoir l'autorisation de tuer des faons. "Bambi se retrouve dans le viseur". Le Matin a le sens du titre. Le quotidien revient sur une information du Walliser Bote. Les chasseurs vont devoir se prononcer sur une nouvelle recommandation du service cantonal de la chasse. Ils pourraient être autorisés à tirer les faons de chevreuils dès la saison 2013 au plus tôt. Mais pas de massacre de bambis généralisé, nous rassure Le Matin. L'autorisation serait uniquement valable sur les coteaux et la plaine du Rhône. Il s'agit de lutter contre la surpopulation de chevreuils et de limiter les dégâts causés par les animaux au verger et au vignoble.

pym avec Maurice Doucas et Patrick Le Fort

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