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La Suisse, paradis des pirates du web

Les messageries regorgent de courriel inutile
En Suisse, 84% des e-mails sont des spams, selon MessageLabs.
La Suisse fait partie des pays les plus visés par les spams. Les pirates du Net sont en effet friands du nombre important de connexions à haut débit et de sièges de grosses sociétés, bancaires notamment, que compte le pays.

En juillet, "la Suisse était le territoire au monde le plus visé
par les spams, avec des taux d'e-mails indésirables atteignant
84,2% du trafic total de courriels", révèlent les statistiques
mensuelles de MessageLabs , à découvrir dans "Le
Matin Dimanche ".

En moyenne mondiale, les spams représentent 75,1% du trafic
total de mails. Les chiffres pour la Suisse ont donc de quoi
inquiéter.

Un "marché" attractif

Les messageries suisses sont particulièrement prisées par les
pirates informatiques car la Suisse est le siège de nombreuses
banques, sociétés financières et pharmaceutiques, explique-t-on
chez MessageLabs. De plus, le nombre important de connexions
Internet à haut débit en Suisse rentabiliserait les investissements
des pirates.



Grâce à l'envoi massif de spams, les escrocs du Web cherchent
notamment à subtiliser des informations confidentielles,
essentiellement les données utilisées lors de transactions
d'e-banking.



Depuis le mois de mars dernier, neuf alertes de sécurité ont été
émises par la centrale suisse d'enregistrement et d'analyse pour la sûreté de l'information . Elles concernent notamment un
courriel soi-disant envoyé par la société postale UPS, relève "Le
Matin Dimanche".

Pirates pas toujours impunis

Si la pièce jointe au message est ouverte, un logiciel infecte
la machine. Il est capable d'intercepter les informations
confidentielles transmises lors d'une opération bancaire en
ligne.



Dès que ce genre de cas est mis au jour, l' unité de stratégie informatique de la Confédération avertit l'institut bancaire
concerné.



Les attaques criminelles ne passent pas toujours entre les mailles
du filet de la justice, assure-t-on à Berne. De longues enquêtes et
la collaboration avec les polices internationales permettent
d'arrêter certains pirates, hors des frontières suisses dans
l'immense majorité des cas. La plupart des attaques visant la
Suisse trouvent en effet leur origine à l'étranger.



Rachel Antille

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Une cybermafia russe

Le journal dominical révèle les pratiques d'une structure bien connue des autorités: le Russian Business Network (RBN).

Cette cybermafia a ainsi hébergé sur ses serveurs moult logiciels programmés pour s'attaquer aux systèmes d'e-banking suisses.

Selon des sources que "Le Matin Dimanche" ne cite pas, RBN serait à l'origine de 60% des actions criminelles sur le web.

Cette pieuvre russe aurait d'importantes ramifications, de la Chine aux Etats-Unis, qui rendent le travail des enquêteurs difficile. Remonter à la source est quasi mission impossible.