Les émissions mondiales de dioxyde de carbone, issues de la combustion de charbon, de pétrole ou de gaz, devraient s'élever à 37 milliards de tonnes cette année. C'est 2,7% de plus que l'an dernier, selon les projections de ce consortium scientifique international dévoilées lors de la 24e conférence climat de l'ONU.
En 2017 déjà, les émissions mondiales de C02 avaient augmenté après une relative stagnation de 2014 à 2016. Cette stagnation laissait espérer qu'un plafond était atteint, mais ce n'est finalement pas le cas. Il faut remonter à 2011 pour trouver pire taux que celui annoncé pour 2018.
"Les politiques se font distancer par la croissance de l'économie et de l'énergie", souligne le climatologue Glen Peters, co-auteur de l'étude. "On est loin de la trajectoire qui nous permettrait de rester à 1,5 degré ou même 2 degrés de réchauffement, objectifs de l'accord de Paris. "La rhétorique enfle mais l'ambition non, nous avons complètement dérapé", ajoute-t-il dans le communiqué.
La Chine et l'Inde pointées du doigt
Cette nouvelle flambée des émissions s'explique par la consommation de charbon, repartie à la hausse, essentiellement en Chine et en Inde. Premier émetteur mondial avec un quart du total des émissions, la Chine a vu ses émissions bondir de 4,7% l'an passé, contrastant avec les efforts des années passées de ce pays.
Deuxième pays émetteur, les Etats-Unis en sont à +2,5% d'émissions en 2018. A ne pas forcément imputer aux politiques anti-climat de Donald Trump, mais plutôt à un hiver et un été extrêmes qui ont sollicité chauffages et climatiseurs, notent les chercheurs. L'Inde est elle à +6,5%. Les émissions européennes en revanche reculent (-0,7%), avec des disparités nationales.
Hausse de la consommation de gaz
Un autre facteur avancé est la consommation de pétrole et de gaz, qui a augmenté de 2% par an dans le monde entre 2000 et 2017, dont +8,4% dans une Chine qui lutte contre la pollution de l'air.
Une lueur d'espoir ressort tout de même des conclusions des scientifiques: entre 2008 et 2017, 19 pays ont réduit leurs émissions en dépit de leur croissance économique. Parmi eux figurent le Danemark, les Etats-Unis et la Suisse.
boi avec cr et ats