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Les boissons sucrées responsables d'un cas de diabète sur dix dans le monde

Les boissons sucrées sont responsables d'un cas de diabète sur dix dans le monde. [Keystone/AP photo - Juan Karita]
Les boissons sucrées responsables d'un cas de diabète de type 2 sur dix / Le Journal horaire / 22 sec. / lundi à 17:04
Les boissons sucrées sont responsables d'un cas de diabète de type 2 sur dix dans le monde. En outre, une maladie cardiovasculaire sur trente est directement liée à la consommation de ces sodas, selon une vaste étude publiée lundi dans la revue Nature Medicine.

Pour cette étude, les scientifiques ont utilisé les données de 184 pays issues de la Global Dietary Database et d'autres enquêtes, ainsi qu'un modèle spécial tenant compte de différents facteurs tels que la consommation moyenne et les risques pour la santé.

Résultats: en 2020, 2,2 millions de nouveaux cas de diabète de type 2 et 1,2 million de nouvelles maladies cardiovasculaires dans le monde étaient imputables aux boissons sucrées, ce qui correspond à 9,8% de tous les nouveaux cas de diabète de type 2 et à 3,1% de tous les nouveaux cas de maladies cardiovasculaires.

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Incidence du diabète de type 2 pour 1 million d'adultes attribuable à la consommation de boissons sucrées chez les adultes (20+ ans) dans 184 pays en 2020.

La Suisse légèrement au-dessus de la moyenne

En Suisse, la consommation de sodas, limonades et boissons énergisantes était jugée responsable de 3750 diabètes de type 2, soit 10,5% des cas, a précisé Laura Lara-Castor de la Tufts University à Boston, autrice principale de l'étude. Légèrement au-dessus de la moyenne, les chiffres de la Suisse sont comparables à ceux d'autres pays européens comme l'Allemagne, l'Autriche, l'Espagne et la Suède.

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Intérêts commerciaux et manque d'eau

Ces chiffres sont en revanche nettement plus élevés pour l'Amérique latine, les Caraïbes et l'Afrique subsaharienne. Selon l'étude, 24,4% de tous les cas de diabète en Amérique latine sont imputables aux boissons sucrées, et 21,5% en Afrique subsaharienne.

Du côté des pays, la Colombie est en tête de liste: près de la moitié (48,1%) de tous les cas de diabète dans le pays en 2020 sont attribués à la consommation de boissons sucrées. Les pays latins sont également en tête en ce qui concerne la consommation de boissons sucrées par habitant.

Les scientifiques citent dans l'étude les intérêts commerciaux multinationaux et locaux comme "moteurs probables" de ce phénomène. Ainsi, les entreprises encourageraient la consommation de leurs produits par un marketing ciblé, tout en bloquant les mesures politiques visant à réduire la consommation.

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De plus, le manque d'eau potable dans des pays comme le Mexique et la Colombie aggrave le problème, car les boissons sucrées sont souvent consommées comme substitut.

Les effets délétères presque stabilisés, sauf en Afrique

Entre 1990 et 2020, la proportion de cas de diabète imputables aux boissons sucrées a augmenté de 1,3% à l'échelle mondiale. Selon Laura Lara-Castor, une légère augmentation (0,6%) a également été enregistrée en Suisse. Durant cette période, l'incidence des maladies cardiovasculaires causées par les boissons sucrées est en revanche restée stable à l'échelle mondiale et a même diminué de 0,1% en Suisse.

Les scientifiques ont toutefois constaté de grandes différences selon les régions. C'est en Afrique subsaharienne que l'augmentation a été la plus forte: la part des cas de diabète de type 2 causés par les boissons sucrées a augmenté de 8,8%, celle des maladies cardiovasculaires de 4,4%.

Le régime alimentaire occidentalisé en cause

Les auteurs de l'étude attribuent ces résultats à un "changement de régime alimentaire". Les régimes traditionnels, souvent plus sains, se sont déplacés dans cette région et dans d'autres vers des régimes plus occidentaux, riches en aliments transformés, en sucre et en graisses.

Des mesures politiques efficaces sont nécessaires, affirment autrices et auteurs. Outre des taxes sur les boissons sucrées, l'étude propose un étiquetage obligatoire, une réglementation de la commercialisation des sodas et une amélioration de l'approvisionnement en eau.

Plus de 200 institutions du monde entier ont participé à cette étude, dont les Hôpitaux universitaires de Genève et de Lausanne, pour la Suisse.

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ats/sjaq

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