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Astronautes dans le vide intersidéral

Les sorties dans l'espace obéissent à des règles très strictes.
Les sorties dans l'espace obéissent à des règles très strictes.
Deux astronautes de l'équipage de la navette spatiale américaine Endeavour ont achevé mardi la première des quatre sorties orbitales prévues autour de la Station spatiale internationale (ISS), a indiqué la chaîne de télévision de la Nasa.

Les Américains, Heide Stefanyshyn-Piper, 45 ans, et Steve Bowen,
44 ans, ont effectué la plus longue séance de travaux dans le vide
intersidéral de la mission d'Endevaour, commencée le 15 novembre.
La sortie, initialement prévue à partir de 18H45 GMT, a commencé
avec près de 3/4 d'heure d'avance, à 18H01 GMT, et s'est achevée à
00H58 GMT, selon un porte-parole de la Nasa.

Ballet spatial complexe

Les deux astronautes ont réparé le mécanisme de rotation d'une
des trois doubles-antennes solaires (appelé "Solar Alpha Rotary
Joint" ou SARJ) qui était grippé. Ils ont également nettoyé et
lubrifié des rouages et procédé au remplacement de roulements à
billes. Les pièces remplacées seront rapportées sur Terre pour être
inspectées.



Le ballet spatial, très complexe, a été orchestré par Shane
Kimbrough, 41 ans, qui avait effectué une sortie dans l'espace avec
Heide Stefanyshyn-Piper jeudi. Les images prises par les caméras
installées sur les casques ont montré les deux mécaniciens de
l'espace s'atteler à leurs tâches, qui seraient triviales sur terre
et expédiées rapidement.



Dans l'espace, chaque outil utilisé doit être amarré solidement
avant d'être utilisé, et ensuite soigneusement rangé. Jusqu'aux
déchets, qui doivent être mis dans un sac poubelle, pour éviter
qu'ils ne se perdent et ne causent des problèmes
ultérieurement.



Jeudi, Heide Stefanyshyn-Piper avait dû se résigner à voir flotter
au loin son sac d'outils sans qu'elle puisse le rattraper. Prouvant
la maîtrise de soi des astronautes elle avait seulement laissé
échapper un "ah, c'est super" un peu dépité. Elle s'est finalement
servi des outils de son collègue.

Panne toujours pas découverte

Pendant ce temps, les ingénieurs de la Nasa s'efforçaient
toujours de trouver l'origine du mauvais fonctionnement d'une
machine à recycler l'urine en eau potable. Cette machine de 250
millions de dollars livrée à la Station spatiale internationale
(ISS) par la navette Endeavour a été mise en route pour la première
fois dans l'espace jeudi soir et s'est arrêtée après le
déclenchement d'un signal de mauvais fonctionnement.



Des essais ont une nouvelle fois été menés dans la nuit de
vendredi à samedi sur l'Urine Processor Assembly et l'une des
théories explorée est que la centrifugeuse pourrait frotter contre
une autre structure quand elle tourne. Mais la machine a été à
chaque fois automatiquement arrêtée par les ordinateurs de
contrôle.



Le nouveau système est essentiel pour doubler les capacités
d'hébergement de longue durée de l'ISS, qui devraient passer de 3 à
6 personnes au printemps 2009, en produisant par recyclage 6,8
tonnes d'eau potable par an à partir de l'urine des astronautes et
des eaux usées. Jusqu'à présent, toute l'eau potable était
transportée par la navette.



agences/cht

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14,5 tonnes d'équipements

Pendant que les deux astronautes travaillaient à l'extérieur, le reste de l'équipe d'Endeavour et les trois membres de l'Expédition 18 de l'ISS ont continué à décharger les 14,5 tonnes d'équipements contenus dans le module pressurisé Leonardo.

Le module, qui se trouvait dans la soute d'Endeavour, a été amarré à l'ISS.

Les 14,5 tonnes d'équipement doivent permettre de faire passer de trois à six personnes l'équipage de l'ISS en 2009.

Depuis mercredi, les astronautes ont installé un congélateur et un four destinés à des expériences scientifiques dans le module laboratoire américain Destiny ainsi que deux cabines supplémentaires qui serviront de chambre à coucher.

L'accroissement des capacités d'hébergement de l'ISS est nécessaire pour faire davantage de recherches en micro-gravité, clé de l'exploration spatiale future, et permettre ainsi à des astronautes japonais et européens d'effectuer de longs séjours dans la Station.

Le Japon et l'Europe disposent désormais de leurs propres laboratoires, Kibo et Columbus, livrés par des navettes en 2008.