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Moins de brouillard participerait au réchauffement

Il y aurait deux fois moins de jours de brouillard qu'il y a 30 ans.
Il y aurait deux fois moins de jours de brouillard qu'il y a 30 ans.
La diminution des brouillards en Europe ces 30 dernières années contribuerait à expliquer un réchauffement plus fort que la moyenne. Paradoxalement, elle est due à une amélioration de la qualité de l'air en Europe de l'Est, selon une étude de la revue Nature Geoscience.

Les chercheurs ont étudié les données de 342 stations de mesure
de la visibilité, notamment dans les aéroports. Personne ne l'avait
fait jusqu'ici à l'échelle du continent européen.

"Il est probable que le recul du brouillard et de la brume a
contribué en moyenne de 10% en été, à 20% en hiver, au
réchauffement diurne en Europe", a déclaré Robert Vautard, un des
trois auteurs de l'étude, du Laboratoire des Sciences du Climat et
de l'Environnement à Gif-sur-Yvette, près de Paris.



En Europe de l'Est, jusqu'à 50% du réchauffement climatique
observé au cours des dernières décennies, lequel a été
particulièrement marqué en hiver, peut être expliqué de cette
manière, selon l'étude.

Moins de jours de brouillard

Le réchauffement moyen de la planète a été de 0,74°C sur cent
ans (1906-2005), mais il a été plus important dans l'hémisphère
nord, particulièrement en hiver et au printemps. "On a deux fois
moins de jours de brouillard ou de faible visibilité qu'il y a 30
ans", a expliqué le scientifique.



Durant les jours de faible visibilité, le rayonnement solaire au
sol est moins intense, ce qui entraîne une diminution des
températures. Lorsque la visibilité est inférieure à 2 km, les
températures relevées en milieu d'après-midi sont par exemple 2
degrés plus basses que par temps clair.



La diminution des brouillards est due principalement à une
amélioration de la qualité de l'air, et à un degré moindre, à
l'assèchement des sols par l'urbanisation et le bétonnage, ainsi
qu'au réchauffement climatique lui-même. "On trouve une très bonne
corrélation entre l'amélioration de la visibilité et la diminution
des émissions de dioxyde de soufre", explique Robert Vautard.

Moins de combustion

Le dioxyde de soufre (SO2) est un polluant principalement issu
de la combustion du charbon. Or les émissions ont très fortement
diminué, d'abord en Europe de l'Ouest, puis en Europe de l'Est,
quand les industries vieillissantes y ont fermé leurs portes, après
la chute du mur de Berlin.



Aussi les émissions de dioxyde de soufre ne devraient-elles
désormais plus diminuer beaucoup. Et "nous devrions constater un
réchauffement moins important en Europe dans les années à venir",
prédit Robert Vautard.



ats/afp/mej

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Diminution en Suisse aussi

En Suisse également, des chercheurs ont constaté une baisse des jours de brouillard: alors qu'on en relevait 41 par an en moyenne sur le Plateau entre 1971 et 1975, il n'y en avait plus de 25 entre 2000 et 2004.

C'est ce que constatait dans son travail de diplôme à l'Université de Berne le géographe Lukas von Dach.

Quid du brouillard?

Le brouillard correspond à une visibilité horizontale inférieure à un kilomètre.

Entre un et deux kilomètre(s), on parle de brume et entre deux et cinq kilomètres, on parle de faible visibilité (haze en anglais).