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En 20 ans, 40% des espèces d'oiseaux ont disparu en zone agricole

La chute du nombre d'oiseaux nicheurs en Suisse est vertigineuse, moins de 40% en 20 ans. Des mesures sont prises.
La chute du nombre d'oiseaux nicheurs en Suisse est vertigineuse, moins de 40% en 20 ans. Des mesures sont prises. / 12h45 / 2 min. / le 20 novembre 2018
La chute du nombre d'oiseaux en zone agricole en Suisse est vertigineuse: moins 40% en 20 ans, selon des chercheurs alémaniques. La raison de ce recul est l'agriculture intensive.

Plus de 2000 volontaires se sont dispersés dans la nature entre 2013 et 2016 pour observer quels oiseaux se reproduisent en Suisse et au Lichtenstein. Ces résultats ont été soigneusement enregistrés et cartographiés dans un nouvel atlas des oiseaux nicheurs: en tout, plus de trois millions d’observations individuelles ont été rassemblées.

Le constat le plus important est que, dans les zones agricoles, les oiseaux comme l’alouette des champs sont particulièrement sous pression. Leurs ressources ont drastiquement diminué, et ce n’est pas un cas isolé.

Disparition de paysages agricoles typiques

"Jusqu'à 60% des nombreux paysages typiques de l’agriculture de notre pays ont disparu au cours des vingt dernières années", explique Peter Knaus, de l'institut ornithologique de Sempach et responsable du projet d'atlas, interrogé par SRF.

La raison de ce recul est l'agriculture intensive. En effet, l'utilisation d'engrais conduit à une baisse de la biodiversité et du nombre d’insectes. Les coupes d’herbe fréquentes privent les oiseaux de repos et perturbent leurs périodes de reproduction.

Mieux lotis dans les bois

Les espèces d'oiseaux vivant dans les bois, eux, se portent mieux: leur habitat a cessé de se restreindre grâce à une gestion de la forêt qui leur est devenue plus favorable.

"Tout d’abord, la superficie et les volumes disponibles ont augmenté. On a plus de bois, en particulier dans les Alpes. C’est un effet tangible que nous pouvons désormais prendre en compte. Par ailleurs, il y a un peu plus de bois mort qui reste en place. Les forêts ne sont pas aussi bien rangées, c’est bon pour la biodiversité et donc pour les oiseaux", poursuit Peter Knaus.

Pour que les oiseaux des terres cultivées soient aussi bien lotis que les espèces forestières, les auteurs de l'Atlas des oiseaux nicheurs réclament une politique agricole plus naturelle, qui proposerait une réelle compensation écologique face aux zones gérées intensivement.

>> Voir Le Temps Présent du 18 octobre consacré au déclin des populations d'oiseaux :

Le silence des oiseaux
Le silence des oiseaux / Temps présent / 56 min. / le 18 octobre 2018

Marie-Emilie Catier/jvia

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