Les chercheurs de l'UNIFR ont mis au point une substance sensible au trichloroanisole, la molécule du vin bouchonné, alors qu'ils développaient un détecteur de pesticides et d'explosifs.
"L'idée d’identifier le goût de bouchon nous est venue à Bordeaux, après quelques apéros. Nous avons dégusté quelques vins qui avaient ce défaut. Et nous nous sommes dit: pourquoi ne pas développer un composant capable de détecter cette molécule? Nous avons essayé et nous avons réussi", explique jeudi le doctorant Serhii Vasylevskyi dans le 19h30.
Applications pratiques
Cette substance, le chimiste peut la produire en quelques minutes. Elle réagit dès qu'elle rencontre une trace de la fameuse molécule. Selon les chercheurs, seuls quelques mois seraient nécessaires pour développer des applications pratiques.
"Si on voulait développer cela sur papier, il faudrait encore faire quelques tests pour développer le produit lui-même et pour avoir un senseur qui fonctionne pour plusieurs applications", relève la professeure du département de chimie Katharina Fromm.
"Le rêve absolu"
Pour Dominique Fornage, restaurateur sédunois, la découverte est prometteuse. Entre 1 et 5% des bouteilles qu'il ouvre sont en effet bouchonnées.
"C'est absolument primordial. Ça veut dire que le producteur peut savoir qu'il va mettre un vin en bouteille et que 100% de sa production ne donnera pas de goût de bouchon. C'est le rêve absolu", se réjouit-il.
Jeudi matin, les premiers industriels, des producteurs de bouchons, manifestaient déjà leur intérêt pour cette substance.
Nicolas Beer/gma