"Il est hors de question que nous utilisions des biocarburants
élaborés à partir de végétaux nécessaires pour nourrir l'humanité",
a indiqué le directeur du développement durable d'Airbus, Philippe
Fonta, lors d'une conférence sur l'aviation et l'environnement à
Tokyo.
En revanche, Airbus, filiale du groupe EADS, fonde de grands
espoirs sur les biocarburants de deuxième génération, alors que le
prix du kérosène ne cesse de flamber et que le secteur aérien, en
croissance continue, doit participer à la lutte contre le
réchauffement climatique.
D'une pierre deux coups
"L'idéal serait de pouvoir exploiter une substance créée à
partir d'une variété d'algues gourmandes en CO2", ce qui
permettrait à la fois d'absorber ce gaz à effet de serre, de
limiter les rejets polluants et de ne plus dépendre tant des
hydrocarbures, a-t-il précisé à l'AFP.
Airbus, qui dit vouloir travailler sur ces divers aspects avec les
autres acteurs du secteur, a récemment effectué un vol expérimental
avec un A380 alimenté par un carburant alternatif, du gaz liquéfié
(GTL), fourni par Shell. Les recherches se poursuivent et un
deuxième test au GTL devrait avoir lieu en 2009, ainsi que des
essais de biocarburants de deuxième génération, selon Philippe
Fonta.
Trafic en hausse
Le transport aérien civil est actuellement responsable de 2% des
émissions de CO2, selon l'Association internationale du secteur
(IATA).
"Pour le moment, le trafic croît à un rythme de 5 à 6% par an,
tandis que les rejets de CO2 des compagnies progressent
annuellement de 3%", a précisé un dirigeant de l'IATA, Rob Eagles,
au cours de la conférence.
afp/cab
Boeing mise sur les "Bio-jets"
Le concurrent d'Airbus, l'américain Boeing, poursuit des objectifs similaires et a également lancé des campagnes de tests dans le but de proposer un jour des "Bio-jets".
"Pour que les biocarburants offrent une solution viable pour l'aviation civile, nous devons résoudre un certain nombre de problèmes techniques délicats, mais la tâche n'est pas insurmontable", ont assuré des chercheurs de Boeing et de l'agence spatiale américaine Nasa dans une récente étude.
Il faut en effet que les carburants alternatifs conçus spécifiquement pour le secteur aérien "aient à tout le moins les mêmes propriétés indispensables (stabilité, comportement face aux variations de température, etc.) que le kérosène", souligne Philippe Fonta, d'Airbus.