"La Chine a en cours un programme de cyber-espionnage," relève
la US-China Economic and Security Review Commission dans son rapport annuel remis au
Congrès.
"La Chine cible le gouvernement américain et les ordinateurs
commerciaux", affirme cet épais rapport de 393 pages qui critique
aussi le contrôle étatique exercé par Pékin et son soutien à des
"régimes voyous" comme la Birmanie, le Soudan et l'Iran.
Cyber-guerre ultra sophistiquée
La Commission alerte aussi sur les risques du programme spatial
chinois, dont les performances s'améliorent, et qui pourrait servir
à des buts militaires. "Même si quelques programmes spatiaux
chinois n'ont pas un but explicitement militaire, beaucoup de
systèmes - communications, navigation, météorologie, imagerie -
peuvent par nature être duales" (à la fois civils et militaires),
souligne la Commission.
Créée en 2000 pour analyser les relations économiques et relevant
de la sécurité nationale entre les deux pays, la Commission insiste
cette année sur le fait que la Chine investit très lourdement dans
la "guerre sur internet". La Chine est si avancée et maîtrise "des
formes de cyber-guerre tellement sophistiquées, que les Etats-Unis
pourraient être incapables de contrecarrer et même de repérer leurs
efforts" de pénétration, avertit la Commission.
Avec la bénédiction de Pékin
Le rapport estime que les pirates informatiques doivent opérer
avec le soutien du gouvernement chinois. "Selon des estimations, il
y a 250 groupes de pirates informatiques en Chine qui sont tolérés,
et même encouragés, par le gouvernement pour pénétrer et perturber
les réseaux," dit la Commission.
Dans une situation de conflit, la supériorité de la Chine en ce
domaine "pourrait amoindrir la prédominance militaire
conventionnelle actuelle des Etats-Unis", ajoute le rapport qui
préconise 45 recommandations au Congrès pour lutter contre le
cyber-espionnage chinois.
afp/ant
La Roumanie s'attaque au cybercrime
Considérée comme une plaque-tournante de la cybercriminalité, la Roumanie veut se débarrasser de cette étiquette et multiplie les coups de filet dans le milieu des fraudeurs sur internet.
Fausses enchères en ligne, hameçonnage, usurpation d'identité, clonage de cartes de crédit: la liste des infractions informatiques se diversifie et, en dépit des "conseils de prévention" dispensés par la police, pas moins de 900 cas ont été recensés au cours des neuf premiers mois de l'année.
La dernière opération en date a abouti, fin octobre, à l'interpellation de 80 personnes, membres de réseaux internationaux, qui organisaient des enchères fictives sur internet. Une autre action d'envergure, menée conjointement avec des agents du FBI, a permis l'arrestation en mai dernier de 38 ressortissants roumains, américains et vietnamiens soupçonnés d'avoir provoqué des pertes de millions de dollars à des milliers de particuliers et d'institutions bancaires.
"Notre principale difficulté est liée au caractère transnational de la criminalité informatique", a déclaré le no2 du département chargé de la lutte contre les cybercriminels, Virgil Spiridon. Autre difficulté: les méthodes de plus en plus sophistiquées des fraudeurs.