La Roumanie, le producteur de viandes low cost pour l'UE
Un vieux canasson amaigri: le cliché choisi à la Une du Matin illustre "le surgelé au cheval roumain". Voilà ce que vous mangez, alerte le quotidien sur deux pages: des vieux chevaux maltraités. C'est leur abondance qui fait chuter le prix de leur viande, explique l'article. Au final, la viande de cheval est vendue par les traders entre 50 centimes et 1 euro le kilo contre 3,50 à 4 euros pour la viande boeuf. Du coup, écrit l'éditorialiste commun à la Tribune de Genève et 24heures, le destin de la Roumanie se réduit à devenir le producteur low cost de l'Union européenne. Selon le chimiste cantonal vaudois, rien ne laisse à penser que l'on ait du cheval dans les plats en Suisse. La Fédération romande des consommateurs se montre plus sceptique, déplorant la multiplication des intermédiaires. Alors qu'à Berne il existe une pression de certains pour diminuer les indications de provenance des ingrédients, le scandale de la viande de cheval pourrait offrir un soutien aux partisans de la transparence.
La démission du pape laisse plusieurs questions
La presse alémanique revient largement sur la démission du pape Benoît XVI via différents angles. La Berner Zeitung explique qu'en fait le Souverain pontife est plus mal en point qu'on ne le pensait jusqu'ici. Il a un stimulateur cardiaque et il aurait été récemment opéré. Selon un journal italien, cette opération aurait eu lieu il y a moins de 3 mois. De son côté, la Neue Zürcher Zeitung croit savoir que cela fait maintenant une année que le pape prépare son retrait. Ce journal se base sur les propos de l'organe de presse du Vatican, l'Osservatore romano. Mais beaucoup de questions restent encore en suspend explique le journal zurichois, notamment sur le statut que Benoît XVI va avoir à l'avenir. Sera-t-il un ex-pape? Comment devra-t-on l'interpeller? Bref, il est difficile de se référer à la dernière démission d'un pape qui a eu lieu en 1294.
La patrouille suisse en danger
La Basler Zeitung évoque un projet du ministre suisse de la Défense Ueli Maurer qui souhaiterait ni plus ni moins abolir la patrouille de suisse. Une patrouille qui, avec ses shows aéronautiques, enthousiasme année après année des centaines de milliers de personnes. Une patrouille qui est, toujours selon le journal bâlois, porteuse d'image positive pour l'armée suisse. Et comme l'a dit Ueli Maurer, il n'y aura plus à l'avenir d'avions pour le folklore. L'une des raisons de cet enterrement de la patrouille de Suisse serait justement l'achat des avions de combat Gripen. Dans cette affaire, chaque sou compte. Cette idée d'Ueli Maurer et du commandant de corps André Blattmann suscite, toujours selon la Basler Zeitung, l'incompréhension des politiciens.
Le lobby de la santé est-il trop présent?
Le Matin s'intéresse aux liens des élus de la commission des Etats en charge de la santé avec les assureurs. Sur treize membres de cette commission, onze déclarent avoir des liens avec des acteurs de la santé. Parmi eux, quatre proches des assureurs et une co-présidente. Très en verve contre cette situation, le Conseiller national MCG Mauro Poggia dénonce "une corruption made in Switzerland, une corruption d'esprit, un fil à la patte". Des lobbys il y en a partout à Berne, rétorquent les principaux concernés. Du coup, la journaliste suggère à l'assuré-citoyen de redoubler d'attention s'il ne veut pas rester le dindon de la farce.
vtom avec Jean-François Moulin et Maurice Doucas