Le très attendu traitement contre la bronchiolite pourrait arriver en Suisse cette semaine
L'Office fédéral de la santé publique (OFSP) et la commission fédérale pour les vaccinations recommandent d'administrer l'injection contre la bronchiolite durant la première semaine de vie, directement sur le lieu de naissance, ou le plus tôt possible par la suite.
Très attendu par beaucoup de parents et de pédiatres, le Beyfortus devait normalement être prêt pour début octobre. Mais les doses ne sont toujours pas disponibles.
La Suisse a en effet pris du retard. La faute au trajet compliqué entre les différentes instances avec les recommandations (une dose pour les nouveau-nés), le feu vert des caisses-maladie et le démarrage du traitement.
Juste à temps
Le fabricant, Sanofi, a dû faire venir des doses de France et des Etats-Unis. Il a encore fallu les conditionner pour la Suisse. Elles devraient commencer à arriver progressivement ces prochains jours, juste à temps pour protéger les nourrissons et éviter de nombreuses hospitalisations dues à la bronchiolite.
Le traitement préventif contre le RSV (Virus respiratoire syncytial) "peut prévenir 80% des hospitalisations, soit environ 3000 par année en Suisse", souligne Pierre-Alex Crisinel, responsable de l'Unité d'infectiologie pédiatrique et vaccinologie du CHUV, au micro de La Matinale de lundi.
Cette maladie est "la plus fréquente et la plus dangereuse" pour les nourrissons, rappelle David Baud, chef du service d'obstétrique au Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV). Environ 60% des nouveau-nés sont infectés avant 12 mois.
Le Beyfortus est déjà proposé aux parents de nouveau-nés à l'étranger, comme depuis un an en France. Ce pays n'a identifié "aucun facteur de risque particulier", selon le premier bilan de suivi des effets indésirables publié le 26 septembre par l''Agence du médicament (ANSM) (lire encadré).
juma avec Alexandra Richard et ats
Pas de "facteur de risque particulier" identifié en France après l'administration de Beyfortus
Entre le 11 septembre 2023 et le 30 avril 2024, sur les 244'495 doses de Beyfortus délivrées en France, 198 cas de pharmacovigilance, dont 153 jugés "graves", ont été déclarés sur cette période, indique l'ANSM.
"Aucun facteur de risque particulier n'a été identifié chez les enfants qui ont contracté une bronchiolite, de gravité variable (aucun décès), après administration de Beyfortus", ajoute-t-elle.
Toutefois, au total "21 cas marquants" ont été rapportés, a indiqué l'agence. Mais celle-ci rassure en jugeant que globalement "ces résultats, ainsi que les études conduites sur l'efficacité, confirment la balance bénéfices/risques positive du Beyfortus contre la bronchiolite".
Outre des études françaises, une étude au Luxembourg, puis une autre en Espagne, ont montré ces derniers mois que le Beyfortus avait nettement réduit le risque d'hospitalisation des bébés pour bronchiolite.