Une chercheuse de l'EPFZ produit des récifs de corail grâce à l'impression 3D
"Si les océans continuent de se réchauffer, plus de 90% des barrières de corail risquent de périr d'ici 2050. J'entends lutter contre ce phénomène", explique Ulrike Pfreundt dans un communiqué diffusé jeudi par l'Ecole polytechnique fédérale de Zurich.
Les températures croissantes de l'eau perturbent la cohabitation des coraux et des algues vivant en symbiose avec eux. Les coraux rejettent ces dernières et finissent par mourir de faim: ce phénomène est appelé blanchiment des coraux.
Mais les coraux ne sont pas les seuls menacés: les récifs servent de lieu de ponte à au moins un quart de toutes les espèces de poissons dans les océans. "La perte des barrières a donc des conséquences dramatiques sur la stabilité des écosystèmes marins", explique la chercheuse allemande de 34 ans. Les récifs coralliens protègent aussi naturellement les régions côtières et servent ainsi l'homme.
Structures imprimées
Dans le but de soutenir la conservation des récifs, la chercheuse de l'équipe de Roman Stocker ainsi que des architectes associés travaillent à des structures artificielles issues d'une imprimante 3D sur lesquelles peuvent s'implanter les larves de coraux.
Car malgré le réchauffement de l'eau, tous les coraux ne meurent pas immédiatement, explique Ulrike Pfreundt. La scientifique part du principe que certaines régions resteront adéquates pour les récifs, par exemple en raison d'un courant rafraîchissant à proximité.
De plus, des chercheurs sont tombés – notamment en Mer Rouge – sur des coraux résistants à la chaleur. Le laboratoire de géochimie biologique de l'EPFL travaille avec un centre de recherche à Eilat, en Israël, pour étudier ceux qui se trouvent dans le golfe d'Aqaba.
Des équipes un peu partout dans le monde tentent d'ailleurs d'élever des coraux aux symbioses plus robustes. C'est pour elles que l'EPFZ crée les structures artificielles sur lesquelles se fixeront les larves.
Pas assez élaboré
Il existe déjà des essais avec des coraux non naturels, mais jusqu'ici les larves ne s'y nichaient souvent pas. Car la plupart des récifs artificiels ne sont pas assez élaborés structurellement: ils n'offrent pas suffisamment d'abris pour les jeunes coraux et interagissent trop peu avec les courants marins, afin de même simplement porter les larves à leur proximité.
Les structures plus adaptées auxquelles travaillent Ulrike Pfreundt et ses collègues seront testées dans des bassins de contrôle puis en milieu naturel.
Stéphanie Jaquet et l'ats