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Les mauvaises habitudes alimentaires ont un coût sanitaire caché exorbitant

Alimentation trop transformée, pauvre en fruits et légumes, trop salée: les mauvaises habitudes ont un coût sanitaire caché de plus de 8000 milliards de dollars par an, selon le rapport d'une agence onusienne, qui appelle à "agir urgemment" pour transformer les systèmes agroalimentaires.

Ces 8100 milliards de dollard (7076 milliards de francs) sont liés aux pertes de productivité dues aux maladies provoquées par notre alimentation (diabète, cancers, maladies cardiovasculaires...), selon le rapport annuel produit par l'agence de l'ONU pour l'alimentation et l'agriculture (FAO).

Ce coût largement invisible vient s'ajouter aux coûts sanitaires déjà connus et bien identifiés, notamment les dépenses médicales. De quoi doubler la facture sanitaire réelle de notre alimentation.

"Dire que cela double (la facture), c'est un ordre de grandeur qui est raisonnable", confirme David Laborde, directeur de la division Economie agroalimentaire à la FAO.

Des produits raffinés

Cet impact sur la santé représente au niveau mondial 70% de tous les coûts cachés de la production alimentaire, qui a aussi des coûts environnementaux et sociaux.

Selon les estimations les plus récentes, 34'000 décès par cancer par an environ dans le monde sont imputables à une alimentation riche en charcuterie. [Robert Schlesinger]
De la charcuterie dans l'étal d'une boucherie. [Robert Schlesinger]

Une alimentation pauvre en céréales complètes (au profit de produits raffinés, un phénomène généralisé sauf dans certains pays africains ou en Inde), des régimes pauvres en fruits et des régimes riches en sel sont responsables pour moitié de ce coût sanitaire.

Viennent ensuite les régimes riches en viande transformée (saucisses, charcuteries), en viande rouge et pauvres en légumes.

Jusqu'à 10% du PIB

Selon les pays, cette charge cachée représente jusqu'à 10% du PIB, notamment pour certains Etats émergents, note le rapport, qui couvre 153 pays et 99% de la population mondiale. Cette estimation est un minimum, car le calcul n'inclut pas les phénomènes de sous-nutrition, eux aussi coûteux, souligne la FAO.

Que faire? La FAO souligne "la nécessité d'engagements nationaux plus ambitieux" et voit un rôle pour chacun, du producteur au consommateur.

Aider les agriculteurs

L'organisation met en garde contre le risque de faire peser surtout ces changements sur les agriculteurs, placés "sur la ligne de front". Il faut au contraire "sortir du piège actuel (...) où on a tendance à transférer ces coûts sur l'agriculteur", avec pour conséquence immédiate des manifestations comme celles vues en Europe l'hiver dernier et in fine un déclin des vocations.

Les producteurs agricoles doivent avoir accès à des technologies, être payés pour leurs services écosystémiques, et les certifications (bio, commerce équitable...) sont un outil pour un meilleur revenu, liste le rapport.

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"L'agribusiness et les investisseurs ont un rôle important à jouer", insiste aussi la FAO. Enfin, les consommateurs forment "la dernière pièce, vitale, du puzzle", en choisissant des aliments sains et produits de façon durable.

Pour cela, "incitations financières, campagnes d'information, régulations peuvent soutenir le changement, notamment pour les ménages les plus fragiles", quand "dans de nombreux pays, des populations portent le double fardeau sous-nutrition/surpoids ou maladie".

ats/mera

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Les prix des produits alimentaires en hausse

Le rapport mensuel publié par la FAO vendredi souligne, de son côté, que les prix des denrées alimentaires dans le monde ont crû en octobre pour une large gamme de produits, tirés notamment par les huiles végétales.

L'indice des prix a augmenté de 2% sur un mois, pour atteindre un niveau inédit depuis avril 2023.

>> Les précisions de La Matinale :

Les prix alimentaires augmentent partout dans le monde, selon la FAO. [Keystone - Divyakant Solanki]Keystone - Divyakant Solanki
Les prix alimentaires augmentent partout dans le monde, selon la FAO / Le Journal de 7h / 1 min. / le 9 novembre 2024