En médecine humaine, la consommation globale d'antibiotiques s'est élevée à 10,8 doses définies journalières par 1000 habitants et par jour (DID) en 2023, contre 8,6 en 2021. La consommation a ainsi retrouvé à peu près son niveau de 2019 (10,6 DID), indique le Swiss Antibiotic Resistance Report 2024. La grande vague d'infections des voies respiratoires enregistrée en hiver/printemps 2023 a probablement joué un rôle à cet égard, ajoute le rapport.
Selon le rapport, environ 20% des prescriptions par les médecins de famille utilisent des classes d’antibiotiques qui ne sont pas recommandées par les directives nationales. Mais en comparaison européenne, la Confédération obtient toutefois "de bons, voire de très bons résultats", indique le rapport. La moyenne des pays de l'UE est de 19,4 DID.
Les Romands plus grands consommateurs
On observe par ailleurs d'importantes différences régionales: la Suisse alémanique utilise beaucoup moins d'antibiotiques que la Suisse latine (7,8 DID outre-Sarine, contre 12,4 au Tessin et 13,1 en Suisse romande). Ces disparités démontrent que la pratique de prescription peut être améliorée, notent les offices fédéraux.
Le recours aux antibiotiques dits critiques a toutefois diminué de 26% depuis 2014 en médecine humaine. Il s'agit d'antibiotiques ayant un haut potentiel de développement de résistances et qui ne doivent donc être employés qu’en cas d’infections spécifiques.
Moins d'antibiotiques chez les animaux
En parallèle, on enregistre une baisse de 76% de leur utilisation chez les animaux d’élevage et un recul "significatif" (19%) chez les animaux de compagnie, relèvent les Offices fédéraux de la santé publique (OFSP), de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires (OSAV), de l’agriculture (OFAG) et de l’environnement (OFEV) dans un communiqué commun.
Les antibiotiques doivent être utilisés de manière aussi ciblée et modérée que possible afin de minimiser le développement de résistances et d’assurer l’efficacité de ces médicaments sur le long terme, ajoutent-ils. Le taux de résistance évolue différemment selon les domaines, mais il s’est globalement stabilisé ces dernières années, selon le rapport. Les agents pathogènes problématiques continuent d’être étroitement surveillés.
ats/lia