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Premier vol en salle d'un mini-avion à propulsion ionique aux Etats-Unis

Des chercheurs du MIT ont réussi à faire voler un avion à propulsion ionique pour la première fois. [Massachusetts Institute of Technology]
Premier vol d’un avion à propulsion ionique sans carburant ni hélice aux Etats-Unis / La Matinale / 1 min. / le 22 novembre 2018
Des scientifiques sont parvenus à faire voler aux États-Unis un mini-avion propulsé par vent ionique, sans carburant ni hélice, une première "historique" relatée mercredi dans la revue Nature.

Ce type de propulsion consiste à utiliser un champ électrique pour accélérer des ions (particules chargées) qui entrent en collision avec l'air, créant un "vent" qui fait avancer l'avion.

Silencieux, cet avion est paré de vertus: ses pièces n'ont pas à être mobiles, il n'est pas équipé d'un moteur à combustion. Il ne consomme donc pas de carburant et ne produit pas d'émissions polluantes. Un bel avenir lui semble promis si les scientifiques parviennent à transformer l'essai à plus grande échelle.

Un avion de moins de trois kilos

Le prototype expérimental, présenté mercredi dans Nature, est une sorte de drone composé d'une aile, soutenant un dispositif de propulsion filaire, couplé à une batterie haute tension qui produit du vent ionique.

L'avion, dont l'aile a une envergure de 5 mètres, pèse 2,45 kilos. Il a réussi à parcourir jusqu'à 55 mètres à la vitesse de 4,8 mètres par seconde, lors d'une série de vols tests réalisés en intérieur aux États-Unis par une équipe du MIT (Massachussets Institute of Technology).

Le "vent ionique" est connu depuis 100 ans. "La propulsion ionique a été testée il y a longtemps mais abandonnée dans les années 1960 car on a constaté qu'elle était peu efficace à basse vitesse", relève Franck Plouraboué, chercheur CNRS à l'Université de Toulouse, auteur d'un commentaire sur l'étude, publié dans Nature.

L'équipe du MIT a rassemblé "des savoirs récents (optimisation multicritères, générateur de haute tension compact) complémentaires et de pointe pour atteindre un but nouveau: faire voler de façon autonome un drone avec cette propulsion", ajoute le chercheur, qualifiant cette étape de "succès historique".

Drones de haute altitude

À court terme, Franck Plouraboué pense que cette technologie pourrait être utilisée pour des drones de haute altitude.

"Mais d'autres applications sont à envisager à moyen terme car il y a plusieurs avantages à cette propulsion: non polluante, électrique sans perte d'énergie par conversion, éventuellement couplable à des panneaux photo-voltaïques". "On s'attend aussi à ce que le rendement s'améliore considérablement avec la vitesse de l'avion", poursuit-il.

Le chercheur souligne cependant que "de nombreux progrès restent à réaliser tant du point de vue de la compréhension de cette propulsion que de la réalisation".

afp/pym

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