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L'homophobie peut servir à affirmer sa masculinité, selon une étude

Un couple d'homosexuels s'embrase derrière un drapeau aux couleurs arc en ciel. [AP/Keystone - Dolores Ochoa]
Rejeter les homosexuels peut être une manière d’affirmer sa masculinité, selon une étude / La Matinale / 2 min. / le 23 janvier 2019
Rejeter les homosexuels peut être une manière d'affirmer sa masculinité. C'est le constat établi par des chercheurs de l'Université de Genève dans une étude publiée cette semaine dans la revue américaine Sex Roles.

L'étude part du principe qu'avant Mai 68 un homme se devait d'être fort, autonome, sûr de lui et surtout ne pas être féminin dans son rôle social. Depuis que la société évolue vers l'égalité des genres, ce rôle a changé: les hommes ont davantage tendance à montrer leurs émotions et s'occuper de leur famille.

Pour définir ce changement sociétal, les chercheurs utilisent le concept de féminisation de l'homme, a expliqué Juan Falomir, professeur de psychologie sociale à l'Université de Genève, dans La Matinale de mercredi.

"C'est un concept nouveau qui doit être pris avec précaution. Cela ne veut pas dire que l'homme est devenu féminin, mais on exige actuellement de lui de plus en plus de compétences dites féminines. L'homme traditionnel est de moins en moins valorisé socialement."

Nouvelle perception de la construction masculine

L'analyse ne porte donc pas sur le caractère viril au sens physique, mais sur l'évolution des repères de la construction masculine. Pour montrer leur caractère masculin, certains hommes mettent en avant leur hétérosexualité. "L'hétérosexualité est centrale dans la définition de la masculinité, par opposition à l'homosexualité, qui est perçue comme quelque chose de féminin. On utilise cette dimension pour prouver qu'on est des vrais hommes", poursuit Juan Falomir.

Les chercheurs arrivent à la conclusion que certains hommes considèrent l'homophobie comme un moyen de rétablir leur virilité ou en tout cas d'instaurer un climat de résistance.

Pierre-Etienne Joye/lan

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Pour parvenir à ces résultats, les psychologues de l'Université de Genève se sont basés sur des questionnaires soumis à 376 hommes autodéclarés hétérosexuels.