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Nouvelle piste prometteuse contre la forme sévère de la maladie dite du "foie gras"

Une nouvelle piste pour lutter contre la stéatose hépatique. [Depositphotos - Magicmine]
Une nouvelle piste pour lutter contre la stéatose hépatique / CQFD / 8 min. / le 15 octobre 2024
Des chercheurs de l'EPFL ont identifié une molécule qui pourrait traiter efficacement la forme sévère de la stéatose hépatique associée à un dysfonctionnement métabolique, aussi appelée "maladie du foie gras". Cette découverte ouvre la voie à de nouveaux traitements pour cette pathologie qui concernerait près d'un quart de la population mondiale.

La stéatose hépatique associée à un dysfonctionnement métabolique, parfois surnommée "maladie du foie gras" ou "maladie du soda", se caractérise par une accumulation excessive de graisse dans le foie. Si elle n'est pas traitée, elle peut évoluer vers une inflammation chronique, une fibrose, voire une cirrhose ou un cancer du foie. 

Actuellement, le seul traitement efficace aux stades précoces consiste en un changement de mode de vie (régime alimentaire et exercice physique). Malheureusement, la maladie est souvent asymptomatique et détectée tardivement.

Une molécule clé identifiée

Les scientifiques de l'EPFL, en collaboration avec des équipes internationales, ont constaté que les taux de NAD+, une molécule essentielle au métabolisme cellulaire, diminuaient avec la progression de la maladie. 

"Le NAD+ est un élément essentiel dans toutes les réactions impliquées dans la bioénergétique, donc dans la génération d'énergie dans les mitochondries", a expliqué dans l'émission CQFD le directeur du laboratoire de physiologie intégrative de l'EPFL Johan Auwerx.

Pour rétablir ces taux, les chercheurs ont inhibé une enzyme appelée ACMSD, présente uniquement dans le foie. Les tests sur des cellules de rongeurs et des mini-foies humains ont montré des résultats prometteurs: réduction de l'inflammation, annulation de la fibrose et des dommages à l'ADN.

Vers des essais cliniques

"Cette molécule est en chemin vers la clinique", se réjouit Johan Auwerx. "Normalement l'année prochaine, on va commencer les études préliminaires pour enregistrer le médicament. Je prévois que la molécule sera en phase d'essais cliniques d'ici deux ans."

Les effets observés sont particulièrement encourageants. "C'est assez impressionnant, surtout parce que ça agit sur une forme de la maladie qu'on pensait irréversible", souligne le chercheur.

Cette découverte pourrait améliorer le traitement de la forme sévère de la stéatose hépatique associée à un dysfonctionnement métabolique, offrant un espoir aux personnes touchées par cette maladie silencieuse mais potentiellement grave.

Stéphane Délétroz et Stéphane Gabioud

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