"Nous interdisons spécifiquement les vidéos qui affirment la supériorité d'un groupe afin de justifier la discrimination, la ségrégation ou l'exclusion basées sur des critères comme l'âge, le genre, la race, la caste, la religion, l'orientation sexuelle", souligne un article publié sur le blog de la filiale de Google.
Ces nouvelles règles entrent en vigueur dès mercredi mais "il faudra du temps pour que nos systèmes se mettent à niveau et nous allons graduellement étendre la couverture dans les mois à venir."
"Cela inclurait, par exemple, des vidéos qui promeuvent ou glorifient l'idéologie nazie, qui est par nature discriminatoire", précise le blog, ajoutant que Youtube allait également retirer les contenus "niant l'existence d'événements violents dont la réalité est avérée, comme l'Holocauste ou encore la fusillade de l'école élémentaire Sandy Hook".
Site longtemps pointé du doigt
A l'instar des autres réseaux sociaux, Youtube se voit reprocher de ne pas faire assez pour supprimer rapidement des contenus problématiques. "Nous reconnaissons toutefois que ces contenus peuvent avoir de la valeur pour des chercheurs ou des ONG qui veulent comprendre la haine pour mieux la combattre", explique Youtube, affirmant étudier diverses options pour que ces contenus soient mis à leur disposition.
Youtube a aussi annoncé que les restrictions imposées en janvier aux Etats-Unis aux contenus qui ne franchissent pas tout à fait la ligne rouge mais sont néanmoins problématiques seront étendues à d'autres pays au cours de l'année 2019.
Parallèlement, la plateforme va encourager le visionnage de contenus vérifiés et sérieux dans ses recommandations - en les remontant dans la colonne à droite de l'écran - aux personnes ayant visionné des contenus jugés problématiques.
ats/ani
Différences d'appréciations dénoncées
L'annonce des nouvelles mesures intervient au lendemain d'une nouvelle polémique. Carlos Maza, un journaliste homosexuel et d'origine hispanique du site d'information Vox, s'est indigné mardi du refus de Youtube de supprimer les vidéos d'un commentateur d'extrême droite, Steven Crowder, qui se moque à de nombreuses reprises de ses origines et de son orientation sexuelle.
"En tant que plateforme ouverte, il est crucial pour nous de permettre à tout le monde, des créateurs aux journalistes en passant par les animateurs d'émission satiriques, d'exprimer leurs opinions dans le cadre de notre règlement. Les opinions peuvent être très offensantes mais si elles ne violent pas le règlement, elles restent sur notre site", a écrit l'équipe Youtube sur Twitter. Face aux critiques, la plateforme a annoncé que les vidéos du commentateur haineux seraient privées d'accès aux revenus publicitaires.