Une nouvelle étude menée pendant vingt ans en Norvège sur près de 60'000 femmes enceintes vient nuancer les recommandations concernant la consommation de café durant la grossesse.
"Il semblerait, d'après l'étude, que la caféine n'ait pas d'effet sur le risque de développement de troubles neuro-développementaux chez l'enfant", remarque David Baud, chef du service d'obstétrique du CHUV, au micro de CQFD.
Pas plus de deux à trois cafés par jour
Cependant, le médecin reste prudent et préconise toujours une consommation modérée: "On recommande effectivement pas plus de deux à trois cafés par jour." Il souligne que la caféine passe la barrière placentaire et s'accumule chez le fœtus, dont le foie n'est pas encore pleinement fonctionnel.
L'étude norvégienne se démarque par son ampleur et sa méthodologie: elle a non seulement analysé la consommation de caféine, mais aussi d'autres facteurs comme la prise de tabac et d'alcool. Les scientifiques ont aussi considéré le revenu et l'éducation des femmes participantes, ainsi que leurs prédispositions génétiques.
Ces résultats contredisent les recommandations actuelles de l'OMS qui stipulent qu'une consommation de 300 mg de caféine par jour augmenterait le risque de fausse couche et de faible poids à la naissance. David Baud précise que la même équipe avait déjà montré en 2022 qu'il n'y avait pas d'association directe entre la caféine et ces issues défavorables de grossesse.
Bien que rassurants, ces résultats n'incitent pas à une consommation excessive. Expertes et experts continuent de recommander la modération, tout en soulignant l'importance d'éviter totalement l'alcool et le tabac pendant la grossesse.
Bastien Confino, Stéphane Gabioud/sjaq