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Grippe A/H1N1: et les cochons dans tout ça?

Pour les auteurs de l'étude, ce sont les cochons qu'il faut protéger des humains
Pour les auteurs de l'étude, ce sont les cochons qu'il faut protéger des humains
Le virus A/H1N1 de la grippe porcine à l'origine de l'alerte pandémique se propage facilement parmi les cochons, selon une étude expérimentale, qui préconise jeudi de prévenir la contamination de ces animaux par les humains grippés pour éviter un effet boomerang.

L'étude paraît dans le Journal of General Virology de la société
européenne de microbiologie générale. Les virologues de l'institut
Friedrich Loeffler, en Allemagne, ont infecté cinq cochons avec le
nouveau virus A/H1N1 et les ont installés avec trois de leurs
congénères non infectés.

Soulagement pour la volaille

En quatre jours, tous les animaux étaient infectés et
présentaient des symptômes de grippe. En revanche, les cinq poulets
cohabitant avec les porcs ont échappé à la contagion, laissant
penser que le virus ne passerait pas, ou du moins pas aisément, à
la volaille. Une observation qui atténuerait les craintes que le
virus n'acquière d'autres gènes pathogènes, d'après les
auteurs.



La rapidité et la facilité avec lesquelles les porcs ont été
infectés augmentent le risque que ce virus ne devienne endémique
dans les porcheries par le biais des personnes qui y travaillent.
Les porcs sont des creusets de mélange des virus grippaux, et
peuvent ainsi abriter simultanément des souches humaines, aviaires
et porcines. Ce qui favorise les brassages génétiques
potentiellement dangereux à terme pour les humains.

Eviter de contaminer les porcheries

Les chercheurs recommandent de ne pas autoriser les personnes
suspectes d'avoir la grippe porcine de s'approcher des porcs. Des
expériences sont en cours pour déterminer si les vaccins
disponibles sont susceptibles de conférer aux porcs un niveau
d'immunité suffisant pour stopper une potentielle propagation du
virus.



Les gens ne sont pas ou peu immunisés contre le nouveau virus,
d'une virulence actuellement modérée. On redoute cependant qu'il ne
devienne plus dangereux en empruntant des gènes à d'autres virus
grippaux.



afp/jeh

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Une relation de causalité inversée

Jusqu'à présent, rien ne démontre que les porcs soient à l'origine de la propagation du virus A/H1N1, commente le Dr Thomas Vahlenkamp, l'un des auteurs de l'étude.

Mais, avec le nombre croissant de cas humains de grippe, la probabilité que ces derniers contaminent les porcs apparaît plus probable, selon ce spécialiste.

La prévention de la transmission du virus aux porcs par les humains est une priorité afin d'éviter que les élevages porcins se retrouvent impliqués dans le développement de la pandémie.