Les grandes innovations ont surtout concerné la participation de
masse à la politique par le biais des e-mails, des réseaux de
socialisation ou d'autres instruments technologiques.
Sans internet, pas d'Obama
"Avec tous ces nouveaux outils", affirmait-il récemment lors
d'une conférence sur le Web 2.0 à San Francisco, "les choses ont
radicalement changé entre 2004 et 2008".
"Sans internet, Barack Obama ne serait pas président", assène sans
détour Ariana Huffington, créatrice de l'influent blog politique
Huffington Post. Masse Micah Sifry, cofondateur de
Techpresident.com, un blog consacré aux relations entre la
politique et internet, estime que l'équipe de campagne d'Obama a
précipité l'avènement de "l'ère de la participation politique de
masse".
Déjà des copieurs
Les aspects attirants et les outils
du site internet d'Obama ont déjà fait école au-delà des frontières
américaines. Que ce soit l'utilisation de la messagerie
électronique, du site de partage de vidéos YouTube, des réseaux de
socialisation MySpace et Facebook ou du site de mini-messages
Twitter.
Le site internet de Benjamin Netanyahu, le candidat du Likoud aux
prochaines élections législatives en Israël, s'inspire sans
vergogne de celui d'Obama. Il n'hésite pas à en reprendre les
couleurs et la charte graphique.
Avoir aussi "le bon message"
Les nouvelles technologies n'influencent pas la politique
seulement dans les pays développés, souligne un expert. Il raconte
un voyage qu'il a fait au Nigeria, où le téléphone portable est le
seul outil technologique largement répandu. "Nous envoyions des
messages pour dire: vous avez entre les mains la flamme de la
démocratie, faites-la passer aux autres Nigérians, faites-le leur
savoir", explique-t-il.
Malgré tout, Scott Goodstein, qui a participé à la campagne de
Barack Obama, souligne que certaines choses sont immuables. "Les
campagnes sont toujours affaire de temps, de ressources et
d'argent", dit-il. La victoire tient à autre chose qu'aux seules
vertus d'internet. "En fin de compte, si vous ne portez pas le bon
message, vous allez avoir du mal à recruter des volontaires et les
gens n'iront pas voter".
ats/cer
L'équipe d'Obama raconte
Jusque-là très discrets, les animateurs de la campagne internet de Barack Obama ont participé début décembre à une conférence sur les nouvelles technologies à New York.
Joe Rospars, directeur des nouveaux médias, Scott Goodstein, chargé du suivi en ligne, et Sam Graham-Felsen, responsable des blogs, ont raconté comment ils avaient provoqué un "raz-de-marée" internet en partant de presque rien: un iPhone pour eux trois.
Depuis le début, raconte Joe Rospars, "les nouveaux médias ont été intégrés étroitement à notre campagne sur le terrain, à nos opérations de levée de fonds et de communication".
"Ce n'était pas seulement une campagne, mais un mouvement, et nous essayions d'organiser les gens", ajoute Sam Graham-Felsen.
Internet leur a ainsi offert des moyens d'organisation inédits et sa place dans les prochaines campagnes politiques semble garantie.