Voilà quelques jours qu'il ne serre plus de mains, par précaution, même si le risque est infime. Laurent Kaiser, virologue des Hôpitaux universitaires de Genève, revient tout juste du Liberia. Il témoigne mercredi de l'horreur de la situation sur place, dans Le Temps, la Liberté et le Courrier.
"Spectre paralysant"
Il y a comme un spectre paralysant qui plane sur la population, explique Laurent Kaiser. Par exemple, les taxis de Monrovia ne sont pas toujours désinfectés et deviennent des lieux de contamination, souligne-t-il.
Le médecin transpose alors la situation à la Suisse romande. Imaginez que la population apprenne que des familles soient contaminées par Ebola à Genève, qu'un quartier soit touché à Lausanne avec des dizaines de morts et que vous deviez prendre le train. Dans cette situation, on comprend mieux certaines réactions paranoïaques, poursuit Laurent Kaiser.
Le virologue évoque également le manque de personnel de soins. Ces derniers ont déserté les hôpitaux, redoutant d'être infectés.
Patrick Chaboudez et Simon Corthay