L'alliance publicitaire entre la SSR, Ringier et Swisscom suscite des réactions contrastées dans les quotidiens alémaniques. Pour le rédacteur en chef du Blick, un titre appartenant à Ringier, les médias européens sont réduits à l'impuissance face à des acteurs globaux comme Google ou Facebook. Plutôt que de saisir des tribunaux ou des préposés à la protection des données, ces entreprises reviennent et réagissent sur leur terrain, celui du marché, se félicite le quotidien.
Voix critiques
Autre son de cloche dans les journaux qui ne font pas partie du trio. La Neue Zuercher Zeitung explique que cette "alliance patriotique" fait surtout une gagnante, la SSR. Le Tages Anzeiger explique qu'avec ses deux partenaires, le service public pourra se préparer à la publicité en ligne alors que les éditeurs étaient jusqu'alors unis contre toute publicité sur les sites internet de la SSR. Selon le journal, qui appartient au groupe Tamedia, le fait que Ringier coopère avec le service public ne va assurément pas mettre en joie l'association des éditeurs de journaux.
Marché plus concurrentiel
Qualifiée ironiquement de "sainte alliance helvétique" par l'Express, cet accord est vu par certains observateurs comme une véritable révolution. Pour faire face à cette concurrence accrue, d'autres alliances sont à attendre sur le marché suisse, selon le quotidien neuchâtelois.
Les éditeurs suisses sont encore sous le coup de la surprise souligne La Liberté. Selon Thierry Mauron, président de Média Suisse et éditeur du quotidien, La Liberté ne souhaite pas forcément intégrer cette structure "au vu des information disponibles à ce jour". "Mais nous ne manquerons pas d'approfondir la question", tient-il à préciser.
Frédéric Pfyffer et Simon Corthay