Les premiers pas sur la Lune en 1969 seront célébrés en grande pompe en juillet et l'attrait pour le satellite est décuplé ces derniers mois: l'administration Trump souhaite que la NASA y renvoie des hommes d'ici à 2024, alors que les milliardaires américains Elon Musk et Jeff Bezos se sont fébrilement engagés dans la course.
En plus de fouler à nouveau le sol lunaire, les scientifiques souhaitent désormais s'établir durablement sur le satellite. Mais pour y rester, il faut tout d'abord s'y poser en toute sécurité. Les projets d'alunisseurs vont d'ailleurs bon train.
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Une fois qu'on a atterri sur la Lune, il s'agit de trouver où et comment y habiter. Des ingénieurs s'emploient ainsi à concevoir des machines capables de creuser des galeries souterraines destinées à accueillir les futurs habitants.
La Nasa travaille de son côté sur les plans de la station Gateway, qui doit servir de base avancée pour des explorations lointaines, notamment Mars, mais aussi faciliter l'exploration et l'exploitation de la Lune elle-même. Il s'agira d'une base permanente en orbite lunaire à partir de laquelle seront déployées les missions sur le satellite.
Rayonnement cosmique, gel ou pluie de météorites
Construire une habitation sur la Lune n'est pas chose aisée et pose divers problèmes très concrets. Tout d'abord, les conditions difficiles qui y règnent imposent qu'une fois arrivés sur place les humains soient protégés du rayonnement cosmique et du gel dans des structures maintenant une pression atmosphérique identique à celle de la Terre.
Il faut ensuite de se prémunir contre les météorites. "Imaginez un objet de la taille de mon poing, tel un fragment de roche, arrivant à 10 ou 12 kilomètres par seconde. Rien ne pourrait lui résister", assure Jamal Rostami, qui dirige le Earth Mechanics Institute dans le Colorado.
"Tout projet d'habitat lunaire implique donc de creuser une tranchée, de créer une structure et de la recouvrir d'une sorte de régolithe, la poussière qui recouvre la surface de la Lune", précise-t-il.
Un tunnelier résistant et automatisé
Pour creuser le sol lunaire, les scientifiques envisagent d'employer un engin déjà utilisé sur Terre, un tunnelier, pour créer des espaces habitables ou un réseau de galeries. L'analyse des images de la surface montre aussi la présence de tubes de lave géants qui pourraient servir de boucliers contre les radiations et abriter à terme de grandes cités lunaires.
"Emporter un kilo de matière de la Terre à la Lune coûte très cher et nos machines pèsent des centaines de tonnes", explique encore Jamal Rostami. "Nous devons donc les modifier, optimiser leurs composants, être moins lourds et plus performants", poursuit-il.
Les machines doivent aussi être entièrement automatisées et leurs éventuelles réparations réduites au strict minimum, un défi de taille lorsqu'on parle d'outils qui rongent la roche et sont soumis à une usure importante.
Quant aux besoins colossaux en énergie électrique d'une foreuse de quatre mètres de diamètre, ils sont un autre défi à relever pour les scientifiques qui réfléchissent à la conception de petites centrales nucléaires capables de les alimenter.
Frédéric Boillat avec afp
Un millier d'habitants en 2050?
Selon les estimations de l'American United Launch Alliance, une co-entreprise américaine créée par Boeing et Lockheed Martin, cette nouvelle exploration lunaire devrait coûter 2,7 milliards de dollars.
Il est pour l'heure prévu que, d'ici à 2050, un millier de personnes puissent vivre sur la Lune ou en orbite autour du satellite.