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Les livres électroniques à la conquête de l'Europe

Le livre électronique trouve progressivement sa place sur le marché.
Le livre électronique existe depuis 2006 aux Etats-Unis.
Présents depuis longtemps aux Etats-Unis, les livres électroniques sont maintenant disponibles en Europe. Appelés «livrels» au Canada, ces appareils sont plus légers que les livres en papier et peuvent afficher des milliers de pages, mais présentent encore des désavantages.

Ressemblant à une sorte d'ardoise, les lecteurs (e-book readers)
affichent les caractères en noir sur un écran gris. Ces liseuses
permettent de feuilleter le livre avec l'aide de touches, mais il
est aussi possible de présenter à l'écran une page ou chapitre
déterminé, voire d'effectuer une recherche sur un mot.



Contrairement aux écrans des ordinateurs, ceux des lecteurs de
livres électroniques peuvent être lus même en plein soleil.

Une bibliothèque dans la poche

Avec une batterie pleinement chargée, une liseuse est en mesure
d'afficher des milliers de pages, d'autant plus que cet appareil
peut stocker sans problème des milliers de livres. Il est donc
possible d'emporter avec soi une bibliothèque entière qui ne pèse
pas plus que quelques centaines de grammes.



En novembre 2007, le géant américain de la distribution en ligne
Amazon lance sa propre liseuse, appelée «Kindle». A ce moment,
nombreux sont les spécialistes du secteur à douter du succès de
l'opération. Qui veut lire un livre sur un écran en noir et blanc
de 12 centimètres sur neuf ou renoncer au feuilletage des pages
pour le remplacer par la pression de touches ?, s'interrogent les
experts de la branche.



Et pourtant, cinq heures après le lancement, le stock est déjà
épuisé - même s'il n'est pas exclu qu'Amazon l'ait volontairement
limité. A son lancement, le «Kindle» disposait d'une bibliothèque
de plus de 80'000 ouvrages. Actuellement, les rayons virtuels
d'Amazon comptent pas moins de 250'000 livres électroniques.



L'appareil du groupe américain peut non seulement afficher une
grande partie des «bestsellers» publiés en anglais, mais aussi des
éditions ad hoc de quotidiens. Il est aussi possible de fournir le
Kindle en contenus gratuits, notamment ceux du Projet Gutenberg , qui recense au
total près de 30'000 ouvrages, dont plus de 1300 en français.

Les droits d'auteur...

Pour l'heure, les e-books ne présentent guère d'avantages pour
le consommateur. Bien que la production de livres électroniques
permettent à leurs éditeurs de réaliser des économies
significatives en matière de papier, de transport et de stockage,
ces ouvrages ne sont qu'à peine meilleur marché que leurs pendants
papier, avec un prix inférieur de seulement 10 à 20%.



De plus, les acheteurs d'oeuvres littéraires électroniques doivent
se débattre avec la technique, principalement les mesures
techniques de protection des droits d'auteur, les fameux Digital
Rights Management (DRM). Alors que celles-ci commencent désormais à
appartenir au passé pour la musique, elles tiennent en laisse les
amateurs de livres électroniques.

... et les droits des lecteurs

Les possesseurs d'une liseuse Sony doivent ainsi, par exemple,
s'enregistrer dans une banque de données centralisée à chaque achat
d'ouvrage. Ce système contrôle ensuite méticuleusement
l'utilisation du livre, ce dernier ne pouvant être transféré et
affiché que sur un maximum de six appareils (PC ou lecteurs)
enregistrés par l'acquéreur.



Les droits des consommateurs de livres électroniques sont donc
fortement restreints, alors qu'ils peuvent prêter, donner, offrir
ou même revendre sans limitation un ouvrage traditionnel.



L'enregistrement des achats dans une banque de données pose aussi
un problème de protection des données. Avec ce système, les
éditeurs connaissent avec précision toute la bibliothèque
électronique de leurs clients. Cela peut par exemple leur faciliter
grandement la tâche en vue d'établir des profils de
consommateurs.



ats/sbo

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Peu de succès en Suisse

En Suisse, le livre électronique représente un marché de niche, tant en Suisse romande qu'outre-Sarine. Pour l'heure, deux lecteurs sont disponibles depuis plus d'un an, pour un prix entre 500 et 900 francs. Toutefois, l'offre en matière de titres demeure encore très limitée.

En Suisse alémanique, Orell Füssli propose une bibliothèque de 20'000 ouvrages. Côté romand, la Fnac devrait se lancer sur ce marché sous peu, tout comme son concurrent lausannois Payot.

La commercialisation de ces appareils bute sur le manque de contenus littéraires en français, aucun des grands éditeurs ne disposant de l'équivalent électronique de son catalogue. Toutefois, le mouvement semble s'accélérer, ces derniers collaborant au projet de bibliothèque universelle de Google (http://books.google.fr) ou à celui de la Bibliothèque nationale de France (BNF) (http://gallica.bnf.fr).

Pour élargir le nombre d'ouvrages disponibles, Sony a d'ailleurs décidé de se lier à Google, le géant de l'internet ayant déjà numérisé au format PDF plus de 500'000 livres. Ces documents peuvent être téléchargés gratuitement et consultés sur n'importe quel ordinateur ou tout autre appareil capable de lire le format PDF.

Guerre des formats

Le développement des livres électroniques bute sur un autre obstacle: la guerre des formats que se livrent les producteurs.

Alors que Sony utilise le format epub, Amazon a opté pour les fichiers propriétaires AZW et d'autres fabricants comme Irex pour ceux appelés Mobi.

La liseuse de Sony ne peut par exemple pas afficher un titre au format Mobi ou AZW.

En attendant l'arrivée du Kindle II en Europe (sorti il y a quelques mois aux Etats-Unis), il est possible de tester les livres électroniques sur un ordinateur en y installant des programmes capables de lire les formats epub ou Mobi.

Les possesseurs d'un iPhone ou d'un iPod Touch peuvent télécharger le logiciel Stanza et disposer d'un accès à la bibliothèque du Projet Gutenberg.