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Particules fines en recul depuis 20 ans en Suisse

Les atteintes concernent surtout le coeur et les poumons.
Les troubles respiratoires diminuent.
Les concentrations de particules fines ont nettement diminué en Suisse au cours des vingt dernières années grâce aux mesures de protection de l'air. Et comme le montre une étude, les troubles des voies respiratoires enregistrent une baisse analogue.

Les chercheurs de l'étude suisse de cohorte SAPALDIA (Swiss Study on Air Pollution
and Lung Diseases in Adults) ont comparé l'exposition aux
particules fines et les troubles respiratoires chez quelque 7000
personnes en 1991 et en 2002. En moyenne, l'exposition des
participants a diminué de 6,2 microgrammes durant ce laps de
temps.



Les personnes testées souffraient certes un peu plus fréquemment
de troubles respiratoires en 2002 qu'en 1991. «Mais la hausse était
beaucoup moins forte qu'on l'attendait au vu de l'augmentation de
l'âge des sondés», a indiqué Christian Schindler, de l'Institut de
médecine sociale et préventive de l'Université de Bâle.

Maladies évitées

Les chercheurs ont calculé combien de cas de maladie ont pu être
évités grâce aux mesures de protection de l'air. Leurs conclusions
ont été publiées dans le dernier numéro de la revue spécialisée
«American Journal of Respiratory and Critical Care Medicine». Selon
eux, sur 10'000 personnes âgées de 30 à 70 ans, ce sont 259 de
moins qui souffrent de quintes de toux. A l'échelon suisse, cela
représente quelque 100'000 personnes de cette classe d'âge qui
profitent de cette amélioration.



L'effet est également considérable pour les symptômes de la
bronchite chronique: 179 malades en moins sur 10'000 personnes.
Quant à la respiration sifflante avec détresse respiratoire
éventuelle, ce sont 137 personnes de moins sur 10 000 qui en
souffrent.

Suisse bonne élève

Ces résultats sont encourageants, estime Christian Schindler. En
comparaison internationale, la pollution de l'air est relativement
faible en Suisse. Dans les régions plus polluées, les mesures de
protection ont donc un effet encore plus important. En outre,
l'étude montre qu'au moins une partie des conséquences sur la santé
sont réversibles, surtout chez les jeunes.



Pour le chercheur, il n'y a toutefois pas lieu de s'endormir sur
ses lauriers. La limite légale de concentration en particules fines
est régulièrement dépassée en de nombreux endroits.



ats/cab

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Troubles répandus

L'étude montre aussi à quel point ces troubles des voies respiratoires sont répandus dans la population suisse adulte.

Lors des deux sondages de 1991 et 2002, plus d'une personne sur douze a indiqué souffrir de toux chronique ou d'expectoration.

A l'évidence, les taux sont beaucoup plus élevés chez les fumeurs: en 2002, plus d'un sur cinq se plaignait de l'une ou l'autre de ces affections.

Des particules passe-partout

Les particules fines (PM10) sont faites de poussières de provenances diverses (freinage des véhicules, usure des pneus, industrie, chauffages et moteurs diesel surtout) dont le diamètre est inférieur à 10 millièmes de millimètre.

Les plus petites pénètrent profondément dans les poumons, jusque dans les alvéoles et, de là, elles peuvent passer dans le sang.