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L'armée suisse passe au peigne fin les dossiers des recrues

Un nouveau scandale éclabousse l'armée suisse. [urs flueeler / keystone]
Un candidat à l'école de recrues sur dix possède un casier judiciaire. - [urs flueeler / keystone]
La presse alémanique s'intéresse ce lundi au recrutement de l'armée suisse. Désormais les dossiers de chaque recrue sont passés au peigne fin, avec un constat: un candidat sur dix possède un casier judiciaire. Le quotidien 24heures revient de son côté sur la présence du lynx en terres vaudoises. Plusieurs journaux se penchent aussi sur les défis qui attendent François Hollande sur le front intérieur.

Le spectre d'une armée de
repris de justice

Depuis plus d'une année, l'administration militaire examine minutieusement le parcours de chaque jeune Suisse avant son recrutement. Le Tages-Anzeiger rappelle à ses lecteurs l'objectif de la mission: constater les éventuels risques de sécurité à confier une arme au futur conscrit et prévenir toute violence avec une arme de service. Le Tages-Anzeiger et le Bund publient ce matin le résultat de cet épluchage de 40'000 dossiers personnels par année. Un candidat à l'école de recrues sur dix, soit 4000 futurs militaires, ne présente pas un casier judiciaire vierge. Un sur dix, une proportion qui ne surprend pas les criminologues et les pénalistes, qui comme Daniel Jositsch rappellent que les délinquants se recrutent surtout chez les jeunes hommes. Conséquence: l'année dernière, 626 parmi ceux dont le casier n'était pas immaculé ont été mis sur la liste des exclus d'entrée. Après le recrutement, près de 300 autres jeunes ont été remerciés: une nouvelle enquête avait démontré qu'ils faisaient l'objet d'une enquête pénale ou qu'on avait observé un comportement à risques.

Le lynx refait parler de lui dans le canton de Vaud

Le Valais a son loup, le canton de Vaud son lynx. Or, nous explique ce matin 24heures, la densité du carnivore dans les Alpes, le Jura et sur le Plateau est trop forte. Même si l'animal est protégé, des tirs de régulation sont indispensables. Ils incomberaient, nous explique le quotidien vaudois, au Service cantonal de la faune. Les écologistes y sont totalement opposés. Jacqueline de Quatro, ministre vaudoise de la sécurité, ordonnera-t-elle de faire feu sur l' animal, se demande l'éditorialiste, quitte à s'exposer à la fureur des écologistes. D 'autant que l'année dernière, dans le canton de Vaud, le lynx a foutu une paix royale aux moutons en ne boulottant que deux malheureux ovins près de Vallorbe. Pas de quoi entamer le capital de sympathie que doit lui envier le loup. L'autre grand carnivore a quant à lui disparu pour l'heure du paysage vaudois.

Hollande aussi attendu sur le front intérieur

La France salue un chef de guerre à l'étranger en la personne de François Hollande mais qui reste confronté aux difficultés sur le territoire français. Car, écrit l’éditorialiste de la Tribune et de 24heures, une hirondelle même malienne ne fait pas le printemps. Certes, ses détracteurs sont obligés de l'admettre, Hollande a démontré à l'occasion de la guerre au Mali sa capacité à prendre des décisions vitales, efficaces et rapides. Cela dit, le quinquennat de Hollande sera jugé à l'aune sociale. Les succès militaires ne font pas le poids face à l'effondrement de l'industrie française, aux fermetures quotidiennes d'usines, à la pauvreté qui s'étend et s'installe. Le volontarisme politique se heurte à la dureté du monde globalisé. Les dirigeants français de tous bords se sont racontés de jolis contes pendant des lustres en proclamant qu'ils pouvaient tout faire dans leur pré carré. Or, seule l'Europe dispose de la taille critique nécessaire pour tenir sa partie dans l'économie globalisée. C' est donc vers l' Europe que Hollande devrait diriger son action et faire oeuvre de pédagogie vis-à-vis des Français plutôt que se bercer d'illusions perdues d'avance.

Happy birthday Pirmin!

Pirmin Zurbriggen fête aujourd'hui ses 50 ans. Les yeux toujours aussi bleus que lorsqu'il amassait les médailles d'or, le skieur de Zermatt reçoit les voeux du Blick. Des voeux signés Bernard Russi, qui le considère comme le meilleur skieur suisse de tous les temps, celui qui a repoussé les limites de la discipline. Quelques pages plus loin, gros coup de nostalgie à la veille des Mondiaux de Schladming, que le Blick voit déjà comme un cauchemar pour l'équipe suisse. Pour se remettre à espérer, le journal plonge dans ces champions du monde surprises qui ont émaillé l'histoire. Justement, un certain Bernhard Russi, qui n'était jamais monté sur un podium de Coupe du monde, et qui s'offre la médaille d'or de descente aux Mondiaux de 1970.

nr avec Jean-François Moulin et Simon Corthay

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