Il est de moins en moins rare de voir, dans les rayons des supermarchés, des consommateurs scanner le code-barre des aliments avec leur téléphone pour connaître leur valeur nutritionnelle et les risques qu'ils comportent.
En France, 15% des consommateurs ont recours à une application mobile pour obtenir une note, ou un code-couleur, sur les produits qu'ils achètent.
Les applications Open Food Facts ou Yuka comptent parmi les plus populaires; Yuka lance d'ailleurs lundi une version suisse. Bon à Savoir propose déjà une application depuis deux ans. Toutes se fondent sur une même échelle de notation appelée Nutri-score.
L'OSAV recommande un système d'étiquetage unifié
Pendant ce temps, l'industrie agro-alimentaire n'arrive pas à accorder ses violons pour afficher de telles notes directement sur les emballages.
"Les informations que vous trouvez aujourd'hui au dos des emballages alimentaires sont conformes aux exigences légales mais pour les consommateurs elles sont souvent difficiles voire impossibles à comprendre", déplore Liliane Bruggmann, responsable de l'unité nutrition de l'Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires (OSAV).
L'OSAV prône donc un système d'étiquetage pour aider les acheteurs à s'y retrouver. Ce système unifié, ce serait le Nutri-score.
Nestlé joue la montre
En Suisse, Danone a déjà commencé à changer ses emballages pour aller dans ce sens. "Pour nous, le but de Nutri-score c'est vraiment d'éclairer les consommateurs sur la qualité nutritionnelle des aliments. Il n'y a pas l'idée d'une auto-promotion commerciale", assure le porte-parole de l'entreprise Philippe Aeschlimann.
Selon lui, Danone serait "ravi de voir d'autres entreprises introduire le Nutri-score". Mais le reste de la branche, Nestlé en tête, joue la montre et attend que l'Union européenne décide d'une norme. Une telle réglementation resterait de toute manière non contraignante.
Rinny Gremaud / ptur